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 no excuses in lies (bobbie)

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MessageSujet: no excuses in lies (bobbie)   no excuses in lies (bobbie) EmptyMer 29 Juil - 23:40






Bobbie - Ailam
“ secrets and lies  ”


Ailam avait passé une matinée plus qu'étrange. Déjà que sa vie de demi-dieu le lui envoyait des bizarreries à la figure quotidiennement. S'occuper des pégases ne l'avait jamais dérangé jusqu'à présent -il trouvait même ces animaux des plus fascinants. Mais il faut croire que ces sales bestioles s'étaient passées le mot pour le rendre complètement cinglé. C'était dans des moments pareils qu'il regrettait de ne pas avoir le don de communiquer avec les animaux. Juste histoire de pouvoir dire aux poneys volants de bien vouloir cesser de faire un remake de danse avec les stars sous l'emprise de redbull. Sérieusement, il n'aurait jamais cru les chevaux volants avoir un tel déhanché ! De quoi mettre un sacré frein à la carrière de Beyoncé et Shakira. Le sang-mêlé avait donc passé la matinée à devoir nettoyer l'écurie sous les pas de macarena endiablés des pégases. Il avait trouvé ça sacrément hilarant. Il se demandait à quoi étaient nourris les pégases. Il en aurait bien pris lui aussi - même si sa vie ressemblait à un patchwork ambulant de défilés de délires hallucinogènes. Après son expérience avec des géants adeptes de quidditch dans le nord du canada (qu'il n'oublierait d'ailleurs probablement jamais), c'était comme si le destin cherchait perpétuellement à lui envoyer le plus d'excentricités fantasmagoriquement loufoques en pleine tronche. Il se félicitait lui-même devant le génie d'une telle phrase. Apollon serait fier.

Après sa matinée de just dance avec les poneys volants, il retourna tranquillement à sa cabine, s'apprêtant à rejoindre le monde des mortels. Etant l'un des plus vieux campeurs de la colonie, et étant majeur, il lui était possible de quitter les lieux quand bon lui semblait - sous mesure de prudence. On était jamais à l'abri d'une furie experte en maniement de batte de baseball. Il souhaitait aller rendre visite à Bobbie (dont le nom le rendait toujours hilare) et revenir dans un monde à peu près normal et où les monstres ne se prenaient pas pour Jack l'éventreur le vendeur de sucettes empoisonnés. Il avait déjà donné dans ce domaine, merci bien. Troquant son éternel t-shirt orange de la colonie pour une chemise plus passe-partout, il vérifia une dernière fois que sa montre-épée-de-la-mort-qui-tue était bien fixée à son poignet, et franchit les barrières magiques du camp - saluant ses camarades de bungalow au passage.

Vérifiant qu'aucune menace ne se trouvait dans les parages - si ce n'est le fait de manquer de se faire écraser par une demi-douzaine de taxis pressés - Ailam s'avança dans un quartier de New York qui lui était des plus familiers, puisque celui-ci ne se trouvait pas loin de l'université où il étudiait le reste de l'année, et bien évidemment, la résidence de Bobbie, une de ses amies chez les mortels. Elle travaillait pour son père - bien qu'il n'eut aucune idée de quoi cela pouvait bien traiter. Un truc en rapport avec la dératisation peut-être ? - et étant proches en âge, ils s'étaient rapidement liés d'amitié. Surtout qu'elle était une encyclopédie vivante sur les pokémon. Et ça, c'était quand même vachement cool. Il avait voulu comparer Zeus à Pikachu une fois. Il ne referait plus jamais l'erreur. Son grand-père avait un caractère bien trop grincheux à son goût.

Le plus joyeusement possible, il s'approcha de son portail, et sonna trois fois. C'était une sorte de code chez eux, il sonnait toujours trois fois, histoire de lui indiquer qu'il s'agissait de lui - et non pas d'une mamie ronchonne qui voulait vendre ses magasines du troisième âge. Il attendit plusieurs minutes, remuant des jambes à cause de son hyperactivité, avant que la porte s'ouvre et que Bobbie lui ouvre. Il lui envoya un sourire si radieux qu'il était certain de l'avoir aveuglée. « Bobbie ! Ca fait longtemps qu'on s'est pas vus ! » Il rayonnait tellement de bonne humeur que le soleil semblait briller plus que d'ordinaire. Ce qui était sans doute le cas, à tout bien y réfléchir. Il était simplement heureux de la voir, surtout qu'il avait la très nette impression qu'elle le fuyait. Et il voulait savoir pourquoi.

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MessageSujet: Re: no excuses in lies (bobbie)   no excuses in lies (bobbie) EmptyJeu 30 Juil - 1:26


the pretty lies, the ugly truth.
. . . . . . . .
Il y a peu de temps Bobbie avait appris quelque chose de très important. L’un des rares avantages à être sous couverture, c’est qu’il n’est pas nécessaire de régler son alarme chaque soir, de prendre son petit-déjeuner dans la voiture en craignant la fureur de ses supérieurs ou tout simplement… de se doucher et de s’habiller lorsque l’on décide que ce jour est son jour de congé ! C’est pourquoi en ce début d’après-midi, Bobbie était toujours en pyjama rose à poids blancs. Une journée productive en perspective. Affalée sur le canapé, un saladier (qui quelques heures plus tôt était rempli de pop corn) sur la tête, la jeune fille cherchait à attraper la télécommande avec ses pieds. A tous les coups, un gnome s’était introduit chez elle pendant la micro-sieste qu'elle s'était autorisée entre deux épisodes de Supernatural et avait décidé de l’embêter en déplaçant l’objet. Mais il était hors de question qu’elle lève ses fesses avant dix-sept heures, elle se l'était promis. Une grimace déformait donc son visage alors qu’elle étirait sa jambe non sans difficultés. Finalement elle aurait peut-être du s’inscrire dans cette salle de sport dont sa voisine lui avait parlé. Une salle de sport ? Le gnome en avait-il profité pour l’assommer ? Jamais, ô grand jamais, Bobbie n’avait songé à mettre les pieds dans ces espaces réservés aux gens adeptes aux plantes et capables de manger cinq fruits et légumes par jour. « Allez ! Encore un peu. » s’encouragea t-elle en rapprochant son hallux de la télécommande…. seulement pour la faire tomber. « Et merde ! » pesta t-elle en se redressant pour la ramasser. Un soupir plus tard, la voilà debout, des chaussons en forme de carapuce aux pieds. Autour d’elle, un champ de bataille. Une tour entièrement constituée de bandes dessinées menaçait de tomber à tout moment. Plusieurs chaussettes trainaient par terre, asphyxiant toute personne assez brave pour s’en approcher. Ne parlons pas des pop corn qui avaient choisi comme domicile son fauteuil (ainsi que son décolleté). Il était temps de faire quelque chose. Elle se dirigea vers la cuisine pour s’armer d’un balais quand soudain…

Riiiiiing. Sauvée par le gong ! Plus rapide que l’éclair, la jeune fille se précipita vers la porte pensant ainsi éviter les corvées qu'elle repoussait depuis maintenant trois jours. (Sait-on jamais que le gnome décide de se prendre pour une fée du logis ou plus raisonnablement de se faire pardonner.) Riiiiiiiing. La seconde fois, Bobbie se figea. Pitié. Pitié, si on ne sonne pas une troisième fois, je promets de faire mon lit tous les matins et de me laver les dents trois fois par jour. J’suis même prête à arrêter les bonbons ! Riiiiiiiing. Elle réprima un juron. Elle savait pertinemment qui se trouvait derrière la porte et connaissant la bête, les chances pour qu’elle quitte les lieux sans avoir aperçu la demoiselle étaient proches de 0. Ailam K. O’Hara, fils d’un agent du dlcem. Quoi que. Il y a plusieurs jours, la jeune fille l’avait surpris en pleine conversation avec un satyre. Pas plus stupide que la moyenne, il ne lui avait pas fallu longtemps pour assembler les pièces du puzzle. Ailam était un sang-mêlé. Son parent divin ? Pas la moindre idée ! Elle ne savait même pas s’il s’agissait d’un dieu ou d’une déesse… En y réfléchissant bien, il y a vingt et un ans, Tobias n’aurait pu être qu’un bisounours en mal d'amour devenu le jouet d'une déesse sadique qui brisa son pauvre petit cœur. Cela expliquerait sa haine envers les créatures mythologiques. Tobias et une déesse ? Cette pensée lui donnait la nausée. Dire que cette journée avait si bien commencé…

D’un pas lent, elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit sans grande conviction. « Bobbie ! Ça fait longtemps qu'on s'est pas vus ! » Son ami, non pardon, la bête se rappela t-elle, arborait un sourire ravageur. Un sourire qui dévoilait chacune de ses dents, dents que Bobbie aurait volontiers fait tomber en lui donnant un bon coup de poing si elle ne craignait pas autant d’être foudroyée instantanément. Comment pouvait-il être aussi joyeux ? Comment avait-il pu lui mentir aussi facilement ? Elle se rappela qu’à son tour elle devait mentir. « Désolée, j’étais occupée ces derniers temps. Le taf et tout ça… » répondit-elle un sourire forcé aux lèvres. « Et puis tu connais ton père, quand il veut quelque chose, il faut que ce soit fait tout de suite ! » Ce ton sérieux ne lui ressemblait pas. En temps ordinaire, Bobbie était une excellente menteuse. Une mauvaise comédienne certes, parce que cela supposait une préparation. Mais dans le feu de l’action, elle était capable de faire croire n’importe quoi à n’importe qui. Pourtant ce jour-là, elle n’était plus sûre de ses talents, peut-être parce que chacun de ses muscles était pétrifié par la peur et la colère. Pour son bien, elle jugea préférable d'écourter la conversation. « D’ailleurs j’ai encore pas mal de boulot… » Très honnêtement, ça aurait pu passer… si elle n’avait pas gardé son magnifique chapeau d’acier et ses vieux chaussons rembourrés.
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MessageSujet: Re: no excuses in lies (bobbie)   no excuses in lies (bobbie) EmptyJeu 30 Juil - 23:30






Bobbie - Ailam
“ secrets and lies  ”


Ailam n'était peut-être pas le rejeton d'Athéna, mais il n'était pas idiot pour autant - contrairement à ce que tout le monde semblait vouloir croire. Le demi-dieu pouvait clairement voir que Bobbie était nerveuse. Il ne voulait pas s'avancer sur le sujet, mais s'il avait du parier, il aurait dit qu'elle était nerveuse à cause de lui. Ce qu'il trouvait ridicule maintenant qu'il y pensait. Pour quelle raison Bobbie pouvait-elle bien se montrer aussi nerveuse face à lui ? Cette idée était aussi improbable qu'un Arès pacifiste. Il devait certainement se faire des idées. Car, après tout, elle n'avait aucune raison d'avoir peur de lui. C'était une mortelle, non pas un monstre. Il ne lui aurait jamais fait de mal. Bien évidemment, après l'attaque des deux camps par des mortels, la paranoïa de tous les demi-dieux avait viré à l'extrême. Dont celle d'Ailam, qui ne cessait de se méfier de tout et tout le monde, y compris les mortels. Comme si cela ne suffisait pas de rester sur le qui vive en cas d'une attaque de monstre, voilà que les humains s'ajoutaient à la liste de "dangers potentiellement mortels à l'attention des sang-mêlés". Charmant. Ca lui donnait mal à la tête rien que d'y penser.

« [...] et puis tu connais ton père, quand il veut quelque chose, il faut que ce soit fait tout de suite ! » La voix de Bobbie était neutre et beaucoup trop sérieuse au goût d'Ailam. Il arqua un sourcil, clairement interloqué par un tel comportement chez son amie. Mais après tout, cela pouvait très bien s'expliquer par son travail. Il savait que son père adoptif était très sérieux et dévoué à son travail - quel qu'il soit - et il n'avait pas de doute quant au fait qu'il devait pousser Bobbie à l'extrême. Il poussa un rire, bien conscient de l'autorité de son père. « Je te plains vraiment alors. Papa est beaucoup trop sérieux pour sa propre santé. » Et il en savait quelque chose. Il n'était pas le fils biologique du Dieu de la médecine pour rien. Être aussi sérieux, ça risquait bien de rendre n'importe qui complètement cinglé ! Heureusement, Ailam était toujours là pour faire rire son père. C'était une priorité chez lui. Et il ne comptait pas laisser Bobbie se faire emprisonner par les démons de la sérieuse-attitude ! Un peu d'humour et de décontraction ne ferait pas de mal ! « D’ailleurs j’ai encore pas mal de boulot… » Il la détailla longuement. Ses choix vestimentaires laissant clairement penser qu'elle n'avait pas pris la peine de quitter son pyjama, et ses pantoufles ne laissant pas de doute quand au fait qu'elle ne comptait en aucun cas travailler de la journée. « Si c'est à la mode de travailler en pyjama chez vous, je signe quand vous voulez ! » L'ironie du sort étant qu'il ignorait même de quoi il parlait. Ô, douce innocence.

Son sourire toujours en place, il secoua la tête, avant de prendre Bobbie dans ses bras et de l'enlacer si fort qu'il menaçait de lui briser une côte. Il aimait les contacts physiques, et n'était jamais avare en forme d'affection. Et Bobbie était une très bonne amie, il était donc normal pour lui de l'enlacer ainsi - sans aucune arrières pensées qui plus est ! « Hors de question ! Tu as assez travaillé pour aujourd'hui ! Il est temps que tu décompresses un peu. » Et sans même se faire inviter, Ailam contourna la jeune femme et pénétra chez elle... qui se révéla être un désordre sans nom. « διάο... Nom de nom, on dirait qu'un ouragan est passé par là ! J'ignorais que réfléchir autant pouvait provoquer autant de bazar. » Il avait failli juré en grec et s'était rattrapé juste à temps. Inutile pour Bobbie de le questionner sur sa soudaine capacité à parler le grec couramment. Il avait assez de soucis comme ça. Son regard se posa sur la télévision, puis sur les jeux vidéos dispersés un peu partout dans la pièce. Un énième sourire radieux et éclatant pris place sur son visage. C'était un fanatique de jeux, après tout. « Une partie te tente ? Je te laisserai même gagner si tu veux. » Le fait étant qu'ils étaient autant doués l'un que l'autre et qu'ils ne parvenaient, la plupart du temps, qu'à avoir un score égal. Mais il s'en moquait bien. Il n'était pas le fils de Nike. Gagner lui importait peu. S'amuser, en revanche, c'était bel et bien dans son programme de la journée.

Sautillant - car oui, marcher était une manière bien trop conventionnelle de se déplacer - jusqu'à la cuisine, il prit le reste de pop-corn sur la table ainsi que deux bouteilles de soda et revint au salon, illuminant la pièce (au sens plutôt littéral du terme) de joie et de bonne humeur. Il connaissait l'appartement de Bobbie par coeur, pour l'avoir souvent fréquenté, et comme à chaque fois, il faisait comme chez lui. Bobbie avait l'habitude, elle était même celle à lui avoir donné la permission dés le départ. Il n'y avait donc aucun soucis. « Rien de mieux que du popcorn pour se mettre dans l'ambiance ! » Sa bonne humeur était contagieuse, ceci étant, qu'il ne remarqua même pas à quel point Bobbie semblait figé au sol, comme si celle-ci attendait que le sol la dévore.

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Dernière édition par Ailam K. O'Hara le Ven 31 Juil - 4:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: no excuses in lies (bobbie)   no excuses in lies (bobbie) EmptyVen 31 Juil - 1:22


the pool of tears.
. . . . . . . .
« Si c'est à la mode de travailler en pyjama chez vous, je signe quand vous voulez ! » La boutade du garçon qui quelques jours plus tôt l’aurait sans doute fait rire la déstabilisa un peu plus. Il n’avait pas le droit. Pas le droit d’être aussi joyeux, pas le droit d’être aussi drôle, pas le droit de la voir en pyjama, ces choses étaient réservées aux mortels, aux humains, aux gens comme elle. Un monstre se rappela t-elle à nouveau comme pour s’en convaincre. Plus elle l’observait, plus ses sentiments étaient partagés. Il était de son devoir de transmettre à ses supérieurs l’identité de chaque sang-mêlé démasqué… Mais son petit doigt lui disait qu’accuser l’enfant d’un agent sans preuves tangibles était impensable, plus particulièrement s’il s’agit de la progéniture de Tobias. Vous l’avez déjà croisé ? Ce mec est une armoire à glace ! Surtout en comparaison avec la petite crevette qu’est Bobbie. Il serait capable de la dévorer au petit déjeuner et d’utiliser ses os comme cure-dents s’il apprenait de sa bouche qu’Ailam est un demi dieu.  Mais la menace que représentait le père du garçon n’était pas la seule explication à cette hésitation. Une part d’elle s’en voudrait de condamner à mort ce qu’elle avait considéré jusqu’à ici comme un ami. Seulement elle ne pouvait pas non plus nier les faits. Quoi que… Existe t-il une potion capable de lui faire oublier ce qu’elle avait vu ? Si oui, peut-être qu’Ailam saurait où la trouver. Elle se mordit les lèvres pour ne pas poser l'interroger à ce sujet, geste inutile car son cerveau aurait été incapable de formuler la question. A cet instant précis, une pensée écrasait les autres : Il y a un monstre sur le perron !  L’un des personnages principaux de ces histoires lugubres qu’on lui contait depuis bientôt un an. Pire que le grand méchant loup, pire que la belle-mère de Blanche-Neige, pire que Joffrey Baratheon dans ses bons jours !

Terrorisée, elle était incapable de raisonner. Devait-elle le confronter au sujet de son identité en risquant d’être démasquée (ou pire de finir éblouie !)  ? Ou bien était-il préférable de se taire et d’essayer d’en apprendre plus à son sujet pour rapporter les informations récoltées ? Bobbie n’en avait pas la moindre idée. La seule chose qu’elle savait c’est qu'elle n’avait qu’une envie : mettre le plus de distance entre elle et le demi-dieu mais ses pieds refusaient de lui obéir. Se sentit tirée par le garçon n'aida pas à apaiser sa peur. Le bond en arrière qu’elle venait de faire n’avait pas suffit à le décourager. C’est à peine s’il l’avait remarqué. Il n’y a pas si longtemps, la jeune fille aurait volontiers accepté cette étreinte et en aurait profiter pour chatouiller Ailam ou bien emmêler ses cheveux trop bien coiffés en y collant un chewing-gum. Mais cette fois-ci Bobbie restait figée, les bras le long du corps, les poings serrées et les paupières closes. J’vais mourir ! J’vais mourir étouffée par un sang-mêlé en manque d’affection ! Ce ne fut que lorsque le garçon se recula qu’elle s’autorisa à respirer à nouveau.

« Hors de question ! Tu as assez travaillé pour aujourd'hui ! Il est temps que tu décompresses un peu. » Pour cela, il faudrait que tu ne dois pas dans les parages ! Mais au lieu de le voir quitter les lieux, elle le vit s’inviter chez elle. Elle voulut hurler mais le seul son qu’elle parvint à produire fut un râle à peine audible. C'est donc silencieuse et toujours sur le pas de la porte qu'elle l’observa s’approcher de ses jeux vidéos. « Une partie te tente ? Je te laisserai même gagner si tu veux. » Ça y est. Elle venait de se décider. Elle savait quoi faire. Elle l’étranglerait de ses propres mains jusqu’à ce qu’il avoue sa supériorité en matière de jeux vidéos. Pourtant ce n’est que lorsqu’il s’approcha de la cuisine que Bobbie sortit de sa torpeur. Pour quelles raisons ? 1) Trop d’armes potentielles se trouvaient dans cette pièce. Rien ne lui assurait qu’il ne saisirait pas à un couteau pour la transformer en casse-croûte. « Rien de mieux que du popcorn pour se mettre dans l'ambiance ! »  2) Il allait manger tous ses pop-corn ! Il fallait qu’elle intervienne. La vie de plusieurs grains de maïs (et accessoirement la sienne) était en jeu ! Il fallait qu'il quitte les lieux. Et vite.

« Désolée de jouer les rabat-joie.. Mais comme j’t’ai dit, j’me tue au travail et-» Et c’est à ce moment précis qu’elle eut une révélation. Jusqu’à preuve du contraire Ailam était un garçon… Et comment fait-on fuir rapidement un garçon ? En lui faisant croire qu’il s’agit de cette période du mois.  « j’fais que merdeeeeeer en ce moment ! » ajouta t-elle avant d’exploser en sanglots, ce qui s’avéra beaucoup plus simple que prévu. Peut-être parce qu’une partie d’elle avait vraiment envie de se noyer dans ses larmes ? Ne préférant pas obtenir une réponse à cette question, Bobbie continua sa mascarade en beuglant un monologue que seule une baleine aurait pu comprendre. De temps à autre, quelques mots parmi lesquels « retard » et « virée » se distinguaient du lot. Elle ne s’arrêta que pour reprendre sa respiration, déloger un pop corn coincé dans sa chevelure et l’avalait avant de reprendre de plus belle. Ne préparez pas tout de suite son oscar, ses larmes de crocodile étaient digne d’une comédie et non d'un drame. « J’ai juste besoin d'être un peu seule. Rien de plus. » déclara t-elle enfin en plongeant sa tête dans ses mains.  Allez ! Tire-toi ! Les oreilles grandes ouvertes, elle guettait à présent le moindre son l’avertissant du départ du garçon. Mais rien. La patience n’avait jamais été l'une de ses qualités… Elle ne put s’empêcher bien longtemps de relever la tête pour obtenir une confirmation visuelle. Elle décala légèrement l'une de ses mains pour révéler un œil bleu humide.
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MessageSujet: Re: no excuses in lies (bobbie)   no excuses in lies (bobbie) EmptyMer 12 Aoû - 16:33






Bobbie - Ailam
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Le fils d'Apollon n'était pas du tout conscient du malaise de l'humaine. A ses yeux, elle était tout simplement épuisée à cause de sa tonne de travail de la journée. Aussi, il ne vit en aucun cas les signes évidents que l'on pouvait lire dans les yeux de la jeune femme : fous le camp de chez moi sur le champ sale monstre mythologique ! Mais, après tout, comment aurait-il pu ? Il n'avait aucune idée de l'allégeance de Bobbie pour le DLCEM, et encore moins de l'existence d'une telle agence. Une organisation secrète qui lutte contre le monde mythologique et tue des demi-dieux ? Mais bien sûr. Et Gaïa était une bonne soeur distribuant des sucreries pour les sans domiciles fixes. Des sucreries empoisonnées, à la limite. Et elle avait une armada de monstres à son service. Comme des gorgones vendeuses de gâteaux en Californie. Ailam plaignait les humains qui en avaient fait les frais. Rien que l'apparence du gâteau aurait du les dissuader d'en acheter et même de les manger. S'il y avait bien une chose pour lesquelles les monstres n'étaient pas doués, c'était bien la cuisine. Ils se contentaient de manger les sang-mêlés à l'aide de cure-dents. Très distingué. Au moins, il n'y avait aucun risque à ce que le pop corn soit empoisonné ou quoique ce soit. Sans doute un excès de sucre. Mais Ailam en raffolait, alors c'était bien normal qu'il ait commencé à les dévorer sans même en proposer à Bobbie.

Souriant toujours - ce qui donnait une vision étrange étant donné qu'il avait la bouche remplie de pop corns, tel un hamster - il finit par reporter son attention sur son amie, qui semblait s'enfoncer dans le sol à mesure que les secondes défilaient. « Désolée de jouer les rabat-joie.. Mais comme j’t’ai dit, j’me tue au travail et-» il s'apprêtait à répondre, à lui dire qu'elle était trop épuisée pour se remettre au travail et qu'il n'y avait rien de mal à faire une pause de temps à autre - « j’fais que merdeeeeeer en ce moment ! » - quand elle se mit à pleurer. Le demi-dieu ouvrit de grands yeux sous le coup de la surprise, et manqua de faire tomber le paquet de pop-corn qu'il tenait à la main. Avalant avec difficulté, il la regardait avec autant de surprise qu'avant. Mais cette fois, une pointe d'anxiété se mêla au tout. Il était profondément affecté devant un tel spectacle. Il n'aimait pas voir ses amis triste et déprimé. Le monde était bien trop court pour se lamenter - il en savait quelque chose. La guerre les avait tous profondément brisé de l'intérieur - et il était le symbole même de la joie éclatante. Il comptait bien lui remonter le moral, tel le soleil faisant renaître le monde au printemps. Il parvint à distinguer les mots comme "retard" et d'autres termes en rapport avec les problèmes mensuels qui touchaient les représentantes du sexe féminin. Ses traits se détendirent et il soupira quelque peu. Le comportement de l'humaine faisait sens, à présent. Elle continua de sangloter, et le fils d'Apollon s'accroupit à sa hauteur, attendant tout simplement qu'elle se calme.

Elle découvrit un oeil humide, comme pour vérifier qu'il avait quitté les lieux. Elle s'attendait sans doute à ce qu'il déguerpisse vite fait des lieux, ne voulant pas être confronté à une femme et ses problèmes féminins. Heureusement pour elle, ce n'était pas son genre. Son père était Apollon, il n'était peut-être pas expert en grossesse ou domaines féminins, mais il s'y connaissait en médecine. Il pouvait l'aider. Et Bobbie était une amie proche, hors de question pour lui de l'abandonner quand elle avait besoin d'une oreille pour l'écouter et d'une épaule pour pleureur. Il aurait du se tourner vers la psychologie, il était plutôt doué pour écouter les gens et leur donner des conseils. Il vint s'asseoir à ses côtés, sans faire de gestes brusques. « Tu sais, ça fait du bien de se confier sur ses problèmes. Même si ça semble plus facile de tout garder pour soi. » A la colonie, en plus d'aider à l'infirmerie, il faisait office de psychologue pour les pensionnaires. Après la guerre contre Gaïa et les géants, il avait organisé de nombreuses sessions de groupes. Tous avaient été ravagés et souffraient de cauchemars. Aujourd'hui encore, il apportait son aide aux autres. Il posa une de ses mains sur la sienne, seulement pour lui indiquer qu'il était là et qu'il ne comptait pas partir. « J'ai des connaissances en médecine, je pourrais t'aider, si jamais tu es d'accord. » Il se rappela bien trop tard que Bobbie se demanderait bien où il avait bien acquis ces "connaissances" là. Mais il pouvait toujours mentir et dire qu'il avait fait un stage pendant l'été. Son père biologique n'avait pas à rentrer dans la conversation. Pour le moment, seule Bobbie et son étant de santé l'importait.

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