Bienvenue sur MALUM DISCORDIAE! Pour les nouveaux petits arrivants, direction le GUIDE qui vous permettra de mieux vous débrouiller sur le forum !
Quoi de neuf sur MD ? Viens te tenir au courrant des dernières nouveautés par ici !
Nous sommes actuellement janvier/février 2019 sur le forum ! Pour toutes demandes liées à la chronologie et aux intrigues/contexte, merci de vous référer à Jean E. Sylar !
Découvrir la chronologie et suivre l'actualité RPG au jour le jour ? C'est possible ! Viens écouter la RADIO HÉPHAÏSTOS !
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez
 

 Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Loïs I. Clinton
Loïs I. Clinton
ITINÉRANT.
localisation : Quelque part à NY.
messages : 1549
parmi nous depuis le : 28/05/2013

ITINÉRANT.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyJeu 12 Sep - 19:25

Punaise, quelque part, ils avaient le style. Une très grande classe. Qui l’eu cru ? Si on enlevait deux trois détails comme par exemple la fille qui marchait pied nu et le garçon qui avait un haut qui ressemblait plus à des lambeaux qu’autre chose. Elle le remercia au passage pour les chaussures qui lui avait si gentiment volé. Tristan embarqua avec eux une vieille femme, complètement affolé, et ils montèrent dans la deux-chevaux. Sur le coup, Loïs trouva que c’était une bien mauvaise idée d’embarquer la mamie. Voilà que leur casier allait encore en prendre un coup. On pouvait rajouter « kidnapping » sur la liste qui ne cessait de s’agrandir. Tristan la sortit de ces pensées, évoquant la colonie. Oh mince, elle l’avait complètent oublié celle là ! Qu’allaient-ils leur faire ? Très bonne question. A sa connaissance, les demi-dieux comme eux, enfin comme eux, ceux qui avait usé d’armes mortels envers les mortels, usé de leur pouvoir contre ces pauvres gens et qui en plus provoquait une véritable course poursuite… Ben le plus généralement ils étaient bannis.

Je crois qu’on va être puni… Peut être même banni ? Ca m’étonnerait qu’ils apprécient tout ça… Et je ne te parle pas de nos mères…

Oui, elles, elles devaient être furax. Elle haussa les épaules, regardant la mamie qui conduisait d’un eu plus près. Tristan était sur le siège à côté du conducteur, quand à Loïs elle s’était placée sur le siège du milieu afin de bien voir la route car oui, pour rien n’arrangeait, elle était malade en voiture. Elle se retourna une fraction de seconde, assez pour voir une dizaine de voitures bleues et blanches lancés à leur poursuite. La deux-chevaux, qui roulait bien plus vite qu’une simple deux chevaux ordinaire – s’engea sur une nouvelle route mal entretenue. Loïs commença alors à bondir, au fond de la vieille caisse et serra les dents, sentant les policiers se rapprocher. S’ils pouvaient se rapprocher encore de quelques mètres, elle pourrait sans aucun doute les endormir… Ou alors les effrayer avec son nouveau joujou, qu’elle avait piqué au gardien du magasin de sport. Elle commença à enfiler ses chaussures neuves, heureuse pour ses pieds endoloris. C’est alors qu’elle remarqua un détail troublant dans le dos de la mamie, complètement avachie sur le volant. C’était comme si… elle avait deux fentes dans le dos. Elle approcha sa main, curieuse et l’effleura du bout des doigts. Sa réaction fut immédiate. La vieille se redressa comme un pantin et tourna la tête d’une façon assez anormal vers la jeune fille poussa un petit cri en découvrant son vrai visage.

Tristan ! C’est une Stryge !

La Stryge poussa un petit ricanement et se lécha les babines. Loïs s’agit dans tout les sens et bientôt, les deux demi dieux essayèrent de maitriser la bête. La Stryge était loin d’être idiote, elle avait déployé ses ailes et la voiture commença alors à faire des virages non désirés dans tout les sens. Une voiture de patrouille lancée à leur poursuite arriva à leur hauteur et un des flics baissa sa vitre. Loïs fit de même, la main de la vieille femme lui serrant le cou, une plume dans la bouche.

Arrêtez-vous ! Je vous demande de vous…

Il n’eu pas le temps de finir, la demi déesse tendit le bras et le flic piqua du nez, perdant le contrôle de son véhicule. La Stryge elle, n’avait pas terminé. Elle commença à lui mordiller le genou et Loïs tentait de l’assommer avec le réchaud. La jeune femme priait pour que de son côté, Tristan arrive à maîtriser un minimum le véhicule. Bientôt, la stryge se retrouva à l’arrière et face à Loïs. Une fois de plus, la jeune fille pu voir de plus près ses créatures décidément vraiment laides.

Mais vous voulez quoi enfin ?!

Elle retroussa ses lèvres, laissant entrevoir de magnifiques dents pointues et Loïs lui attrapa la tête, la Stryge fit de même. Elle jeta un regard affolé à Tristan et, en y mettant toute sa force, ou plutôt celle qui lui restait, plongea la tête de la Stryge entre les deux sièges avant afin de l’assommer. La bête fut tellement surprise qu’elle se laissa faire. Seulement au lieu de tomber dans les vapes, sa tête se coinça entre les deux sièges et elle se mit à hurler de plus belle. Loïs lâcha un soupire de soulagement. Pour le moment elle était coincée, c’était une menace en moins. Il y avait juste ses grandes ailes grisâtres qui posaient problèmes. Loïs essaya de les aplatir en vain.

Tristan je vais prendre le volant !

Commença alors le parcoure du combattant pour arriver sur le bon siège. Après plusieurs grand écart et positions très étranges, elle fini enfin pas s’asseoir convenablement.

J’ai mon permis, t’inquiète va !

Enfin elle avait son permis… Non pas tout à fait. Mais elle connaissait les panneaux et comment se servir d’un frein à main, c’était déjà ça ! Loïs plissa les yeux et regarda dans le rétro, les flics étaient toujours là et avaient sans doute assistés à la bataille Loïs/Mamie furieuse.

250 ! Dis donc faut rouler vite ici !

Elle comprit quelques secondes plus tard que le panneau n’annonçait pas la vitesse, mais juste le nom de la route. Trop tard, ils étaient lancés. Soudain, l’une des ailes de la Stryge passa devant la figure de la jeune fille qui perdit le contrôle quelques instants. Il eu un grand boum et lorsque l’aile se dégagea, elle remarqua qu’ils venaient de foncer tout droit sur un énorme platane. Et le pire dans tout ça, c’était que la voiture avait résisté au choc.

Vite Tristan, faut partir ! Ils vont nous retrouver !

Hors de question de continuer à rouler de toute façon, cela allait être un peu compliqué. Non, ils n’avaient plus qu’à tracer à travers les bois, leurs affaires avec eux. Bon, il fallait quand même tenir compte que son ami boitait et qu'elle, son genoux n'avait pas vraiment survécu au dents de la stryge.

Y’a un cadi derrière, on le prend et on file d’ici avant qu’il nous passe encore les menottes !
Revenir en haut Aller en bas
Tristan E. Langley
Tristan E. Langley
ICE T.
localisation : New-York.
messages : 2033
parmi nous depuis le : 15/03/2013

ICE T.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyDim 15 Sep - 20:18

Si leur aventure pouvait même obtenir le titre d'épopée, ils étaient quand même dans la merde. Certes ils avaient le style, certes c'était juste la classe de rouler à tombeau ouvert -ou presque - le long d'une nationale dans une deux-chevaux poursuivie par une armée de voiture de police. Mais la Colonie ne laisserait jamais passer ça. Ils seraient punis, c'était certain, mais de quelle façon ? Quel sort réservait-on aux demi-dieux qui s'en prenaient aux mortels ? Eh ! Ce n'était pas de leur faute d'abord puisque des monstres les avaient attaqué. C'était simplement... un malentendu. Un très gros malentendu qui se soldait par la mort de plusieurs mortels et un bordel innommable dans New-York. Sans compter qu'ils venaient de faire un hold-up dans un magasin de sport grand public et blessé deux personnes. Accidentellement, ça allait de soit. Quoi que... Tristan secoua la tête, prit d'une folle envie de rire. En fait... Non, il ne s'en foutait pas mais il avait bien envie de hurler "Et alors ?". Pour une fois que ce n'était pas lui le pauvre gentil qu'on venait secourir. Pour une fois... qu'il était du mauvaise côté de la barrière ? Eh bien il se rendait compte à quel point c'était jouissif.

« Tu sais quoi, Loïs ? Je m'en branle complet. »

Et venant de lui, ces paroles étaient surprenantes. Il lâcha un rire léger qui s'envola par la fenêtre, aussitôt porté par le vent vers... vers il ne savait où. Juste un instant de bonheur parfait, en compagnie d'une fille parfaite, dans une voiture parfaite et...

« Tristan, c'est une stryge ! »

Son coeur tournicota dans sa poitrine et il quitta sa rêverie éveillée juste à temps pour voir la mamie prendre son apparence réelle. Avec la fatigue, la brume s'était sans doute faite plus opaque et les deux sangs-mêlés étaient tombés dans le panneau comme des bleus. Pas étonnant que mémé n'ait pas gueulé au secours : elle devait bien profiter de la situation. Un ricanement hérissa le dos de Tristan qui se contorsionna comme il put contre la portière. Et une sorte de combat débuta, aussi violent qu'épique, entre les sièges de voiture, une vieille couverture en laine qui vint se foutre en plein milieu du passage. Il lui sembla voir une voiture de police passer à leur niveau avant de disparaître mais il était, disons, occupé à se battre contre ce qui devait être une aile. Féroce, l'aile. Tristan se débattit et parvint à glisser une chaussette qui pue sur le bout acérée de l'aile.

« Tristan, je vais prendre le volant ! »

Hum... pourquoi pas. Tristan n'avait pas son permis de toute façon. Quand à Loïs, il avait quelques doutes mais au point où ils en étaient... Les griffes de la chose lui labourèrent brusquement les côtes et son genou heurta la boîte à gant avec un bruit sourd. Incapable de retenir un hurlement de douleur, le fils de Borée fit sans doute un des gestes les plus stupides de sa vie. Il déploya son arc magique, plantant malencontreusement une flèche dans la joue du monstre, et se sentit écraser contre la vitre. Loïs grimpait sur les sièges pour passer devant à présent. Heureusement, la Stryge n'était pas - trop - stupide et elle gardait un minimum le contrôle du véhicule. Heureusement.

« T'y arrives, Loïs ? »

Sa voix étouffée devait ressembler à celle d'un mourant mais peu importe. La Stryge s'était retrouvée coincée entre les deux sièges sans qu'il sache comment elle s'y était prise. Il planta une flèche dans son dos, la regardant disparaître en un ta de poussière.

CHOC.
Sonné, Tristan se redressa. La voiture avait brutalement déviée de sa trajectoire avant de percuter ce qui devait être un platane. Heureusement qu'ils ne roulait pas trop vite et que les vieilles voitures étaient relativement solides. La portière s'ouvrit avec difficulté et il quitta les lieux prestement.

« Rappelle-moi de ne jamais partir en balade en voiture avec toi. »

Boitillant, il s'appuya contre l'arbre centenaire et releva délicatement son pantalon pendant que Loïs gueulait il ne savait quoi. Réprimant une envie de pleurer de douleur, il lui emboîta maladroitement le pas, lui prenant le caddie des mains.

« Aller, aller, faut débarrasser les lieux... »

Impatient, il accéléra la marche jusqu'à ce que la douleur soit insupportable. Okay, à présent... Se cacher ? Enfin il n'y avait rien ici excepté des espèces de fermes et des maisons. Ferme. Grange.

« Viens ! »

Boitillant encore, tendant l'oreille à l'affût du moindre bruit, il se précipita vers la droite, revenant presque en arrière. Okay, les flics ne les chercheraient que loin, ne sachant pas qu'ils étaient considérablement ralentis par leurs blessures. Enfin une maison se dessina, pile quand les cris se rapprochaient. Une grange apparut derrière et Tristan pria comme il n'avait jamais prié. Il implora son paternel, le froid vent du nord, et poussa l'audace jusqu'à prier Hypnos de le laisser emmener sa gamine il ne savait trop où. Le fils de Borée entrouvrit lentement la porte de la grange, faisant signe à Loïs s'entrer avant de soigneusement refermer. Les policiers ne viendraient pas ici tout de suite, du moins il l'espérait. Le sang-mêé balaya l'espace du regard, embrassant les moindres recoins. Et la lumière fut. Enfin façon de parler puisqu'ils se trouvaient dans une semi-obscurité assez handicapante. Sans un mot, il claudiqua jusqu'à une calèche assez ancienne - mais il faisait dans l'ancestral aujourd'hui de toute façon.

« Ok. Loïs tu prépares ça, je vais chercher les cheveux. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Laissant la fille d'Hypnos auprès des affaires - il fallait bien quelqu'un pour trouver les différentes courroies et piger comment ça fonctionne - il s'élança vers l'extérieur. Il devinait l'emplacement des boxes au bruit. Le vent lui portait les respirations des animaux, l'odeur du foin... S'engouffrant au milieu des bêtes, il crut que tout dégringolait : que des chevaux de petite taille, des... poneys. Rageant à en pleurer, le gamin attrapa les licols de deux poneys de taille à peu près respectable - enfin lamentable mais c'était mieux que des shetlands - et les entraînant jusque dans la grange, bataillant un instant au niveau de la porte.

« Hum, y avait rien de mieux. Tu sais comment ça fonctionne alors ? »

L'un des poneys blancs, Zébulon d'après la pancarte qui ornait son boxe, tenta de le mordre et Tristan fit un bond en avant.

« Punaise, il mort cet idiot ! »
Revenir en haut Aller en bas
Loïs I. Clinton
Loïs I. Clinton
ITINÉRANT.
localisation : Quelque part à NY.
messages : 1549
parmi nous depuis le : 28/05/2013

ITINÉRANT.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyLun 16 Sep - 21:13

Une calèche.  Comme si Loïs s’y connaissait en montage de calèche. Elle soupira, suivant des yeux sont ami qui s’éloignait déjà pour aller chercher leur montures.  Elle pria pour qu’il trouve de bon gros chevaux, digne de l’engin qu’ils avaient sous la main. Elle s’approcha, passa un coup de main sur le tas de bois – car ca ressemblait plus à un tas de bois plutôt qu’à une calèche – et toussa lorsqu’un gros nuage de poussière se décolla. Elle ne prit pas le temps de la dépoussiérer. Leur temps était comme qui dirait… compté. Elle la poussa de toute ses forces et commença à passer les cordes – car oui, elle n’avait aucune idée des noms des cordes en général – dans les bon trous, et tenta de faire des nœuds corrects. Quelques minutes plus tard, elle regretta de n’avoir jamais bien suivis les cours d’équitation à la colonie. Enfin bref… Elle alla chercher tout ce dont leurs montures auraient besoin et lorsqu’elle revint, Tristan était de retour avec… des poneys. Dont un qui avait l’air particulièrement con. Elle esquissa un sourire mi amusé mi désespéré et agita les tapis en sa direction.

Je crois que j’ai trouvé tout ce dont on a besoin Tris’ !

Elle s’approcha du poney qui avait l’air tout mou et le prépara avant de l’accrocher – oui, accrocher était bien le mot qui correspondait – à la calèche. Elle se tourna ensuite vers l’autre, une grimace sur le visage et pria pour que Tristan le tienne bien un minimum. Elle leva le tapis et la bête ne se fit pas prier pour lui donner un coup dans la poitrine. Loïs perdit patience. Ok, elle faisait peut être peur à voir, ok, le poney n’avait peut être pas envie d’être touché par une fille pleine de boue mais quand même ! Elle lui donna un coup de tapis sur la tronche, et lui tapa le nez d’n coup sec. Le pauvre poney ne vit rien venir et se redressa d’un coup.

Viens ici abrutit…

Elle le traîna à moitié vers son autre copain le poney – qui de près semblait avoir quelques centimètres de plus… - et l’attacha à son tour. Elle attrapa leur matériel de camping et le jeta dans la calèche. Elle laissa Tristan monter et lui donna un vieux fouet qu’elle avait trouvé dans la paille. Sait-on jamais. Elle grimpa à son tour et la première marche se fissura. Voilà qui en disait long sur l’état de l’engin sur lequel ils allaient rouler. Les poneys se mirent au pas, lentement, tellement lentement que Loïs avait la vague impression de les avoir endormis. La fille d’Hypnos croisa les doigts pour qu’ils ne passent pas sur des chemins trop étroits pour la vieille calèche. Elle n’allait pas tenir longtemps sinon… Pour le moment, il ne se passait rien. Loïs avait même envie de commencer à discuter un peu. Seulement une fois de plus, elle pensa trop vite. Au moment où elle se tourna vers Tristan pour lui balancer une blague sympa, un bruit strident se fit entendre et le poney qui avait l’air tout mou se réveilla d’un coup, pétons complètement les plombs. Et son camardes l’imita. Ils se ruèrent avait de commencer un galop au travers des bois. Loïs se cramponna comme jamais à ses affaires de camping qui manquait à chaque instant de passer par dessus bord. A chaque bosse elle faisait un bond avant de ré-atterrir sur le bois dur, ou sur son ami, au choix. Et les deux poneys refusaient de se calmer. La jeune femme entendit un bruit suspect et ferma les yeux avant de se retourner et de voir un bout de bois se décrocher. « Oups… » Bientôt, elle distingua de la lumière devant eux elle sentit le pire arriver. Elle entendait aussi les sirènes de voitures de flics se rapprocher. L’autoroute. Ces cons de poneys fonçaient tout droit sur la route. Ils n’avaient pas l’air de calculer qu’ils allaient droit sur une barrière (certes en bois). Elle hurla au moment où il la franchir et ou des éclats de bois volèrent dans tout les sens. Leur passage sur l’autoroute fut bref : ils passèrent devant un convoie arrêté de flics médusé qui les regardaient passer comme s’ils venaient de voir la vierge et retournèrent aussitôt dans l’obscurité des bois après avoir perdu une de leur roue arrière. Lorsque les deux poneys s’arrêtèrent enfin, Loïs remercia le ciel. Enfin… Une aire d’autoroute, rien que ça. Avec un peu de chance il y avait un mini stand de nourriture et des robinets pour un brin de toilette. Elle descendit de la calèche, en piteuse état et aida son ami à en faire de même. Le dos et les fesses endoloris, elle attrapa leur affaires et jeta un regarda mauvais aux deux canassons.

Y’a plus qu’à planter nos tentes et… pourquoi pas se changer après s’être nettoyer un peu. – elle regarda son ami et, se rappelant qu’il boitait toujours, se reprit – enfin, je vais planter nos tentes, je suis une vraie expertes !

Un large sourire sur le visage, elle se mit à l’œuvre. Elle avait déjà fait ça dans des camps pour mortels… Elle avait d’ailleurs monté les tentes de tout le monde avant une amie…
Revenir en haut Aller en bas
Tristan E. Langley
Tristan E. Langley
ICE T.
localisation : New-York.
messages : 2033
parmi nous depuis le : 15/03/2013

ICE T.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyMer 18 Sep - 17:36

Tristan regarda sa camarade attacher les deux poneys - ce Zébulon était vraiment con comme animal - et tenta difficilement de lui venir en aide. Compliqué quand on voyait tous les accessoires inutiles que les mortels rajoutaient au cours des siècles. Techniquement, les deux sangs-mêlés savaient lier les différentes courroies entre elles. En théorie car la pratique se révéla bien plus compliquée que cela. Ouais, les chars grecs étaient différents des calèches mortels, Tristan n'en avait aucun doute désormais. Le fils de Borée rectifia quelques nœuds derrière Loïs, refaisant une boucle par-ci par-là. Oui, tant qu'à faire, il préférait que rien ne se décroche. Bon, bien sur, il n'allait pas s'éclater à tous les refaire et il faudrait prier un peu. Sans compter que ses propres nœuds n'étaient pas forcément corrects non plus. Finalement, la fille d'Hypnos lui remit ce qui ressemblait à un vieux fouet - et Tristan se dit qu'il ne l'utiliserait pas, sans quoi il risquait de couper un des poneys en deux vu la dureté du cuir - avant de grimper sur le bois de bois rongé par la vieillesse. Les deux animaux se mirent au pas, leurs muscles se tendant sous le pelage lustré et la charrette passa enfin la porte de la grange. Dans un ricanement nerveux, le jeune sang-mêlé se prit à imaginer une nouvelle course-poursuite avec la police : ils seraient vraiment mal barrés. Les pauvres fous qu'ils étaient avaient tout de même eu une chance folle tout au long de la journée mais ça finirait bien par leur retomber dessus.

Le silence qui durait depuis déjà plusieurs longues minutes ne dérangeait pas particulièrement Tristan : il avait l'habitude de la solitude et savait l'apprécier. Quand aux bavardages incessants, généralement, ça le gonflait. Oui, lui qui se plaignait de ne pas avoir d'amis, il ne faisait rien pour être sociable et s'intégrer parmi le monde. Bref, Tris était un garçon contradictoire et il le resterait probablement. Se perdant lentement dans ses pensées, il ne capta que quelque chose clochait que lorsque les deux poneys se lancèrent au triple-galop à travers bois. Brutalement projeté contre le dossier du banc de bois, la douleur dans son genou reflua à vitesse grand V, lui arrachant un cri de surprise. Deux secondes plus tard, Loïs s'écrasa à son tour sur sa cuisse et Tristan se perdit dans un tourbillon de douleur mêlé de branches. Des feuilles dans les cheveux, les larmes aux yeux et une nouvelle entaille sur la tempe plus tard, Tristan nota qu'ils passaient sur l'autoroute pile devant les autorités - qui ne firent aucun commentaire - et replongèrent aussitôt dans le calvaire. Claquant des dents sous les chocs du bois contre les racines, chaque coup se répercutant le long de sa jambe, il pria. Ouais, même Tristan pouvait prier et c'est ce qu'il fit, comme jamais il n'avait prier auparavant. Enfin le convoi s'immobilisa dans un ultime grincement, laissant un fils de Borée épuisé, endolori et proche de l'inconscience. Bon, faut dire qu'il avait pas al de blessures assez moches et qu'arrivé à un certain stade de douleur, il se mettait simplement en veille. Fermant les yeux, Tristan se laissa tomber sur un carré d'herbe, s'allongeant avec une grimace.

« Punaise, j'ai trop mal. »

Bon, au moins c'était dit. Et si ça n'apaisait pas sa douleur, il avait l'avantage d'être clair : il était KO pour aujourd'hui, voire même pour le lendemain et le surlendemain. Il entendit à peine Loïs et ses tentes. Oui oui. Sentant quelque chose de dur dans son dos, il se contorsionna et dénicha le pistolet chouré à il ne savait plus qui. Le gardien du magasin de sport peut-être. Bref, un flingue dans une main, une égratignure dans l'autre, le fils de Borée piqua du nez.

***
Tristan rouvrit lentement les yeux, notant que la nuit était tombée. Des milliers d'étoiles piquetaient la voûte céleste et le sang-mêlé prit cinq minutes pour les observer. Il avait toujours aimé les étoiles, ces étranges Soleils lointains qui chauffaient peut-être d'autres planètes, d'autres êtres. Les dieux étaient-ils au courant des secrets de l'univers ? Peut-être bien. Pourquoi ne pas entrer en contact alors ? Ces planètes avaient-elles des divinités, elles aussi ? Des sangs-mêlés et même quelques mortels ignorants ? S'extirpant enfin du sommeil et des ces pensées inutiles, Tristan se redressa avec un grognement las et chercha Loïs du regard. Bon, peut-être dans la tente ? Enfin un talent chez cette fille chelou : elle savait monter correctement une tente.

Le sang-mêlé ôta sa chemise - ou plutôt ce qui en restait - et l'abandonna sur place. Il ferait le ménage plus tard. Il enleva également ses baskets troués qui ressemblaient davantage à des blocs de boue, perdit ses chaussettes dans l'histoire et regarda son jean d'un œil circonspect. Peut-être qu'il aurait dû demander des joggings en même temps que le reste, finalement. Étant dans une partie dissimulée d'une aire d'autoroute, il devait y avoir des toilettes quelque part. Tristan se mit maladroitement debout, balayant l'endroit du regard. Là-bas ? Bon dieu ce que c'était loin ! Boitant avec une grimace, il se fit brusquement l'effet d'un papy. Mais bon, qui pouvait se vanter d'avoir affronté trois Stryges dans un restaurant italien avant d'être arrêté pour acte de vandalisme - ou de terrorisme, il ne savait pas trop - pour ensuite s'enfuir en volant puis échouer dans des égouts, faire un hold-up dans un magasin de sport puis une poursuite en deux-chevaux avec un mamie folle au volant, se planquer dans une grange et quitter les lieux à poney ? Et camper ensuite sur une aire d'autoroute sordide ? Qui ? Personne ? Voilà.

Une fois débarbouillé et l'inventaire des blessures fait, Tristan entrouvrit doucement la toile de tente. Hey, une fille dormait là et ce n'était pas le dernier des imbéciles.

« Loïs ? T'es là ? »

Apparemment pas. Où alors elle dormait profondément et comme il faisait tout noir, il n'allait pas entrer. Merci mais son genou était toujours explosé. Les deux poneys étaient attachés à un arbre, Zébulon flanquant régulièrement des coups à son voisin, et la tente était sous un arbre, placée là où le sol était à peu près plat. Certes il y avait mieux en tant que campement mais au moins, la police ne viendrait pas jusqu'ici. Tristan s'assit dans l'herbe en enfilant la chemise, les chaussettes et les chaussures volées. Pas vraiment son style tout ça mais le Tristan qu'il découvrait à chaque instant lui plaisait bien.
Revenir en haut Aller en bas
Loïs I. Clinton
Loïs I. Clinton
ITINÉRANT.
localisation : Quelque part à NY.
messages : 1549
parmi nous depuis le : 28/05/2013

ITINÉRANT.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyMer 2 Oct - 21:07

Loïs s’était vite changé. Elle avait aussi repéré des robinets qui lui avaient bien servis. On pouvait enfin dire qu’elle ne ressemblait plus à un tas de boue mouvant. Puis, elle s’était glissé dans un des sacs de couchages, priant pour que les deux poneys ne prennent pas la fuite pendant la nuit, et avait fermé les yeux pendant quelques minutes. Enfin un peu de calme, ses muscles allaient peut être pouvoir se reposer pendant une bonne nuit de sommeil. Nuit bien entamé mais enfin, c’était toujours ça. Elle entendit du bruit dehors et s’en voulu tout de suite. Sur le coup, elle avait zappé son camarde d’infortune ! Elle vit la tente s’entrouvrir et la tête de Tristan apparu. Il la retira aussitôt, sans doute par crainte de la réveiller. Loïs n’avait pas vraiment besoin de sommeil. Quand on était la fille du dieu du dodo, on pouvait très bien s’en passer. Elle rouvrit la tente et lui tapota l’épaule.

Hey Tristan, tu ne vas pas rester dehors, c’est une tente pour trois, on a la place !

Elle se cala sur le côté, lassant son ami s’installer. Elle attrapa une des lampes torches volé au magasin et la pointa sur la toile pour illuminer la tente.

Tu sais Tristan, je me suis éclatée aujourd’hui, vraiment…

Elle lui sourit et lorsqu’elle leva les yeux, elle remarqua quelque chose d’anormal. Elle aurait juré voir une petite fissure. Elle haussa les épaules après tout, la pluie n’était pas là. Quoi que, il avait fait un temps relativement humide… Elle secoua la tête. Non, ils avaient assez souffert aujourd’hui. Elle tourna à nouveau la tête vers son ami et soupira. De son côté, la toile de la tente paraissais drôlement…. Détendue. C’était comme s’il n’y avait plus de sardines pour tenir les… piquets. Elle se retourna, à temps pour voir que son côté était dans le même état. Bientôt, ils se retrouvèrent collés par les toiles, de tous les côtés.

Mais ce n’est pas vrai… quelle poisse.

Au pire, ils pouvaient toujours dormir ainsi, ils seraient peu être un peu collé, mais bon, ce n’était pas si horrible ! Elle s’allongea, jetant un coup d’œil désespéré à Tristan. Sauf que… La tente ne ressemblait plus à rien. Elle se leva, sortit et regarda où était exactement le problème. Vu de dehors, leur « tente » ne ressemblait plus à rien. En fait, c‘était un tipi. Elle jura, s’énervant toute seule quelques instants et essaya de traficoter les sardines et tout le reste, en vain. Elle fini par rejoindre Tristan, une moue sur le visage.

Je ne ferais plus jamais de camping.

Il se passa un bon quart d’heure avant que le pire survienne. Ils entendirent tout à coup un grondement, qui en paraissais pas si loin de leur campement. Au début, elle n’y fit pas attention, mais lorsque la toile qui lui moulait le dos devint humide elle se posa des questions. Elle se rendit compte que son ami subissait le même sort. Et bientôt, la pluie commença à s’infiltrer totalement. « Oh c’est pas vrai ! On va être inondé. »

Tristan, faut qu’on bouge !

La tente s’écroulait littéralement, ils sortirent leurs affaires les plus importantes et se retrouvèrent dehors, devant un tas de toile qui ressemblait plus à rien. Trempée jusqu’aux os, Loïs grommela pour elle-même que le vendeur s’était bien fichus d’eux en leur vendant la tente. Elle jeta un coup d’œil aux deux poneys et, dans un élan de compassion, les détacha. Ils n’allaient pas rester là tout de même ! Commença alors un nouveau périple, sur le bord de l’autoroute cette fois ci. Lorsqu’ils virent la première maison, ils n’hésitèrent pas un instant. Loïs bondit et s’acharna sur la sonnette. Ce fut un vieux monsieur qui vint leur ouvrir et, devant leurs têtes de chiens battus, il les laissa entrer. Il ne demanda pas vraiment d’explication sur leur état, et sur le fait qu’ils étaient seul, sans parents, sur une autoroute ce qui était assez étrange en réalité. Il les fit s’installer dans son petit salon et Loïs eu même le loisir de goûter à des biscuits fait maison. Elle jeta un coup d’œil amusé à Tristan. Il avait peut être trouvé leur ange gardien finalement ? Et il n’avait pas l’air d’être un monstre celui-ci. Sauf que Loïs eu tort, une fois de plus, de se douter de rien. Andréa – car Andréa était son prénom – fit irruption dans la pièce, un fusil de chasse à la main. Il le ponta sur les deux demi dieux successivement et plissa les yeux.

Je sais qui vous êtes !

Il pointa un doigt vers son minuscule poste de télévision allumé, dans un coin de la pièce. A ce moment là, la jeune femme vit deux portraits apparaitre sur l’écran. « DEUX ADOLOSECENTS EN CAVALE – Braquage d’un magasin, destruction d’un restaurant, attaque d’une dizaine de citoyens américains, vol de poneys, très armés et instables mentalement ». Oups. La fille d’Hypnos plissa les yeux.
Erk, ma photo est vraiment laide… chui pas à mon avantage là.
Un bruit de fusil retentit et elle reporta son attention sur le vieux. Il avait un téléphone du siècle passé dans les mains.

Je vous préviens, je viens d’appeler la police. Vous restez là, et à moi le pactole !

Et en plus, il y avait une remise de prix pour le mortel le plus hardi, qui arriverait à les coffrer. Loïs tourna la tête vers Tristan et lui sourit. « On dirais qu’on va devoir courir encore une fois… »
Revenir en haut Aller en bas
Tristan E. Langley
Tristan E. Langley
ICE T.
localisation : New-York.
messages : 2033
parmi nous depuis le : 15/03/2013

ICE T.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptySam 5 Oct - 22:02

L'appel de Loïs le fit sourire. Après cette journée, ils étaient plus proches que jamais. Le mince lien qui les liait l'un à l'autre s'était renforcé, leur montrant qu'il avaient bien plus en commun que quelques ennemis idiots. Se redressant avec une énième grimace, il se faufila sous la toile de tente. Leur abri serait largement suffisant pour deux. Tâtonnant dans le noir, il dénicha le second sac de couchage et s'y glissa maladroitement. Une lumière apparu brusquement, illuminant l'intérieur de la tente, et il fallut quelques secondes à Tristan pour en deviner la source. Les lampes de poche qu'ils avaient volés, bien sur. Les mots de la jeune fille lui firent plaisir. Pourtant, u fond de lui, il savait qu'ils n'avaient pas de quoi être fiers ni même être contents. Leur journée s'était quand même soldée par le malheur de bien des gens, à commencer par les familles des défunts. Et pourtant, ils n'arrivaient visiblement à voir leur geste comme un crime. Deux hommes étaient morts et le jeune homme ne se sentait pas touché par cet événement. Au fond... Peut-être qu'il tentait de l'ignorer ? Mais non, même pas. Ils avaient pris des vies, le savaient parfaitement, et pourtant ils s'étaient « bien éclatés ».

« Moi aussi, Loïs, je me suis bien amusé, et c'est en partie grâce à toi. »

Le demi-dieu n'avait sans doute jamais été aussi honnête de sa vie qu'en cet instant. Ne vous y trompez pas : ce n'était pas de l'amour. Tristan n'avait jamais eu le moindre sentiment pour qui que ce soit, homme ou femme. Mais il voyait la jeune fille comme une amie, une très bonne amie avec qui il avait été contraint de passer une journée horrible. Et il avait fallu tout ça pour qu'il s'en rende compte. Le fils de Borée savait ce que c'était que d' « aimer ». Il aimait sa mère, bien sur.  Mais il n' « aimait » pas d'autres gens. Il les appréciait, oui, mais ça n'allait jamais plus loin. Sauf avec elle. Il esquissa un léger sourire, posant a tête au creux de ses mains en fixant les ombres générées par la lumière. Il ne reverrait sans doute pas la Colonie mais ce n'était pas très grave. Son regard s'arrêta soudain sur une mince fente dans la toile de tente. Se redressant sur un coude en plissant les yeux, il analysa la gravité de la chose. A priori, s'il ne pleuvait pas, ce n'était pas très grave. Il faudrait simplement empêcher la chose de s'aggraver, sans quoi ils finiraient par dormir à la belle étoile. Après une bonne minute, il se redressa de nouveau, certain d'avoir vu la toile bien plus loin. Le tissus imperméable était en train de... s'affaisser ? Bon sang, ils allaient vraiment toutes les faire ! Soupirant, agacé, Tristan quitta son sac de couchage à regret, rectifiant sa chemise par automatisme. Être habillé correctement était un minimum et il comptait bien respecter ses habitudes, même sous une tente en train de s'écrouler sur une aire d'autoroute.

« Un arceau a dû craquer quelque part, c'est pas possible sinon. »

En effet, la tente ne ressembla bientôt plus à rien. Pourtant, ils n'avaient pas fait la fête dedans, ils s'étaient juste... couchés. Et en plus, ils n'étaient que deux pour une tente de trois. Bref, ils s'étaient bien faits avoir dans ce magasin de sport. Un frisson de colère remonta le long de la colonne vertébrale de Tristan qui ferma les yeux. Ce n'était pas franchement le moment de céder à la tentation de hurler un bon coup - et pourtant, qu'est-ce que ça faisait du bien, parfois ! Loïs devait se dire la même chose car elle quitta brusquement leur abri, râla trois minutes dehors.

« On s'est fait avoir. Ce n'est pas la première fois aujourd'hui, tu sais ? »

Tristan s'étonna de sa voix douce et calme, lui qui bouillait intérieurement. Un claquement sec lui fit lever les yeux et il suivit du regard une goutte - de pluie ? - qui glissa sur la toile. Bientôt, d'autres se joignirent à elle, affaissant encore d'un cran la malheureuse tente. Le jeune demi-dieu laissa échapper un sourire qui ressemblait à s'y méprendre à un sanglot.

« C'est pas vrai... La pluie maintenant ? »

Sa voix dérapa vers es aigus et il jugea plus sage de se la fermer. La fente s'agrandit sous le poids de l'eau qui stagnait dans les creux et bientôt, ils furent obligés d'abandonner le navire - et le terme était bien choisi puisqu'ils faisaient face à une véritable tempête. Bon, d'accord, il exagérait mentalement un peu mais un peu de pluie qui vous chasse de votre dernier refuge un jour comme celui-ci prenait de suite ds proportions importantes. Ainsi, les deux sangs-mêlés se remirent en route, Tristan claudiquant tristement derrière sa camarade. Il commençait sérieusement à avoir mal, dans le genre la douleur qui s'installe en fond, vous minant lentement de l'intérieur. Grimaçant de temps à autre, il fit de son mieux pour ne pas ralentir la cadence. A une ou deux reprise, il poussa brusquement Loïs dans des creux, voire même des fossés, pour éviter les voitures de police qui patrouillaient encore. Ils devaient être sacrément importants pour qu'on poursuive les recherches à une heure pareille. Mais il faut dire qu'ils avaient ôté la vie à deux personnes dans une même journée. Après deux bons kilomètres - voire plus mais Tristan n'avait plus la notion du temps ou des distances - ils dénichèrent une maison. C'était une vieille bâtisse, de celles qui résistent à l'avancée technologique et qui restent là, seules contre le futur, qui ont vu grandir des générations et des générations de gamins. Sur la sonnette, le fils de Borée eut le temps de lire « Andrea Newton » avant que la porte ne s'ouvre sur un vieux monsieur un peu rond aux traits joviaux. Tristan crut lire un éclair de... de quoi d'ailleurs ? De peur et se sournoiserie, les deux savamment mélangées. Mais à peine se fit-il cette réflexion que cela s'évanouit, laissant planer un doute quand  à sa capacité de lire en une personne. Aujourd'hui n'était peut-être pas le jour idéal pour juger les gens. Trop de paramètres entraient en jeu. Bizarrement, il ne fit pas le moindre commentaire sur leurs cheveux détrempés par la pluie, les diverses blessures qui s'étalaient de ci de là. Les deux demi-dieux pénétrèrent dans une maison qui rappelait férocement à Tristan celle de sa grand-mère aujourd'hui disparue. Il ne l'avait jamais vraiment apprécié, celle-ci étant trop droite pour lui plaire, mais l'odeur lui fit quand même chaud au cœur.

Alors qu'ils venaient de s'installer dans le salon, le grand-père revint et chargea bruyamment un fusil, juste sous leurs yeux. Bizarrement, les larmes montèrent aux yeux de Tristan. Ce n'était pas tant le fait de se sentir trahi - il ne pleurait plus pour ça depuis ses neuf ans - que de penser qu'il devrait repartir, recourir, avoir mal de nouveau. Encore et encore. Le papy surprit ses yeux larmoyant et pointa automatiquement son arme sur sa camarade. Et Tristan sourit mentalement parce que pour une fois, ses réactions bizarres lui sauvaient peut-être la vie. Peut-être. Il savait qui ils étaient. Du coin de l'œil, le fils de Borée vit apparaître deux portraits sur l'écran antique de télévision. Oui, bien sur, ils étaient stupides : deux personnes aussi activement recherchées ne pouvaient que passer à la télé. Tristan eut une nouvelle pensée pour sa mère, seule dans son appartement, une tasse de thé à la main, qui voyait les dégâts que son fils avait causé.

« Vois le bon côté des choses, Loïs : les gens ne te reconnaîtront pas. En vrai, tu es toujours belle. »

La soudaine franchise de Tristan pouvait se révéler très perturbante, surtout lorsqu'il sortait des phrases comme celle-ci. Mais le fils de Borée avait confiance en la jeune fille, elle ne comprendrait pas tout ça de travers comme certaines... qui lui auraient ricané au visage. Bref. Tristan esquissa à peine un mouvement que le mortel pointait déjà son arme sur lui, les sourcils froncés. Le demi-dieu plissa les yeux : il avait un avantage insoupçonné. Le pistolet volé à l'agent de sécurité était toujours sur lui. Désormais, les humains étaient ses ennemis au même titre qu'un monstre. Ce n'était pas volontaire, loin de là, mais parfois on n'avait pas trop le choix. A la réflexion, Tristan et Loïs n'avaient plus beaucoup d'alliés. Poursuivis par les monstres, recherchés par les mortels, bannis par les leurs... Aucun soutien. Ils n'avaient plus que leur petite personne avec eux.

« Je suis désolé, Andrea, mais nous n'avons pas grand chose à perdre. »

Tristan mima un pas en avant et le coup partit. Là, comme ça. Le mortel et le sang-mêlé se regardèrent, aussi surpris l'un que l'autre, tandis qu'un mince filet de sang coulait - encore - sur le haut de son cou. La balle l'avait littéralement frôlé, ajoutant une douleur aiguë là où elle l'avait... brûlé ? Faute de mieux, il dirait ceci.

« Bougez pas, les gosses, une jolie petite cellule vous attend et moi, je serais riche. »

Tristan lança un regard épouvanté à sa camarade. Il savait ce qu'il allait faire tout en mesurant la portée de son acte. Si les deux premiers étaient des dommages collatéraux, présents au mauvais endroit au mauvais moment, pour celui-ci, ce serait différent. Réprimant un brusque mal au cœur, Tristan agit. Parce que le papy, aussi décidé soit-il, était incapable de tirer sur deux gosses. La première balle n'était jamais qu'une réaction de défense. Ils le savaient tous. Les larmes étranges qu'il tentait vainement de garder pour lui débordèrent enfin, une par une, lentement. Parce qu'au fond il n'avait jamais que dix-sept ans et que cette violence, il n'aurait pas dû la connaître. Et tout ça pour quoi ? Parce que sa mère avait batifolé avec la mauvaise personne ? Pitoyable. Nous ne sommes par responsable de notre naissance mais parfois, elle comptait pour beaucoup dans la direction que prenait notre avenir. Et Tristan pleurait, sa main ne trembla pas. Pas à un seul moment, il n'hésita. A l'instant même où son plan était apparu, il n'avait plus cherché à se dérober.

Deux minutes plus tard, il était toujours planté là, au milieu de la pièce, le bras tendu. Deux minutes plus tard, il restait profondément bouleversé par la chose. Les deux premiers, ça allait, c'était... Accidentel dirons-nous. Les deux suivants n'étaient que blessés, ils s'en remettraient - ou du moins, Tristan se plaisait à le croire. Celui-ci avait été abattu froidement. Sa main trembla enfin et c'est avec un léger cri que Tristan se laissa aller. A genou sur la vieille moquette qui sentait comme sa grand-mère, il plaqua les mains sur ses oreilles, fermant sur fort les yeux que le noir, puis le rouge, se fit. Il n'y avait personne dehors, ni rien sur deux bons kilomètres à la ronde. Il n'y avait plus personne d'autre qu'eux-mêmes dedans. Ils étaient seuls et ils avaient le temps. Alors Tristan ne bougea simplement pas. Non il ne pleurait plus depuis qu'il était tombé à genoux. A le voir, comme ça, on aurait presque pu croire qu'il priait, ou même qu'il dormait. Quand Tristan rouvrit les yeux, il aurait bien été incapable de dire combien de temps s'était écoulé. En fait, il n'avait même pas conscience de son état.

« Je crois qu'on devrait y aller. »

Sa voix cassée le fit sursauter. Sans un regard pour qui que ce soit, même pas elle, il attrapa la main de Loïs et l'entraîna derrière lui, profitant avec soulagement de la douleur. Ce n'était pas une bénédiction ou une punition, juste un échappatoire. Il esquivait ce qu'il aurait à affronter un jour. S'il regrettait son geste ? Non, pas du tout. C'était peut-être ça le pire : il ne supportait pas son action mais il ne l'aurait changé pour rien au monde. Et finalement, il n'était pas sûr que le nouveau Tristan lui plaisait tant que ça. Parce que... Qui était le nouveau Tristan Emmanuel  Langley ?

Sans un mot, il traîna Loïs sur des centaines et des centaines de mètres. Ils n'avaient plus grand chose mais cela important peu. A quoi servait une tente quand le pire était dans sa tête ? Pour le coup, il aurait aimé qu'il repleuve, que les gouttes froides le mouillent encore et encore. Ses pas les portèrent jusqu'à une plage. Et au bout de cette plage : l'eau. Tristan n'avait aucune idée de là où ils pouvaient bien se trouver. Il était bien incapable de dire quoi que ce soit de toute façon. Il trébucha plusieurs fois dans le sable, sa jambe le portant de moins en moins, mais finalement, la plage s'acheva. Un instant distrait par une grondement, le fils de Borée leva les yeux : les étoiles étaient invisibles, masquées par un épais nuage orageux. Le jeune garçon ne retint pas un léger rire. Après la pluie, le beau temps, non ? Eh bien pas avec Tristan et Loïs. Jamais le moindre espoir avec eux. Toujours le pire. La paix ? Pensez-vous ! Le gloussement se transforma en rire clair, presque bizarre.

« Tu sais quoi, Loïs ? Nous n'avons qu'à partir en mer. Prenons un bateau et partons ! »

La soudaine gaieté de Tristan faisait peine à voir. Ou peur, tout dépendait des points de vue. Sans attendre son amie, le gamin grimpa sur un ponton et parcourut les quelques mètres de planches branlantes. Le bateau était vieux et avait l'aspect d'un de ces trucs pour partir plonger. Les sourcils froncés, il délia aussitôt les nœuds compliqués et sauta dans l'embarcation.

« Aller, aller ! Les clefs doivent être par là ! »

Encore fallait-il que l'engin ait besoin de clefs. Tristan s'essuya machinalement le cou, étalant le filet de sang qui avait cessé de couler. Des sauvages. Une journée avait suffit pour faire de deux jeunes gens civilisés de parfaits... criminels. Et Tristan n'était plus vraiment là.

Mon ciel si bleu est devenu orage.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Tumblr_mvjln3mEJm1rx7u0wo1_500


Dernière édition par Tristan E. Langley le Jeu 31 Oct - 19:58, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Loïs I. Clinton
Loïs I. Clinton
ITINÉRANT.
localisation : Quelque part à NY.
messages : 1549
parmi nous depuis le : 28/05/2013

ITINÉRANT.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyDim 6 Oct - 21:08

Loïs regarda Tristan, les yeux légèrement plissé. Il avait quelque chose en tête ou… ? Lorsqu’il s’adressa à Andréa, la fille d’Hypnos sursauta. Un coup de fusil partit et ses yeux se posèrent d’abord sur le papi, puis sur son ami. Elle plaqua une main sur sa bouche, les yeux gros comme des soucoupes. Le vieux avait osé. Sur un pauvre gamin innocent. Bon d’accord, l’adjectif n’était peu être pas le bon mais même. Loïs regretta alors la suite. Tristan leva le bras et elle ne fit rien, sans doute parce qu’elle aussi avait envie qu’Andréa leur fiche la paix. Oui, elle aurait pu se servir de son pouvoir, le faire tomber dans les vapes et ils seraient tout simplement partis, loin, loin d’ici, mais non. Elle n’avait rien fait. Maintenant, la tête penchée légèrement sur le côté, elle regarda Andréa le regard vide. Elle s’accroupi près de lui et, passant une main sur son visage, ferma ses yeux vitreux. Un frisson lui parcouru le dos et elle posa une main sur l’épaule de Tristan. Il devait être… dévasté ? Non, plutôt choqué. Elle le serait à sa place. Ils avaient tué des gens aujourd’hui, des gens innocent, ce n’était pas quelque chose qu’on oubliait facilement. Elle pensait surtout à s amère. Sa pauvre mère qui lui avait toujours qu’elle devait continuer à être la gentille petite file sage qu’elle avait toujours été. Elle devait avoir honte. Honte de voir ce que sa fille était devenue. Et surtout, elle devait se demander pourquoi. Mais ça, même Loïs n’en savait rien.

Il fallait partir. Ils étaient partis. Loïs sentait ses pieds s’enfoncer un peu plus à chaque fois dans le sable. Où étaient-ils ? Franchement, elle s’en fichait et elle n’en avait aucune idée. Lorsque Tristan lui annonça qu’ils prendraient la mer, elle ne se fit pas prier. Allons bon, voler un bateau c’était presque facile maintenant, après cette journée de dingue. Il chercha les clefs et Loïs l’imita. Elle fini par mettre la main dessus et les enfonça dans le compteur. Non, elle n’avait jamais fait de bateau. Oui, elle était quasiment sûre que cela allait mal se terminer. Elle insista pour que Tristan se pose et elle lui tendit un paquet de mouchoir pour sa blessure, faute de mieux. Ils naviguèrent quelques minutes sans un bruit et Loïs régla sa conduite sur autonome pendant quelques instants. Elle chercha une de leur lampe de poches et se rendit compte qu’ils avaient semé une bonne partie de leur matos. Pour les flics en charge de leur poursuite, ça allait être une vraie chasse au trésor. Elle en trouva finalement une, qui eu du mal à s’allumer. Mais cela n’en changeait rien. Lees eaux étaient toujours aussi sombres et Loïs allait avoir du mal. Le bateau continuait bien sa route sans elle en plus. Elle alla se caler aux côté de Tristan et ferma les yeux, les cheveux aux vents. Elle allait commencer à chantonner une chanson quand une série de « bip » sonore retentirent. Elle se leva, soupirant à nouveau et s’approcha du tableau de bord. « Voyons voyons ce qui va pas chez toi… ». Une petite icône clignotait sans s’arrêter. L’essence.

Tristan ? On va encore avoir un (gros) problème. On a quasiment plus d’essence et heu… je vois un tas de cailloux devant nous.

Une île pour être plus précis. Et Loïs était sûre et certaines de ne jamais avoir entendu parler d’une île à cet endroit. Peut être que c’était le genre d’endroit que les mortels ne voyaient pas ? Surement. Ce qui était sur en revanche, c’est qu’ils fonçaient droit dessus. Loïs ferma les yeux et finalement, rien. Le bateau était tellement lent à la fin, qu’il avait fini par se poser sur la nouvelle « plage » sans faire d’artifice. Soulagé, elle descendit et aida son ami à faire de même.

Tristan regarde ! dit-elle en pointant du doigt quelque chose qui se trouvait juste devant eux. Une grotte. Nan mais t’y crois ? On va peut être passer la nuit, ou ce qu’il en reste, au sec !

Une fois de plus, elle parla trop vite. Ils s’approchèrent de la grotte, et, une mine réjouit sur le visage, Loïs se jeta dedans afin de visiter les lieux. Hélas. Les premiers mots qui lui virent à l’idée furent « humide » « puant » « mou ». Pourquoi ? Parce que l’endroit sentait l’humidité à plein nez, qu’il puait vraiment et qu’en plus, son sol état… mou. Enfin mou, boueux. Elle fit une grimace, faisant signe à Tristan de ne pas la rejoindre.

Laisse tomber c’est… dégeu.

Oh oui, elle posa le pied sur quelque chose de pointu qui ressemblait vaguement un os humain. Ils n’étaient quand même pas tombé sur un nid abandonné de harpies si ? Elle pointa sa lampe torche sur tout les recoins de la grotte et son sourire s’effaça définitivement. Hé bien si, un ancien repaire. Il y avait encore des plumes et des restes. Loïs ne chercha pas à comprendre ce qui les avait faits fuir d’ici, elle revint vers Tristan, la mine déconfite.

On va faire quoi maintenant ? Si on reste là dedans on va mourir intoxiqué…

Elle leva les yeux au ciel et entendit un nouveau grondement. Pas celui de l’orage, non, celui d’un hélicoptère. Jamais loin ces policiers. Enfin, ils ne tarderaient pas avant de voir le bateau et à se poser des questions. Quoi que, si cette île leur était invisible… Il avait la paix ! Enfin, du côté humain. Ils se tenaient là, juste à l’entrée de la grotte quand un bruit horrible se fit entendre. Loïs regarda autour d’elle, s’attendant à voir le monstre qui avait fait fuir les harpies. Loupé. C’était une harpie. Plus grosses, plus laides que les autres. Finalement, les autres avaient peut être fuies à cause d’elle.

Mmh, de charmants et délicieux demis dieux… Venez mes mignons…

Pour le coup, Loïs n’eu aucun mal à rentrer à nouveau dans la grotte et l’odeur nauséabonde semblait avoir soudain disparue. Puis, la harpie fit quelque chose de relativement stupide. Oui, les Harpies n’étaient pas connus pour leur grandes intelligence, mais cette dernière aurait pu se douter qu’il était impossible – vu sa taille – de porter deux demi dieu d’une dizaine d’année d’un coup. Elle tenta le coup, mais s’écrasa au sol, avec Tristan et Loïs. La jeune femme hurla. Elle en avait vraiment ras le bol. D’abord des stryges folle dans un restaurant, des flics, des vendeurs de magasin de sport, des poneys méchant qui aimaient mordre, des flics pas commode, un papi violent et maintenant, un tas de plume affamé ? Ah non. La Harpie se redressa, mais du mauvais côté. Loïs pris la première chose qui lui passait sous la main – à savoir un os d’avant bras – et lui assena un grand coup sur la tête. Son coup exécuta un demi tour parfait et, les yeux exorbités qui effectuaient de drôle de rotation dans leurs orbites, elle ouvrit la bouche.

Couak ? Miranda pas conteeeente ! s’écria t-elle avec une voix percante.

Loïs lui donna un nouveau coup et la Harpie continua à annoncer tout ce qui lui passait dans la tête. Sauf que bientôt, elle réalisa que la demi-déesse lui donnait des coups avec son propre repas et elle passa à l’attaque. Elle bondit sur les deux demi dieux et, leur léchant le visage, tenta alors de les disséquer. De les disséquer en commencent par leurs chaussures. Loïs su médiatement que Tristan et elle avait une fois de plus décroché le gros lot.
Revenir en haut Aller en bas
Tristan E. Langley
Tristan E. Langley
ICE T.
localisation : New-York.
messages : 2033
parmi nous depuis le : 15/03/2013

ICE T.

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 EmptyLun 7 Oct - 20:42

Sans un mot, Tristan se laissa tomber sur une caisse métallique et ferma de nouveau les yeux. Le bateau naviguait un peu en aveugle, progressant dans les eaux sombres. Le demi-dieu se mit à espérer qu'ils ne heurte pas un récif ou qu'une créature mythologique ne vienne pas leur faire coucou. Disons qu'il en avait marre de toutes ces choses qui leur tomber dessus les unes après les autres, marre de... de tout, sans doute. Troublant le bref répit qu'ils avaient, des bip réguliers se mirent à résonner, à tel point que le sang-mêlé plaqua de nouveau les mains sur ses oreilles. Maigre défense face au monde mais c'était plus fort que lui. Il avait bien envie de créer une barrière infranchissable entre lui et le reste, entre lui et ses propres pensées. Juste s'isoler dans un coin et ne plus en bouger jusqu'à ce qu'il l'ait décidé. La voix de Loïs traversa sa protection et c'est à regret qu'il rouvrit les yeux, posant un regard bizarre sur elle.

« Plus d'essence ? Alors nous sommes coincés. »

Une voix plate. Quel intérêt de regagner la terre ferme, de toute façon ?  Son regard suivit le doigt de la fille d'Hypnos. Une île. Mais était-elle indiquée sur les cartes ? Tristan les avait regardé à de nombreuses reprises, ces cartes. Quand on se perdait souvent, on avait plutôt intérêt à en garder une dans sa poche. Bien sur, il y avait sans doute quelques îles sur les côtes mais certainement pas ici. Enfin peut-être qu'elle était trop petite pour être dessinée. Qui irait voir un simple tas de rocher relativement moche ? Le bateau accosta lentement, crachotant dans l'eau ce qui lui restait d'essence. A présent, c'était sûr, ils ne risquaient pas de s'enfuir. Avec des gestes infiniment lents, le sang-mêlé enjamba la rambarde du bateau. La douleur revint au triple-galop lorsqu'il prit appui sur son genou. Non, décidément, il n'aurait pas une seconde de répit. Il boitilla derrière sa camarade, plissant les yeux en espérant mieux voir ce qui l'entourait. Rien, que du noir et quelques formes. Il en venait même à se demander comment Loïs avait repérer la grotte. Mais il fallait dire que la douleur obscurcissait sa vue. A force il ne sentait et voyait plus que ça : de la douleur, partout, toujours, encore. Son pied dérapa sur il ne savait quoi. Le garçon se mordit si fort le doigt pour s'empêcher de crier que des larmes lui montèrent aux yeux. Simple réaction physique, cette fois-ci. Il ne pensait plus assez pour pleurer pour... le reste. Dans le faisceau de la lampe de son amie, Tristan entraperçut des ossements, sans doute humains. Bizarrement, cela ne lui fit pas un grand effet. Des dizaines de sang-mêlés mourraient chaque année. Que ce soit dévoré par une harpie ou étripé par un congénère, quelle différence ? Au final ils étaient quand même morts et rejoignaient le royaume d'Hadès. Et tandis que Tristan se perdaient dans ces sinistres pensées, il n'entendit pas le cri d'une des anciennes locataires. Brusquement, il se sentit projeté au sol et se réceptionna maladroitement, faisant cette fois-ci souffrir ses poignets. Il se hissa lentement sur ses coudes, se perdant un instant dans la contemplation du sang qui abandonnait sur une pierre pointue. A présent, il était littéralement couvert de boue.

« Ah ! Bouge-toi. »

Les mauvaises habitudes étaient tenaces chez Tristan. Si ces derniers mois il avait fait l'effort de ne plus parler tout seul, ça revenait à présent en force. Avec un cri étranglé, il prit appui sur son genou et tira sur son élastique. Celui-ci reprit instantanément sa forme originelle. L'arc se déploya avec une grâce que Tristan admira. Il encocha une flèche, banda l'arc et lâcha la corde. Celle-ci émit une vibration qui se répercuta contre les murs de la grotte. La flèche fonça droit sur la harpie, traversant une aile. Bizarrement accrochée à la roche, elle semblait d'un seule coup nettement moins menaçante.

« Je ne suis pas seule, petit demi-dieu. »

A cet instant, un souffle indiqua aux deux sangs-mêlés l'arrivée d'une voire deux harpies. Les créatures lâchèrent un cri aigu et foncèrent sur eux sans hésiter. Une aile effleura doucement la joue du jeune homme. Joli prémisse de l'attaque suivante. Les serres de la femme-oiseau se refermèrent sur l'arc, l'arrachant des mains de Tristan. Surpris, il dérapa dans la boue et perdit de nouveau l'équilibre. Un ossement lui entailla violemment le biceps.

« Putain ! »

Pour la suite, Tristan n'émit pas la moindre réflexion logique. Juste de la colère et un instinct de survie qui apparaissait brusquement. Il attrapa le même os pointu et fit la chose la plus bête de la terre. Sans un cri, sans même un gémissement, il bondit en avant. L'adrénaline avait au moins la capacité de neutraliser temporairement la douleur. Sans tenir compte des deux harpies qui volaient toujours, piaillant à qui mieux mieux, il acheva celle clouée au mur. Une fois, deux fois. Le sang jaillit avec violence, projetant quelques gouttes sur les joues du garçon. Harpie numéro émit un cri strident et se précipita vers lui. Sauf qu'elle sous-estimait le demi-dieu. Si Tristan préférait le combat à distance, se réfugiant généralement derrière son arc, il avait aussi élaboré des techniques de défense à partir de ses flèches. Sentant la créature se rapprocher, il pivota sur ses pointes de pied et planta brutalement l'os dans la poitrine de l'hybride mi-oiseau mi-femme. Le cri de cette dernière s'étrangla. L'unique rescapée du carnage battit des ailes avec plus de force. Dégageant l'ossement du corps de la précédente, Tristan le brandit devant lui, telle une dague tranchante. En cet instant, on pouvait réellement se demander où Tristan Langley était passé. Où se cachait-il ? Derrière ce regard noir si étrange ? Le visage constellé de petites gouttes de sang, le regard sauvage, presque animal, le fils de Borée n'avait plus grand chose à voir avec le timide garçon en glace. Jugeant préférable de se tirer, la Harpie poussa un dernier cri rauque et s'envola par l'ouverture de la grotte. Une plume noire virevolta derrière elle et Tristan la cueillit de justesse avant qu'elle ne trempe dans la boue. Son trophée. Son trophée de la journée. Lentement, son rythme cardiaque redescendit et la douleur afflua de nouveau, le terrassant presque. Il laissa tomber l'ossement désormais rouge sang et claudiqua tranquillement vers la sortie. Loïs allait bien, il le sentait. Toujours sans un bruit, il s'approcha de l'eau et y entra sans difficulté. Le froid ne lui avait jamais posé de problème. Le garçon de glace pouvait se promener en t-shirt sans frissonner le moins du monde. Mais désormais il avait chaud. Il s sentait même fiévreux. Tristan s'assit dans l'eau, s'immergeant jusqu'au menton, et contempla les lueurs de New-York qui leur parvenaient. Désormais, il ne leur restait qu'à rejoindre le continent.

FIN.
Revenir en haut Aller en bas

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)   Tristan · Mezzo di Pasta (terminé) - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Tristan · Mezzo di Pasta (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires

-
» la pouille. (tristan, terminé)
» C'est l'heure du du-du-du-duel (Tristan, terminé)
» Partners in crime. (tristan, terminé)
» mission n°1 (tristan et loïs) (terminé)
» the dreamer boy. (tristan)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ⱴ MALUM DISCORDIAE. :: ⱴ LES ÉTATS-UNIS. :: new york city.-