Ah ! Que c'est facile l'histoire quand on est un demi-dieu et qu'on vécu toute sa vie dans un camp militaire. La majorité de l'enseignement sont des guerres et leurs batailles, et quand sa « race » est la raison de la majorité des conflits occidentaux, ça aide. Malgré la facilité, je trouvais ça toujours intéressant, le point de vue mortel varie légèrement de la version divine, ce qui est normal. Par contre, au début, il m'a été dur de m'habituer à l'amphi, j'avais l'impression d'être au Sénat. J'ai toujours du mal à me retenir d'intervenir par moment mais c'est mieux qu'au début où j'intervenais franchement. Enfin, bon actuellement, il était l'heure de partir, malheureusement. Je remballai mes affaires et passai la bandolière sur mon épaule. Tout le monde sortait en bavardant sans faire attention à moi, je pense que c'est les cicatrices sur mes bras et mes mains qui doivent les intimidés. Il faut dire que je fais rien pour les cachés non plus à le ballader en chemise à manches courtes, mais bon, tant mieux, au moins, ils risquent moins en restant loin de moi. Un demi-dieu qui n'est même pas capable de se protéger ne l'est pas non plus pour protéger les autres.

J'ai traversé tranquillement les couloirs sans me presser, mais en restant en alerte, juste au cas où. Vivement l'hiver que je ne risque plus rien. A la porte, je vis ma chère Pandora, bon, certes, en public, je ne pouvais l'appeler ainsi mais bon. Maintenant, nous sommes deux à avoir une fausse identité, et c'était pesant de faire attention à ce qu'on devait dire et j'ai peur qu'à force, nous oublions qui nous sommes à nous mentir ainsi. Je descendis les escaliers à la même vitesse tranquille en m'allumant une cigarette et à peine avoir poser mes pieds sur le trottoir je sentis la force de son étreinte. Et dire qu'il y a quelques mois, c'est à peine si elle ne me faisait pas la tête pour être revenu. Houlà ! L'étreinte plus cette question dans la foulée, il y a quelque chose qui ne va pas. Il lui rendit son étreinte brièvement, en faisant attention de ne pas lui mettre de cendre dans les cheveux, avant de s'éloigner.

«  - Moi, ça va, et toi ? Et ne me mens pas, car je sens qu'il y a quelque chose. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

 

Il l'a pris par la main et commença à prendre le chemin pour rentrer.

Je poussai un soupir en expirant la fumée. Elle arrivée approximativement au même âge que moi à la légion et pourtant, nous avons pas du tout le même rapport à l'autorité. Bon, le moment n'est pas de la réprimandé, de toute façon, je n'ai pas la force de supporter une dispute tout le long du trajet ainsi que le reste de la soirée. Je repris une bouffée d'air intoxiqué, puis je m'arrêtai, je me mis en face d'elle et la pris par les épaules en me mettant à la hauteur pour la regarder droit dans les yeux.

« - Zoé ! Oui, je l'appelle toujours Zoé en public, j'aime pas son prénom Day. Nous sommes dans le monde des mortels. Nous devons nous coonformor à leurs règles si nous voulons survivre et passer inaperçu. Evite également de jurer par les dieux ou tout autre allusion mythologique en public, nous ne savons pas à quel point cette foutue organisation est grande et où ils sont des yeux et des oreilles. Il faut que tu fasses attention à ce sujet, tu as vu également de quoi ils sont capables, nous devons nous montrer prudent. Le monde n'était déjà pas facile pour notre race avant, mais maintenant que les mortels s'en mèlent également, c'est encore pire. Donc s'il te plait, prend sur toi à l'avenir. »

Bon, certes, je deviens peut-être paranoïaque, mais pour le moment, j'ai tellement peu envie de recroiser ces gars que je trouve ça justifier. Je repris sa main pour recommencer  à marcher. Je regardais partout autour de moi en fumant une autre latte, je me fichais du regard soupçonneux des passants. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, ce n'est pas mon problème. Je préfère largement que quelqu'un répande la rumeur qu'on soit ensemble que d'être repéré par ces tarés de militaires. Je voulais rentrer le plus rapidement possible.

« Alors ? Qu'en est-il de la nouvelle qui est sensé me faire rire ? Tu l'as inventé juste pour essayer de minimiser ton passage chez le proviseur ? Dis-je en rigolant à moitié. »

J'avalai de travers en même temps que j'aspirai de la fumée lorsqu'elle m'annonça que quelqu'un m'avait déjà repéré, cela me fit tousser et me donna une excuse pour ne pas répondre de suite. Bon certes, je ne peux difficilement passer inaperçu, j'ai des marques particulières maintenant, mais je ne pensais que quelqu'un connaissait mon nom, dans les amphis, c'est plutôt facile d'être anonyme. Bon, je verrais ça plus tard, ce n'est pas le plus important. Bon qu'une fille qui ne me connaissait à peine ou pas du tout me fasse sa déclaration, j'étais habitué, cela m'arrivait régulièrement au camp avec les nouvelles venues. L'avantage, c'est qu'elle n'était pas venue directement, je pourrais donc réfléchir à la manière de la jeter sans trop brusquer la demoiselle en chaleur. Enfin peut-être que le temps calmera un peu ses ardeurs. Bon, comme le plan anonymat est raté, autant que j'essaye de m'intégrer la prochaine fois.

Je ne répondis pas à sa pique sur la façon de se tuer. J'étais maintenant habitué à cette remarque, et puis, elle n'avait pas tord, mais c'était la seule manière de me calmer, maintenant. Ce n'est pas comme si ça me plaisait, j'en ai juste besoin, je suis devenu un vulgaire junky. Si le moi d'il y a un an me voyait, il me défoncerait à coups de bouclier sur la tête pour me faire comprendre que je suis sur une pente raide, voir en train de tomber d'une falaise. La vue de la friandise qui apparu devant mon nez me sorti de mes noires réflexions. J'écrasai le reste de ma cigarette contre une poubelle avant de la jeter dedans. Je n'avais pas envie qu'une quelconque bestiole mythologique cherche à me faire la peau pour ça. J'attrapai la fraise concentré de sucre et la mâchonnai distraitement pendant sa "déclaration".

« - Moi aussi, je t'aime mon ptit monstre accro au sucre. »

Je lui posai un bisou sur la joue en continuant mon chemin, heureux d'avoir quelqu'un sur qui compter.