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 La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore

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MessageSujet: La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore   La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore EmptyDim 2 Mar - 3:42


La vie n'a jamais cessé d'avancer,
alors que j'étais incapable de le faire.

Bip … Bip … Bip. Ce bruit était le seul qui était présent dans la chambre d’hôpital si on oubliait les deux respirations lentes, signe que deux personnes étaient endormies. Le patient et le visiteur qui venait tous les jours, ou presque, à son chevet. C’était comme cela depuis un an … Une longue année d’attente et de stress. Une période à avoir attendu sans savoir qu’aujourd’hui est un jour différent des autres. Le monitoring commençait à s’affoler petit à petit mais sans pour autant réveillé le visiteur endormi. Le rythme cardiaque de la personne allongée devenait de plus en plus rapide comme quand une personne émergeait d’un sommeil tandis que sa respiration devenait plus profonde. Puis vint le moment où les yeux bleus, restés bien trop longtemps fermés, s’ouvraient alors qu’une longue inspiration résonnait dans la pièce. Un an que Théodore était plongé dans le coma après avoir été accidenté. En quittant le bar de son meilleur ami Jessie, il avait été renversé par une voiture qui arrivait à vive allure. Il avait rapidement perdu connaissance quand sa tête avait rencontré la rue mais il avait quand même eu le temps de voir Jessie courir vers lui, paniqué. Son regard se posait sur le plafond blanc de sa chambre. Il ne bougeait pas, se contentant seulement de respirer. Double fractures de la jambe droite, luxation de l’épaule, hémorragie interne et trauma crânien … c’était tout ce qu’il avait en arrivant dans les urgences de l’hôpital. C’était sans parler de la plaie béante qu’il avait au niveau des côtés parce qu’il avait glissé sur le béton, déchirant son épiderme sans parler de ses vêtements. Recouvert de sang, il avait été de suite emmené au bloc opératoire afin de pouvoir lui sauver la vie. On aurait pu penser que le sang qui s’échappait de son corps était la cause la plus urgente de son envoie au bloc opératoire mais c’était l’hémorragie interne qui était bien plus inquiétant. Pourtant tout aurait pu être urgent aux yeux de son meilleur ami qui l’avait vu partir rapidement sur un lit d’hôpital tandis qu’il restait les bras ballants dans la salle d’attente des urgences, recouvert de sang. Mais Théodore ne se souvenait pas de cela, il ne voyait que la voiture arriver face à lui à toute allure et Jessie qui court vers lui afin de l’aider.

Bougeant doucement ses extrémités, Théodore recommençait à sentir la présence de son corps alors que quelques secondes avant il n’était qu’un esprit non rattaché à son corps. Cela lui faisait bizarre de sentir ses doigts de mains et de pieds à nouveau bouger comme si rien ne s’était passé. Contractant ensuite les muscles de ses bras et de ses jambes, il laissait un soupire de bonheur quitter sa gorge tellement la sensation était délicieuse. Son corps criant la douleur était encore bien marquer dans son esprit que cela lui faisait du bien de pouvoir bouger sans rien ressentir de douloureux. Pourtant il sentait bien que sa jambe droite était légèrement plus lourde que celle de gauche. Se rappelant que c’était cette jambe qui avait reçu le choc, il ne s’étonnait pas. Les médecins devaient avoir placé des vis comme des plaquettes pour ressouder son os. Puis vint ensuite le moment de bouger sa nuque. Fixant d’abord la porte de sa chambre, sa tête par après la fenêtre … avant que sa curiosité soit piquée à vif. Quelqu’un dormait à côté de son lit, la tête posée dessus. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour reconnaître la personne « Jessie … » Sa voix était terriblement rauque de ne pas avoir été utilisée durant plus d’un an. Mais il s’en fichait, même si la sensation était désagréable, parce que son attention était portée uniquement à Jessie qui était endormie à ses côtés. Il était resté à ses côtés … Durant tout ce temps, il n’était pas partit. Certes Théodore se rendait bien compte qu’il ne s’était pas endormi seulement une semaine puisque son corps semblait être guéri de l’accident mais il ne se rendait pas compte que cela faisait un an que son meilleur ami venait le voir, veillant sur lui-même s’il était incapable de faire quoi que ce soit pour l’aider. Il l’observait de longues minutes sans jamais s’en détourner. Son esprit ne cessait de lui remontrer la vision de Jessie totalement paniqué que cela lui faisait du bien de le voir calme, les traits reposés. Certes il ne pouvait pas voir ses yeux mais ce n’était pas si grave tant qu’il arrivait à chasser de son esprit la vision qui ne cessait de revenir le hanter. Au fond de lui, Théodore savait que Jessie lui avait manqué mais il était certain de l’avoir entendu tandis qu’il était plongé dans ce sommeil sans réel fin. Les personnes dans le coma entendaient bien quand on leur parlait même si aucun signe n’était vraiment visible sur leur faciès. Et Théodore n’était pas l’exception à la règle.

Se mettant sur le côté, Théodore essayait de ne pas réveiller Jessie trop brusquement donc manquait plus qu’il sursaute en le sentant bouger. Il continuait de le fixer avant de lever doucement son bras, réapprenant en même temps à l’utiliser, pour aller glisser ses doigts sur la joue de Jessie. Il ne se réveillait pas mais il bougeait quand même un petit peu. Théodore souriait doucement avant de recommencer à caresser sa joue doucement, presque tendrement. Laissant ses doigts glisser plus loin, ils allaient se faufiler dans les cheveux blonds de son meilleur ami qui poussa un léger soupire alors qu’il continuait de dormir. Cela faisait sourire Théodore qui continuait de faire ce qu’il faisait, le voyant se réveiller petit à petit. La vision de Jessie totalement paniqué était refoulée petit à petit par son esprit alors qu’il souriait avec tendresse. Jessie était adorable … même s’il lui ferait surement payé s’il venait à le dire tout haut. Théodore se disait bien qu’il avait de la chance, beaucoup de chances, de l’avoir comme meilleur ami. Peu de personnes pourraient passer du temps pour voir une personne qui n’était plus qu’un corps maintenu en vie par des machines. Revenant caresser sa joue, il le voyait sourire tandis que ses paupières bougeaient. Il allait bientôt se réveiller ... Théodore voyait distinctement les yeux de Jessie s’ouvrir puis que son regard se posait sur son propre visage alors que Jessie se relevait sous le choc. Ne le prenant pas mal, il savait que c’était le choc de le voir réveillé. Se retournant sur le dos, il prenait appuie sur ses bras afin de s’asseoir. Certes il n’avait plus de corps douloureux mais un an à rester coucher n’aidait pas son corps à garder ses forces. Il devait avoir perdu du poids en plus. Une fois assit, il regardait à nouveau Jessie qui ne le quittait pas du regard puis il disait « Bonjour Jessie … » Sa voix était un petit peu moins rauque mais elle l’était toujours. Il lui adressait un sourire avant de le voir s’approcher rapidement de lui pour être entouré de ses bras. Rendant son étreinte, il serrait le plus fort possible … donc pas beaucoup. « Tu m’as manqué ! » Et il était totalement sincère. Mettant sa tête dans son cou, il fermait les yeux pour profiter à fond de l’étreinte. Il respirait avec délice son odeur. Une petite voix dans sa tête lui disait qu’il devait profiter parce qu’il aurait bien pu mourir … s’il n’avait pas été un demi-dieu, c’était dans un cimetière que Jessie devait venir le voir. Remerciant sa mère qui devait surement avoir veillé sur lui, Théodore se disait qu’il avait vraiment de la chance …

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MessageSujet: Re: La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore   La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore EmptyDim 2 Mar - 5:00

Un an. L'année la plus longue de sa vie, la plus douloureuse, la plus inhumaine. Un an que cette funeste routine s'est installée dans la vie du blond, un an qu'il a l'impression de mourir un peu plus chaque jour. L'espoir fait vivre, c'est ce qu'on lui a toujours répété. Le problème est là justement. Chaque jour, l'espoir devient un peu plus petit. Il a fini par se maudire, mettre la faute sur lui. C'est vrai après tout. S'il l'avait retenu quelques minutes de plus, son meilleur ami ne se serait pas pris cette voiture. S'il lui avait proposé de rentrer avec lui pour passer plus de temps ensemble, il ne serait pas allongé dans ce lit d'hôpital, sans vie. Avec des si, on pourrait créer un monde meilleur, un monde utopique, le monde dont rêve chacun. C'est égoïste, mais il n'en a rien à faire du monde, des autres, de l'humanité toute entière. Depuis un an, la seule chose qui a de l'importance à ses yeux se trouve être le corps inerte qu'il vient voir quasiment tous les jours. Théo, son meilleur ami, la seule personne qui compte réellement à ses yeux. Les autres ne sont pas importants, les autres ne sont que des pantins, des personnes qu'il va croiser  un certain temps puis que le destin va séparer. Mais avec lui, c'est différent. Il a appris de ses erreurs quand ils se sont retrouvés. Il s'est faite la promesse stupide de ne plus jamais le laisser partir. Et il a échoué, comme un idiot, un bon à rien incapable de protéger celui qu'il aime.

Oui, aimer. Il n'est pas si bête que ça Jessie, il n'est pas naïf. Peut-être qu'à l'époque, il ne s'en rendait pas compte, mais maintenant les choses ont clairement changé. En un an, il a eu le temps de se rendre compte de beaucoup de choses. Chaque jour, après le travail, il sacrifie ses heures de sommeil, ses repas, son temps libre – tout – pour venir  le voir. Il connaît le chemin entre la porte de son appartement et la chambre de son ami par cœur. S'il devient somnambule, il est sûr de pouvoir y aller sans le moindre soucis. Il s'est senti obligé de rester à son chevet. Enfin non. Ce n'est pas une obligation. Théo n'est jamais réveillé pour juger s'il est là, ils n'ont fait aucun pacte mentionnant que l'un devait veiller l'autre en cas de coma. Il pourrait très bien être ailleurs, en train de faire la fête, de s'amuser, de boire, d'écouter de la musique, de lire un bouquin. Il pourrait faire autre chose, mais il est là. Sa confiance elle ne lui donne pas le choix. Les quelques jours où il ne peut pas venir, il se déteste. Il s'en veut pendant des semaines entières. Il a l'impression de l'avoir trahi à ce moment-là. C'est totalement stupide, dans le fond il en a conscience. Pourtant, il s'en fiche. Les autres peuvent penser ce qu'ils veulent de lui. Les infirmières le regardent bizarrement. Il préfère la compagnie d'un corps sans vie à celle d'un humain capable de parler. Pas qu'il déteste quand les gens parlent, non. Si Théo pouvait lui parler, il ne doute pas qu'il adorerait. Mais il ne peut pas. Il dort, encore et toujours.

Il sent quelque chose passé dans ses cheveux. Si c'est encore une infirmière, ou une personne du même genre, qui vient le réveiller pour une quelconque raison stupide, il sent qu'il va exploser. Il est mort de fatigue. Il dort très mal durant les moments qu'il se consacre, et la nuit, il travaille tout simplement. Dans le bar, toujours le même, celui d'où il a vu son ami se faire percuter. Il a cette vision qui revient en boucle tous les jours, depuis un an. Et ça n'aide pas, pas du tout. Il en fait des cauchemars, tout le temps. Il revoit la scène, du sang. Et des fois s'ajoutent à celle-ci encore pire. Un médecin lui annonçant qu'après tous ces mois, la situation est foutue, qu'il est mort. Mort. Cette perspective il ne l'a jamais envisagé. Il s'est toujours interdit de le faire. Il sait très bien que s'il commence à s'imaginer ce genre de chose, il ne va pas s'en sortir. Il va finir en dépression à se tailler les veines pour se punir. C'est lâche, pour l'honneur de Théo, il se l'interdira. Du coup, il finira peut-être drogué, se prenant chaque jour un peu plus d'héroïne pour oublier la douleur. Oui, c'est ça qui l'attend s'il perd espoir, s'il commence à penser que son ami ne se réveillera pas.

Il finit par ouvrir les yeux, prêt à tuer la personne qui sera en face de lui. Il n'est définitivement pas de bonne humeur. Il sait qu'il ne devrait pas dormir ici, à moitié allongé sur les jambes de son ami mais il n'a pas le choix. Il doit venir le voir, et il finit par s'écrouler de fatigue. Il s'est fait au rythme pourtant, l'absence de sommeil, les allers-retours entre le bar, l'hôpital et son appartement. Mais un an, c'est clairement trop long. Il arrive au bout de ses limites. Il n'arrive même plus à pleurer. Il croyait. Quand son regard se pose sur son ami, réveillé, il sent quelques larmes coulées sur ses joues. Il s'est relevé sans s'en rendre compte. Il se mord la joue, geste inutile pour vérifier s'il n'est pas en train de rêver. Il n'est même pas sûr que ça marche réellement mais il ne faut pas le blâmer. Ce rêve, il l'a fait beaucoup trop de fois. Il serait incapable de donner le moindre chiffre d'ailleurs, c'est tout dire.

Sa voix. La voix de Théo qui prononce son prénom. Il est sous le choc mais pourtant le ton rauque qu'elle a le réveille un peu. Il finit par s'approcher. Il n'y tient plus. Avant qu'il ait le temps de réfléchir à si ce geste était bien ou mal, il le serre dans ses bras. Il n'aurait jamais imaginé que ça pourrait lui faire autant de bien d'avoir quelqu'un contre soi. Il se rend compte qu'il abuse peut-être, que la force qu'il met dans cette étreinte n'est sûrement pas bonne pour une personne qui vient de se réveiller du coma mais il s'en fiche. Il en a besoin. Théo lui a pris le chemin le plus cours. Il s'est contenté de dormir. Lui, il a vécu chaque jour de l'année. Et il ne pourrait même pas dire à quel point il a souffert, à quel point il lui a manqué, à quel point il a culpabilisé.

    — Tu m'as manqué aussi. Il se sent bien, indéfiniment bien. Il est là, avec lui. Lui, l'éternel pessimiste avait finit par se mettre en tête que ce n'était plus possible, qu'il allait le perdre définitivement. Mais non. Encore une fois, le destin a été clément avec eux, pour la deuxième fois. Il ne pourra jamais être plus heureux qu'à ce moment, il en a pleinement conscience. Il le retrouve enfin, son meilleur ami, son Théo rien qu'à lui. Il ne sait même pas quoi dire. Il n'y a rien à dire. Désolée ? Je t'aime ? Tu trouves pas que tu as dormi un peu trop longtemps ? Il marque une courte pause. Un an, c'est long.

Et il se sent stupide, parce que c'est les retrouvailles les plus ridicules qu'on aurait pu imaginer. Mais il se voyait mal lui dire autre chose, comme avouer ses sentiments. Ils n'ont rien à faire ici, ils sont futiles. Ce serait mauvais et plus flippant qu'autre chose. Il a beau lui avoir déjà dit, quand il dormait, ce n'est pas pareil. À ces moments, c'était plus des déclarations lancées à la va-vite, parce qu'il en avait besoin. Il n'y a pas de prises de responsabilités derrière, juste le besoin l'affirmer, pour montrer qu'il n'en a pas honte, pour se donner une raison de venir tous les jours le voir. D'accord, il n'en a pas réellement besoin. Mais c'est le fouillis de sa tête, plus rien n'est organisé, il ne pense qu'à Théo. Il faut quelque chose à quoi s'accrocher, au risque de devenir fou. Ce n'est pas passer loin. Mais maintenant, il est réveillé, tout va s'arranger. Tout. Il s'éloigne un peu, sans le lâcher. Il laisse juste suffisamment de distances entre eux pour le regarder, réveillé. Parce que ça change tout.
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MessageSujet: Re: La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore   La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore EmptyLun 3 Mar - 1:59


Sa tête toujours au creux du cou de Jessie, Théodore sentait le reste de son corps finir de se réveiller. Ses bras récupéraient de la vigueur. Il se sentait serrer un peu plus fort Jessie contre lui comme s’il avait peur d’à nouveau chuter … qu’il avait peur que ce soit que temporaire. Un adieu à son meilleur ami avant que son corps lâche tout simplement. Ce n’était pas si rare de voir des gens revenir à la vie … pour mourir quelques minutes plus tard. Il n’était pas prêt à faire son adieu, il n’était surtout pas prêt à laisser Jessie … Certes c’était déjà raté mais il refusait tout simplement. Il avait déjà fait assez souffrir Jessie à son gout. Théodore pouvait voir dans les yeux et sur les traits de Jessie qu’il en avait souffert de tout. De son hospitalisation. Du temps qu’il avait passé dans le coma. De tout. Et rien que cela lui était insupportable. C’était son meilleur ami … Il voulait le voir heureux. Donc être responsable de sa tristesse, de sa peine … Théodore n’arrivait pas à le supporter. Pourtant il se disait bien qu’il n’en pouvait rien. Ce n’était pas loin qui était au volant de la voiture. Il n’avait été se mettre volontairement sur la route afin de se faire percuter par une voiture. Il était aussi une victime. Et aux yeux des personnes présentes, Théodore était la seule victime. Mais ils oubliaient tous que le jeune homme n’était pas seul, que des personnes tenaient à lui. Enfin une personne particulièrement tenait à lui … Donc il n’était pas la seule victime. Puis il n’avait dû que survivre … Faire que cela, sans plus. Il ne pouvait réellement pas mourir à présent qu’il s’était réveillé. Ce n’était pas possible. Donc il serrait Jessie comme si c’était sa bouée de sauvetage, le seul qui pourrait le sauver en espérant qu’il se trompait. Espérait tellement. Alors que son corps se contractait comme pour se préparer à ce qu’il allait arriver mais les secondes passaient et rien ne venait. Son souffle frôlait bien la nuque de Jessie tandis qu’il pouvait sentir son propre cœur battre la chamade dans sa poitrine … Et rien que cela l’épuisait. Certes il avait dormit longtemps mais ce n’était pas le même sommeil que celui dont Jessie venait d’émerger.

C’était pour cela qu’il devait se faire violence pour se recoucher et s’endormir. Il ne pouvait pas si vite s’endormir. Surtout s’il ne savait pas s’il se réveillera à nouveau. Donc il se refusait ce que son corps désirait pour garder Jessie dans ses bras. Théodore avait l’impression de sentir la moindre partie de son corps réagir au contact de Jessie. Sa peau frissonnait, son esprit réussissait à se convaincre que c’était parce qu’il faisait frais. Son cœur battait plus vite, surement parce qu’il avait accompli un effort qu’il aurait dû éviter. Ses mains devenaient moites, le trop plein d’émotions de ses retrouvailles avec Jessie devait en être la cause. Et son envie de ne jamais quitter son cou parce qu’il pouvait respirer l’odeur de son meilleur … Cela devait être parce que cela lui prouvait qu’il était bien réveillé, vivant à nouveau. Son corps réagissait à son contact délicieusement. Même si la force que Jessie maintenait autour de son corps, tandis qu’il le serrait, pourrait paraitre trop grande pour que Théodore la tolère longtemps … Mais bizarrement cela ne le gêne pas. Il ne peut pas avoir cette impression si c’était seulement un rêve. Puis cela le rassurait terriblement. Il allait jusqu’à se dire que rien ne pouvait lui arriver tant qu’il se trouvait dans ses bras. Cette simple constatation semblait l’apaisé un petit peu. Après tout, il le serrait fermement dans ses bras et il était là, contre lui, alors qu’il aurait pu se trouver ailleurs. Donc oui, Théodore était rassuré mais il n’arrivait pas à le dire malgré tout. Puis que dirait Jessie s’il venait à lui dire qu’il se sentait bien uniquement dans ses bras ? Il ne savait pas et il n’était pas certain de vouloir savoir donc autant ne rien dire … Même s’il savait qu’à un moment, il finira par lui avouer cela. Mais pas maintenant. Seul comptait de profiter un maximum …

Pourtant rien ne le préparait à la surprise et le choc qui s’emparait de lui quelques instants plus tard. Théodore savait qu’il était resté longtemps dans le coma mais … « Un an ? Je … » Sa voix se taisait tandis que le choc continuait de faire effet. « J’ai dormi tout ce temps … ? » Ce n’était pas vraiment une question mais il n’arrivait pas à croire que ce laps de temps soit passé réellement. Pour lui, on aurait pu être le lendemain de l’accident cela aura été pareil. Si ce n’est qu’il n’aurait pas un corps presque apaisé si on oubliait l’effort qu’il exigeait. Puis il se rappelait de quelque chose … Même un an plus tard, Jessie était dans sa chambre à attendre de voir s’il se réveillerait un jour. Il n’était pas partit, il n’avait pas réussi à tourner la page. Cette simple constatation faisait craquer Théodore. Il était déjà à fleur de peau parce qu’il avait cessé d’avoir le contrôle sur ses émotions tout ce temps alors savoir cela … C’était trop. Alors qu’il sent Jessie reculer un petit peu, il s’accroche du mieux qu’il peut à lui. Il ne pourrait pas supporter de le voir se reculer trop de lui … Mais il ne le regarde pas vraiment. Il ne veut pas lui montrer que les larmes étaient déjà bien présentes. Pourtant il se dénonçait de lui-même alors qu’il disait « Et tu es resté durant tout ce temps … » Il avait besoin de le dire pour bien le réaliser. Une larme commençait à couler sur sa joue bien vite suivie d’autres. Elles roulent pour atterrir sur la couverture qui recouvre toujours ses jambes. Il s’en veut un peu de pleurer parce qu’il devrait être heureux mais il n’arrive pas à se retenir. Ses émotions prenaient le dessus sur son corps.

Théodore sait que sa réaction est un peu exagérée mais il ne peut se retenir. Cela doit sortir. Il pleure pour cela mais aussi pour la douleur qu’il avait ressentie, le stress que son corps avait vécu alors qu’il était déjà inconscient. Son corps relâche la pression d’un coup. Et Théodore essaye de ne pas le montrer à Jessie. Mais il n’est pas bête, il sait que son meilleur ami a compris qu’il pleurait. Dire qu’il aurait voulu lui épargner cela … A force de s’accrocher à Jessie, il sent les muscles de ses doigts se relâcher même s’il essaye vainement que cela n’arrive pas. Il se déteste être si faible. Même pas capable de rester accrocher à Jessie « Je n’aime pas me sentir aussi faible et fragile … » Sa voix ressemble à un murmure mais il devait le dire. Des sanglots étaient bien présents aussi bien dans sa voix que visible sur son corps. Ses épaules se levaient, certes pas beaucoup, à chaque sanglot trop fort. Il finissait par lâcher d’une main Jessie. Celle qui n’arrivait plus à tenir. Il allait essuyer les larmes sur ses jambes sans se préoccupé de la sensation qu’il ressentait. Se sentir pitoyable était exactement l’impression qu’il ressentait. Il venait à peine de se réveiller qu’il était déjà en larme. Il ne se reconnaissait vraiment pas. Il n’était pas du genre à montrer ses peines et à encore moins pleurer devant quelqu’un. Mais ce n’était pas n’importe quoi … C’était Jessie qui était là. Alors ce n’était pas aussi difficile de se montrer vulnérable. Jamais Jessie ne se moquerait de lui parce qu’il était en train de pleurer pourtant il ne pouvait s’empêcher de dire « Je suis désolé de pleurer. » Comme cela c’était dit … Théodore osait relever enfin la tête pour regarder Jessie qui continuait de le regarder. Il lui avait terriblement manqué … Et à cette simple pensée, les larmes, qui s’étaient un petit peu calmées, recommençaient à coller sur ses joues.

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MessageSujet: Re: La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore   La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore EmptyLun 3 Mar - 4:00

How can I bring you to the sea of madness. I love you so much, it's gonna bring me sadness. Il est prêt à affirmer à quinconce veut l'entendre qu'il ne s'est jamais senti aussi bien de toute sa vie. Pour lui, c'est une vérité non contestable. Au même niveau qu'un et un font deux, il a besoin de Théo pour vivre. Sans lui, il n'a plus de but, plus de raisons d'exister, de se lever pour aller travailler, de rester dans ce monde qu'il condamne. Il a évolué en un an mais ce n'est pas sa faute. Il est persuadé qu'il n'avait pas le choix. De toute façon, il ne l'a pas fait de son plein gré. Les changements se sont imposés d'eux-mêmes. Après tout, c'est normal. Aujourd'hui, il a du mal à se rappeler comment il a pu partir de la colonie sans lui, sans son meilleur ami, en l'abandonnant derrière lui. Il comprend encore moins comment il a pu rester plus de six mois sans lui donner la moindre nouvelle. Aujourd'hui, il ne peut pas imaginer un jour sans venir le veiller dans son lit d'hôpital, à faire la conversation avec une personne entre la vie et la mort. Alors oui, il n'imagine pas un moment plus heureux, plus agréable et plus parfait que celui-ci. Il a l'impression d'être dans un rêve. Théo dans ses bras. L'un serrant l'autre le plus possible. Qui pourrait imaginer des retrouvailles plus parfaites ? À côté, tout lui paraît si futile, inutile. Rien ne pourra un jour devenir plus important que lui à ses yeux. Et plus jamais il ne l'abandonnera. C'est ce qu'il se répète en boucle, dans sa tête. Il ne le dira jamais à la haute voix. Il aurait trop peur d'effrayer son ami. S'il venait à savoir pour ses sentiments, il s'éloignerait de lui, le fuirait. Il n'y a rien de normal à aimer son meilleur ami. C'est plus malsain qu'autre chose. Il en a conscience, il s'en fiche. Lui n'a rien demandé. C'est arrivé comme ça, parce que la vie en a décidé ainsi. C'est normal, et aujourd'hui il ne se voit même plus aimer quelqu'un d'autre. C'est Théo le seul qui a le droit à ça. Il est privilégié. Jessie serait incapable de dire s'il s'en rend compte même si son ami doit s'en rendre compte. S'il ne l'était pas, il ne serait pas là, à attendre tous les jours un réveil qui paraissait de plus en plus impossible.

Il aimerait dire quelque chose, de plus fort qu'un simple « tu m'as manqué. » Ses paroles lui paraissent soudainement vides de sens. Manquer. Manquer, c'est rien. Manquer, ça ne représente pas un centième du vide qu'à laisser l'accident dans son cœur. C'est bien pire que ça. Manquer, c'est ce qu'on dit à un simple ami qui est parti un mois à l'autre bout du pays pour les vacances et qui revient le sourire aux lèvres. Là, c'est beaucoup plus tragique, digne d'une tragédie. Sauf que ça se finit bien. Pour l'instant. Il le relâche, un peu brusquement peut-être parce que Théo continue à s'accrocher à lui. Mais il n'a pas le choix. Il aimerait le garder contre lui pour toujours mais ce n'est pas possible. Il vient de se rappeler qu'en se réveillant du coma, on est faible. Faible. Et lui, il le sert avec toute sa force dans ses bras. Il est stupide, totalement stupide. Il a peur, peur de lui faire mal, peur de le briser, peur de le voir partir encore une fois. Il ne s'entraîne plus, il n'est plus aussi puissant qu'avant, mais c'est trop quand même trop pour Théo. Il aurait dû s'en rendre compte avant, y penser. Il est stupide, bon à rien. Théo va encore souffrir, être blessé et tout ça par sa faute. Encore une fois, comme pour la voiture. Tout est de sa faute, comme toujours. Il essaye de sourire à son ami, pour le rassurer alors qu'il réalise ce qu'il vient de lui annoncer. Oui, un an c'est long. Oui, il a dormi. Et bien sûr qu'il est resté. Comment aurait-il pu l'abandonner alors que c' est de sa faute, alors qu'il tient à lui plus qu'à personne d'autre sur terre.

    — Franchement, Théo... Tu as vraiment pensé une seconde que j'aurais pu partir ? Te laisser seul dans cet hôpital pourri ? Il a mal en voyant les larmes coulées sur les joues de son ami. Il déteste le voir pleurer. Il ne supporte pas de savoir qu'il souffre alors que lui ne peut rien faire. Il se sent tellement inutile dans ce genre de moment. Il n'est même pas capable de le rendre heureux, de l'empêcher de pleurer. Encore une fois, il culpabilise. C'est de sa faute, il a manqué de tact en lui annonçant que ça faisait un an. Il aurait dû mieux préparer que ça le jour de son réveil. Il a eu le temps de le faire pourtant. Non... Théo, pleure surtout pas. Il le serre, faisant cette fois plus attention à ne pas lui faire du mal. Mais il le garde dans ses bras, parce qu'il ne se voit pas le lâcher. Ça va aller mon Théo, je suis là... Tout va aller pour le mieux maintenant.

Il ment. Il n'a aucune idée de si les choses vont réellement aller mieux à partir de maintenant mais il s'en fiche. Si ça peut le réconforter, alors il est prêt à raconter n'importe quoi, et tout mettre en œuvre par la suite pour que ça devienne la vérité. Théo. Il se sent obligé de prononcer son prénom, comme pour s'attacher un peu plus à la réalité. Il a besoin de s'accrocher à quelque chose pour ne pas devenir fou. Il atteint une limite, celle qu'il n'aurait jamais dû dépasser. Trop d'émotions en une seule journée. Il est à la fois heureux et triste, rassuré et inquiet. Tous ces sentiments s'opposent magnifiquement. Ce sont des choses qui arrivent souvent, à lui plus particulièrement. Comme lorsqu'il a vu la voiture le percuter, il était énervé, terrorisé, détruit, mais en même temps il savait que c'était normal, que ça devait arriver. Voir ses proches mourir, c'est ce qu'il est capable de faire endurer aux autres. Il faut bien qu'il comprenne c'est quoi. Il aurait juste aimé que ça arrive avec n'importe qui d'autre que Théo. Il aurait accepté que quelqu'un meurt, que quelqu'un soit torturé, mais pas lui. Lui compte trop à ses yeux pour qu'il permette quoi que ce soit.

Il ne le trouve pas faible, au contraire. Il ne peut pas imaginer la réaction qu'il aurait eue en se réveillant dans cette situation mais il est sûr d'une chose. Il ne serait pas forcément plus fort que lui. Alors, il lui caresse les cheveux, doucement. Il n'est pas sûr que ça fonctionne mais il tente tant bien que mal de le calmer. Non, il n'est pas faible. De toute façon, il serait totalement incapable de juger son ami, encore plus si ça devait donner une image péjorative de lui. À ses yeux, il est fort, extraordinaire. Et beau. Mais ça, il s'interdit d'y penser. Ce n'est pas du tout le moment. Il doute qu'il y ait un jour un moment pour ça de toute façon. Il sait qu'il va être contraint de vivre avec ses sentiments enfermés au fond de lui-même mais c'est le dernier de ses soucis. Son ami est réveillé. Tout ça est plus important que tout.

    — Arrête, tu n'as pas à t'excuser pour ça. Ça arrive, ça arrive... Il ne sait pas quoi dire, les mots lui manquent. Il n'arrive pas à les choisir, il a peur de dire une bêtise. Il est assez doué pour ça. C'est passager, tu vas vite reprendre des forces, ne t'inquiète pas. Et en attendant, je suis là, je t'aiderais. Bien sûr, ce n'est pas maintenant qu'il est réveillé qu'il compte le lâcher. Je m'occuperais de toi. Une promesse.

Il le regarde tendrement, pour son plus grand malheur. Il aimerait pouvoir le regarder normalement, comme un mec regarde son meilleur ami. Il n'a pas envie de le troubler. Au pire, il n'aura qu'à mettre tout cela sur le compte de l'émotion. Après tout, c'est à cause de ça qu'il est aussi bizarre. Il ne se reconnaît pas, il n'a jamais été aussi prévenant avec personne. Il voit de nouvelles larmes couler sur ses joues. Pourquoi ? Il lui sourit, un sourire qui se veut rassurant, qui n'est destiné qu'à lui. Il finit par passer sa main sur son visage pour lui essuyer ces foutues larmes. Il déteste le voir pleurer, il ne peut rien y faire. Et puis, il ne réfléchit pas vraiment, comme quand il vient lui embrasser le front, aidé par la proximité qu'il y a entre eux. Ça le trouble. Un an à le regarder dormir et maintenant, aujourd'hui, il est enfin là. Réveillé. Devant lui.
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MessageSujet: Re: La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore   La vie n'a jamais cessé d'avancer, alors que j'étais incapable de le faire • Jessie & Théodore EmptyLun 3 Mar - 18:49


Dévalant toujours ses joues, les larmes de Théodore lui faisaient du bien après un moment … Etrangement. Peut-être parce que c’était la preuve encore qu’il était bien réveiller et que ce n’était toujours pas un rêve … Alors que cela se pourrait. Les rêves sont parfois cruellement réels. Empêchant la personne d’ouvrir les yeux sur la vérité. La convainquant qu’elle voit la réalité alors que ce n’était qu’une illusion. Une illusion cruelle. Parce qu’il en avait eu des rêves. Pas beaucoup d’après lui mais il en avait eu. Son activité cérébrale variait tellement à ce moment-là qu’on pouvait penser qu’il se réveillait. Mais ce n’était qu’une désillusion. Pour Jessie. Juste des rêves. Ou plus vite des cauchemars. Notre cerveau ne pouvait que faire des rêves sur base de souvenirs. Et le seul souvenir qui revenait en tête de Théo, c’était son accident … La voiture, le bruit des pneus qui essayaient de freiner mais que la jambe de Théodore avait déjà été percuté suivi du reste de son corps, l’odeur de son sang qui se répandait autour de lui, le visage de Jessie … C’était cela qui était exploité par son cerveau. Rarement plus. Et si c’était le cas, ce n’était pas des souvenirs agréables. Rêvé que ce soit son propre père qui est au volant de la voiture n’est pas quelque chose d’agréable … Des cauchemars, il en avait fait … Après tout si son corps ne réussissait pas à supporter l’accident et les séquelles qu’il avait apportées, son esprit n’était quand même pas mort. Et c’était cela qui faisait qu’il entendait Jessie parler. Son esprit était toujours actif tandis que son corps était endormit dans un sommeil qui n’avait alors pas de fin. Mais après un moment, cela devenait difficile pour l’esprit de rester assez vif … Pour cela que Théodore se souvenait avoir entendu que Jessie lui avait parlé sans se rappeler de quoi. Sa voix l’avait apaisé, il n’avait aucun doute. Certes il ne se souvenait pas de ses mots mais il savait que quand il faisait des cauchemars c’était lui qu’il entendait. Et uniquement Jessie. La douceur dans sa voix suffisait à apaiser son esprit. Chasser ses cauchemars. Pour cela que dans ses bras, il se sentait tellement bien … Il l’avait aidé durant un an à ne pas craquer sans le savoir. Gardant l’esprit de Théo encore en alerte, guettant sa voix chaque jour. Mais pourtant Théodore ne s’en rendait pas réellement compte. Il savait que son meilleur ami l’avait aidé plus qu’il ne le pensait.

Malgré lui Théodore se souvenait de l’accident à nouveau quand il sentait Jessie le lâcher un petit peu. Le barrage entre le souvenir de son accident et son esprit s’était effrité un petit peu Il s’était revoyait s’évanouir sous le choc, il se rappelait d’avoir senti son corps relâcher la pression … avant de se crisper totalement sous la douleur. Il savait qu’il avait dormit. Certes il ne connaissait pas le temps total au début mais il savait qu’il l’avait fait. Un an … Un an qu’il avait ressenti une douleur bien plus intense que tout ce qu’il avait connu jusque-là. Mais c’était en même douloureusement connu par son corps ce type de douleur. En petite dose par contre. Si Jessie baissait les yeux dans son dos, il pourrait voir que sa peau comportait de multiples cicatrices. Toutes faites par une seule et même personne … Son père. Cet homme qui avait mis toute sa rage, sa colère dans les coups que Théo recevait. Parfois seulement des coups avec ses mains. Mais parfois, il utilisait des ceintures et c’était cela qui avait laissé le plus de marque. Théodore s’était déjà évanoui et pas qu’une fois. Pour cela que ce n’était pas si étrange pour lui cette situation. Par contre, il ne s’était encore jamais réveillé à l’hôpital. Son père se contentait de le laisser là, évanouie et en sang. Il s’en fichait du fait de le retrouver mort le lendemain, totalement. Parfois Théo aurait préféré mourir. Et de loin. Sentir un coup plus fort qui lui ferait à pousser son dernier souffle. Saigner beaucoup trop pour réussir à reprendre connaissance. Mais il le faisait quand même. Il se forçait à se remettre sur ses genoux … qui ne tenaient pas le coup souvent, finissant souvent à nouveau par terre tandis qu’il retenait difficilement ses larmes. C’était une torture pour lui de nettoyer les traces de sang qui était présent dans son dos parce que l’eau mettait à vif les blessures déjà bien douloureuses. Mais il le faisait quand même. Il nettoyait les traces de sang sur le sol à genoux, s’en fichant de sentir son pantalon être souillé par son propre sang, alors que tout son corps criait pour avoir du repas. Mais il ne pouvait pas. Si son père voyait la moindre trace … Ce serait bien pire. Personne n’était là pour l’aider, personne qui réussissait à lui tendre la main. Même pas à l’hôpital quand il arrivait avec un membre fracturé et qu’on pouvait aisément comprendre que ce n’était pas uniquement dû à une chute … Il avait été seul et laissé pour mort tant de fois que c’était le plus beau cadeau de sentir Jessie contre lui, le serrant dans ses bras …

Même si l’étreinte lui avait fait mal, c’était une douleur qu’il ne rechignait pas à ressentir. Il en demandait encore même. Son corps a déjà connu trop de douleur pour craquer en sentant Jessie le serrer dans ses bras. Il refusait de le lâcher et risquer d’aussi perdre sa présence contre lui. Quand Théo était enfant, il avait souhaité mourir. Beaucoup de fois. Mais aujourd’hui c’était différent, il refusait de pousser son dernier souffle. Avant, il n’avait personne donc mourir serait juste une délivrance. Mais à présent, il avait Jessie. Jessie qui était venu le voir tous les jours à l’hôpital et qui arrivait à le consoler et à le calmer quand il avait des cauchemars. Pour lui, rien que pour lui, il refusait de lâcher. Certes cela ne serait pas facile mais il lui devait d’essayer … Même quand les larmes continuaient de couler, il se disait cela. Ne pas craquer dès à présent. Jessie confirmait qu’il était resté avec lui durant cette année. Il ne pouvait vraiment pas le décevoir. Jessie méritait bien d’avoir une récompense d’avoir attendu si longtemps. Si récompense le fait qu’il continue de se battre peut l’être. Et ses mots étaient tellement beaux à ses oreilles que tout son corps le ressentait. Le soulagement de l’avoir retrouvé était aussi une des raisons pour laquelle il pleurait. L’entendre lui dire de ne pas pleurer l’aidait aussi mais il avait besoin de sortir tout ce qu’il avait ressenti, toute la douleur qu’il avait emmagasiné. Pourtant il n’aurait pas voulu qu’il le voit pleurer. Pour le bien de Jessie. Se serrant contre lui à nouveau, Théodore essaye de ne pas trop pleurer. Son corps s’épuisait toujours plus à son plus grand malheur. Les mots réconfortants de Jessie lui allait droit au cœur et il ne pouvait s’empêcher de dire « Tu ne me laisseras pas ? » Jamais ? Il en avait besoin. L’entendre au moins une fois. Et plus il le dirait, mieux ce sera.

La sensation de faiblesse continuait de le hanter alors qu’il se forçait à ne pas lâcher de Jessie. Son corps est faible, son contrôle sur ses émotions l’est tout autant … L’image de lui avec un visage impassible, tellement mettre de ses émotions et de son corps s’affichait dans son esprit. Ce n’était qu’un lointain souvenir à présent. Durant un an, il n’était qu’un corps. Un corps qui perdait de sa vigueur, sa force et tout ce qui le caractérisait. Son corps était décharné et terriblement faible. S’il n’avait pas été aussi à fleur de peau, il se serait détesté pour l’image qu’il renvoi. Heureusement que c’était Jessie qui était contre lui sinon il ne supporterait pas que quelqu’un le touche et encore moins le voit. Pourtant cette pensée est chassée de son esprit alors qu’il sent Jessie lui caresser les cheveux. Doucement. Cela faisait du bien cette simple caresse. Il sentait son corps se détendre un peu plus comme ses larmes diminuer. C’était vraiment tout l’être de Jessie qui arrivait à avoir un effet rarement vu sur lui. Le calme, l’apaise. Tandis qu’il en redemande. Il laisse même un soupire quitter sa gorge. Il l’entendait dire de ne pas s’excuser mais il en avait besoin donc il le disait « Je sais mais j’ai besoin de le dire quand même. Et j’espère … Mon corps ne me répond presque pas. » Il continuait de forcer sur ses bras tandis qu’il se souvenait que pour amortir sa chute, il avait eu le réflexe de les mettre en avant. Cela expliquait surement qu’il soit obligé de se forcer autant. « Je ne peux même pas te serrer dans mes bras comme avant … » Sa voix était peinée. Il voulait le serrer fermement contre lui et ne pas se forcer pour garder ses bras simplement autour de son meilleur ami.

Jessie lui promettait de s’occuper de lui et cela faisait battre le cœur de Théodore plus vite. C’était encore une sensation délicieuse qui s’emparait de lui. Il adorait sentir la présence de Jessie contre lui et il émanait de celle-ci une tendresse qui plaisait vraiment au jeune homme. Dire qu’il avait failli le perdre à cause d’un simple concours d’existence … Son sourire n’aidait en rien son cœur de reprendre un battement plus régulier. Le laissant essuyer les larmes qui coulaient encore sur ses jours, Théo fermait un petit peu les yeux. Geste qui s’approfondissait en sentant ses lèvres sur son front. Une force qu’il ne se connaissait pas le gagnait et il réussissait à reprendre le contrôle sur ses bras. Resserrant Jessie plus fort contre lui, il calait sa tête contre son torse. Ce geste aurait pu être gênant mais il s’en fichait, il en avait besoin. Tout son être criait à Jessie ne jamais partir. Parce que c'était pour lui qu'il s'accrochait.

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