La décision avait l’air d’être prise… Ils entreraient dans la grotte. Alaska avait croisé les bras et beuglé qu’elle ne voulait pas y aller. A la base c’était une mission de survie. Non même un simple cours. Cours suicide numéro un, évitez un danger pour risquer plus gros. On ne sait rien de cet endroit bordel ! Sebastian qui la connaissait bien et pouvait se permettre de lui parler de la sorte sans qu’elle s’emporte ou presque, la somma de se taire avec sarcasme. Alaska fronça les sourcils : « Parce que toi tu gueules pas peut-être ! » aboya t-elle alors qu’il la poussait à l’intérieur. Elle trébucha presque, se rattrapant d'un pas maladroit, poussée avec fermeté. Elle ne fit pas un pas de plus, à quelques mètres de l’extérieur et du ventre de la grotte. « Est-ce que au moins tu la connais celle-ci ? Tu sais pas ce qu’il y a. Peut-être pire ! Et… » allait-elle dire qu’elle préférait une chose invisible qu’un cyclope par exemple et finalement elle se ravisa. Elle préférait de loin le cyclope. Lui au moins on pouvait pas le rater…

Soudain, Bastian lui changea les idées en parlant de manger. Alaska tapa dans ses mains de contentement. « Enfin une bonne idée ! Bravo m’sieur le prof… » siffla t-elle avec ironie en donnant un coup de pied dans un gros cailloux qui allait se perdre sur l’herbe devant la grotte. C’est alors que Lionel répliqua à Bastian avec un surnom des plus surprenants. La fille d’Aphrodite se retourna et jaugea l’autre demoiselle puis elle pouffa de rire, se plaquant une main sur la bouche. A en voir son expression, elle ne comprenait rien et donc c’était que son pouvoir avait bel et bien marché. « Non mais prépare pour Sebichou, ricana t-elle de nouveau. Je suis une grande fille, je sais me nourrir toute seule. Puis j’ai aucune confiance en vous. Vous allez m’empoisonner pour que j’ferme un peu ma gueule ! » lança t-elle un regard mauvais à Bastian. C’était presque une habitude. Elle ne lui en voudrait pas longtemps. C’était un principe.

Elle ne put le fusiller des yeux assez longtemps que Lionel lui sautait dessus verbalement, à son tour. Alaska la jaugea d’abord sceptique et surprise, puis un rictus s’étira sur ses lèvres pleines. « Mais viens ! Je te démonte quand tu veux… Tu fais pas le poids, que ce soit par la beauté ou mes poings. Tu perdra, quoi qu’il arrive. » ne pouvait-elle s’empêcher d’envenimer les choses car elle n’était pas d’humeur. Rappelons le, elle n’avait pas envie d’être ici dans cette grotte, surtout après avoir été réveillé aux aurores par une horde de demi-frère et soeur.  Puis elle était aussi naturellement comme ça. Si on commençait à la chauffer, elle pouvait rapidement s’enflammer. Elle secoua la tête, lasse, avant de sortir une cigarette. « Je reviens, essayer de pas être entrain de faire des bébés quand je serais revenu. Ou restez habillé » rit-elle encore avant de faire quelques pas vers l’extérieur de la grotte.

Elle s’arrêta tout juste à l’entrée et fumait tranquillement sa cigarette. Elle en profita pour observer un petit peu, ayant une boule au ventre de stress. Sa dernière expérience ne la rassurait pas sur les grottes.

Tombe dans le piège ? Oui - Non
Si oui :
> 1 à 3 : Se retrouve expulsée dans la grotte. Ils ne peuvent donc plus en sortir.
> 4 à 6 : Des racines sortent du sol, la ligotte et la plaque au sol, et ne s’arrêtent pas de se serrer autour d’elle.

(C’est des idées aux hasards, vous pouvez en prendre des nouvelles si jamais quelqu’un tombe dedans !)

Pourquoi souriait-il comme un idiot devant les mots de Lionel ? Il savait au fond de lui qu'il aurait dû s'en offusquer – ils n'avaient pas gardé les moutons ensemble aux dernières nouvelles ! – mais non, ça lui faisait juste plaisir d'entendre ça. En même temps, il était sacrément chanceux d'avoir Lionel dans son quotidien, même si c'était juste lors de ses cours ou le temps d'échanger trois mots le matin au petit déjeuner. Lionel, c'était une fille plutôt discrète. Il la voyait assez régulièrement en compagnie d'une gosse d'Héméra et parfois deux-trois autres mais sans plus. Le Grec lui adressa un grand sourire, réchauffé rien qu'à l'idée d'un plat cuisiné par sa douce et tendre. Pardon, l'une de ses élèves. Quelqu'un d'autre l'aurait appelé Sebychou qu'il aurait fini noyé au fond du lac ou grillé dans la forge  mais là, c'était pardonnable parce que c'était juste trop mignon une fois dit par Lionel. Elle se reprit au dernier moment pour rajouter Alaska. Bêtement, ça attrista le fils d'Héphaïstos.  « Mais ferme laaaaa Alaskaaa ! » Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante quand elle s'y mettait, il avait presque oublié ! Lionel se pencha sur son sac et il échangea un bref regard assassin avec Alaska, regard qui n'échappa pas à la divine enfant d'Achlys. « Mais non mais je suis à toi pour toujours, tu le sais bien. » À se foutre des baffes. Bastian hésita trois secondes à se jeter sur la paroi la plus proche de lui pour se taper la tête dessus, histoire de bien se remettre les idées en place. Alaska accepta cependant l'invitation au duel. « Navré Alaska, c'est Lionel la plus belle, et ça rime ! » Diantre, il était ridicule à force. Le Grec sentit ses joues s'enflammer vivement, à la fois de honte – mais qu'est-ce qui lui arrivait, bon sang ! – et de timidité – Lionel allait-elle accepter le compliment ? Alaska sortit et ses derniers mots laissèrent Sebastian pensif. Ce n'était pas une si mauvaise idée qu'elle avait là… Il coula un regard vers la jolie brune qui cherchait ce qu'ils allaient pouvoir manger, tenté.

Toujours perdu dans ses pensées inavouables, Sebastian acheva de dénicher à manger. « Bon, je reviens, je vais chercher l'autre glandue dehors. » C'était affectueux dans sa bouche. Même s'il l'envoyait souvent balader, il appréciait Alaska, c'était l'une des siens d'une certaine façon, un membre de sa tribu. Déjà, de base, parce qu'elle était grecque et que Sebastian vouait une loyauté sans faille à la Colonie et à ses membres. Ensuite, ils étaient relativement proches les deux, ça dépassait la simple connaissance. Bref, le fils d'Héphaïstos se glissa prudemment hors de la grotte. Il n'avait pas entendu Alaska hurler ou insulter quoi que ce soit donc ça devait aller mais on ne savait jamais. Son cœur se serra en imaginant un bref instant qu'un truc mystérieux ait pu l'enlever. Heureusement, il tomba directement sur elle, en train de fumer. « Ce truc te tuera un jour, hein. » Il montra la cigarette d'un geste ennuyé. « Viens manger, qu'on reparte au plus vite. Visiblement, le truc invisible a laissé tomber. »

C'était sans savoir qu'un danger rôdait, n'attendant qu'une chose : qu'ils s'éloignent tous les trois de la grotte pour attaquer.

Lionel-Rose était transit. Pas de froids, pas de faim. Non, d'amour. Et ce sentiment l’écœurait au plus haut point, puisqu'elle ne décidait de rien. Son cœur faisait des bonds dès qu'elle le voyait, dès qu'elle l'entendait parler et au fond d'elle, elle savait que rien de tout ça n'était normal. C'était l'autre, elle en était sûre. Il n'y avait que les enfants d'Aphrodite pour faire des choses pareilles. Dès lors qu'elle reviendrait à la raison, elle lui ferait payer, et cher. Elle appréciait Sebastian, mais pas comme ça. Or là, elle donnait l'impression d'être une ado vivant au beau milieu d'un conte de fée ou tout était beau et mignon tant que l'homme de sa vie était à ses côtés. Bon sang. Lionel la plus belle. Et elle avait rit comme une cruche. Merde mais où était passé son, sa.... sa dignité ? Perdue, envolé. Et comme par magie, quand il s'éloigna pour aller chercher Alaska, elle se sentie tout de suie plus légère.

C'pas vrai ça, grommela t-elle à voix basse.

Elle s'assit en tailleurs devant le feu et laissa échapper un long soupire. Elle en avait presque oublié le but de leur sortie extra scolaire avec ces bêtises ! Et visiblement il n'y avait pas qu'elle. Elle se ferait un grand plaisir une fois les deux autres de retour de leur rappeler ce pourquoi il avait quitté le camp. Mais ce fut sans compter l'invité surprise qui se glissa sournoisement dans leur planque pendant qu'elle avait le dos tourné. Et de toute façon, comment aurait-elle pu le voir ? Il était invisible. Cette chose lui avait éclaté les genoux tout à l'heure et elle n'avait rien pu faire.

Grouc.

Ce bruit, aussi inattendu que surprenant la fit sursauter. Elle épia les coins d'ombres de la grotte, sans rien remarquer d'anormal. Mais quand le Grouc se répéta, elle se retourna lentement pour apercevoir quelque chose d'immense et.... gras ? Visqueux ? Qui se tenait derrière elle, la mâchoire grande ouverte. D'ici elle pouvait aisément voir les trois rangées de... molaires qu’offrait la bestiole. Alors c'était ça le truc invisble des bois ? Un tas de graisse avec des molaires qui lui servaient de dents . Et deux pattes arrière splus petites que celle de devant ? Mais bon sang quelle était cette créature ! Elle mettait sa main à couper qu'elle devait faire partie d'une petite expérimentation de dieu et que le créateur en question l'avait laissé filé. Quand un gros filet de bave dégoulina sur son épaule alors là, et seulement là, Lionel tiqua. Elle ne rêvait pas. Alors elle hurla, premier réflexe, puis recula, se crama les doigts qu'elle posa trop près du feu, hurla une nouvelle fois, saisis un branche enflammée, lui balança dessus en hurlant encore. Elle qui n'avait pas beaucoup de voix elle venait de s’époumoner entièrement en moins de dix secondes.

ALASKAAAAA ! SEBASTIAAAAAN !

Elle se redressa, recula. Évidement la bête s'était placé devant la sortie. Où était son arme ? Dans son sac. Que la bête écrasé avec ses grosses pattes. Elle écrasait aussi les affaire d'Alsaka. Super. Elle attrapa une autre branche du feu et l'agita devant lui, espérait la faire fuir. Hélas, même quand la bête se reçus le flambeau sur son petit crâne chauve, rien n'y fit, il fit claque sa grande mâchoire et tendit une grosse mains dégoulinante de bave vers la fille d'Achlys...

Elle était presque sortie de la grotte. Histoire de prendre juste un peu l’air et s’encrasser les poumons d’une cigarette. Finalement, elle qui pensait que ce serait drôle de jouer avec ses pouvoirs, ça ne l’était pas tant que ça. En fait ça aurait été drôle si elle l’avait fait dès le début et qu’ils l’oublient complètement avant de partir. Ainsi ils auraient fuit « rien » et terminés tous seuls dans la grotte. Bastian n’avait pas hésité à l’envoyer balader pour prendre la défense de Lionel. Bon d’un autre côté, si elle n’en avait pas rajouté une couche aussi, ça aurait aidé. Okay ! C’est de ma faute je devrais pas me plaindre ! Mais j’ai envie de me plaindre quand même. De toutes façons elle était de mauvais poils et s’était levée du pied gauche. Elle ne serait jamais contente.

Quelques minutes plus tard, le fils d’Hephaïstos était venu la rejoindre et ne manqua pas de lui faire une réflexion sur la cigarette. Alaska roula des yeux. « Tu veux pas me lâcher un peu… Je préférais quand tu prenais la défense de ta nouvelle chérie… » ne put-elle s’empêcher de le taquiner avec un petit sourire. Elle jeta son mégots d’une pichenette et s’appuya contre la roche en croisant les bras. Il l’intima à revenir se nourrir pour mieux repartir. « Je vais venir, t’inquiète pas. Puis j’suis une grande fille, je sais me défendre. Laisse moi une minute. J’avais oublié à quel point les filles amoureuses ça me donne envie de cogner. » dénigrait-elle encore la troisième partenaire de ce trio de chocs en mission Bear Gryllz.

C’est alors qu’un bruit résonna du fond de la grotte. C’était un cri, suivi d’autre et ensuite c’était leur nom qu’on criait. Alaska jaugea Sebastian avec une peur non feinte. Elle se dressa vivement en alerte. Lionel ! et elle se précipita au fond de la grotte. En arrivant devant la masse qui n’était autre qu’un monstre, elle se stoppa nette, même un peu maladroitement. Elle poussa elle aussi un hurlement de peur et de dégout surtout. Ah mais quelle horreur !!! Il s’approchait de Lionel. Elle chercha son sac et vit sa cross sous l’énorme croupe de la bête. Sans réfléchir plus longtemps, elle ramassa des gros cailloux dans la grotte et les jetait sur le monstre. « Ho ! Regarde moi ! Ici ! Hmmm que je suis bonne à manger ! Hey !!! Allez bouge toi ! Viens… » vociférait-elle en vain afin d’attirer son attention. Son premier objectif, l’attirer vers la sortie pour qu’il libère Lionel et les sacs. Ensuite ? Elle aviserait. Enfin elle comptait surtout sur Sebastian et Lionel pour prendre la relève.

Ca avait marché. Agacé le monstre à la forme si peu reluisante fit volte face et commença à ramper vers Alaska. Et malgré sa forme et sa taille, c’est qu’elle était rapide. « Bordel de merde ! » La fille d’Aphrodite fit un bond et prit les jambes à son cou, paniquée. Elle s’assura que le monstre la suivait toujours et tenta une marche arrière. Elle avait une meilleure vue d’ensemble : ses compatriotes et ce qui hanterait sûrement ses prochains cauchemars. Elle est affreuse ! « Tu te concentres que sur moi ! Ouais hein ! Tu kifferais croquer un petit bout, histoire de gouter ! Hmmm la fille aux cheveux guimauves ! Allez ! » ajouta t-elle à cela une danse démonstrative de ses mains tout le long de son corps. Elle reculait assez vite pour ne pas être dévorée et assez lentement pour garder son attention. Elle ajouta beaucoup plus angoissée à l’attention des deux autres demi-dieux : « Bon maintenant vous êtes deux, je suis toute seule : à l’aide ! Il a vraiment des dents ? Mais c’est quoi ça ?! C’est dégueulasse ! C’est dégueulasse ! C'est... » le répétait-elle entre ses dents, secouant ses mains de dégout.

Réussi à attirer l’attention de la bête ? Oui - Non.