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 please wake up... (kenan&lux, abandonné)

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MessageSujet: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyDim 19 Juin - 18:13


please wake up...
ft. Kenan Lane

Dans un énième cri de rage, la dague usée de Lux se logea dans le thorax du mortel, qui était déjà bien blessé. Il la supplia, mais elle n'écouta pas. Jace avait-il eu le temps de supplier? Non. Avait-il eu une deuxième chance? Non. Il n'avait même pas eu de première.

Le visage couvert de sang, les cheveux trempés, la blonde avait quitté le corps de son petit-ami pour chercher les survivants mortels. La rage et la tristesse l'avaient fait péter un plomb, littéralement, et la petite fleur avait été remplacée par une guerrière assoiffée de vengeance. Elle en était à son troisième assassinat, et ses pulsions lui en redemandaient. Son empathie l'avait quittée, sa sensibilité était partie. Il ne restait plus qu'une fille, sa rage et sa dague.

Trois.

Elle se releva. Quelques heures plus tôt, elle et son petit ami étaient sortis dans la baie pour dîner en amoureux. Elle s'était habillée simplement d'un pull blanc visiblement fait main, un jean noir, et une veste en cuir légère. La tenue lambda d'une jeune fille heureuse dans un moins de février. Mais ce soir, après tous ces événements, son pull blanc et sa veste étaient éclaboussées de sang, celui-ci était imprégné dans le tricot, alors qu'il coulait sur le cuir de son pardessus. Son jean était troué au niveau des genoux, étant tombée quelques fois sur ceux-ci. Ils étaient écorchés et elle saignait un peu. Lux, elle était lumière, comme son prénom. Ce soir, elle était ombre. Et ténèbres.

Debout face à sa troisième victime, elle la fixa d'un regard vide. Elle erra quelques minutes au-dessus des corps meurtris, sans faire forcément attention à qui était par terre, qui vivait, qui était mort. L'attaque semblait être terminée de toute manière, autant achever tous les mortels qui en auraient trop vu. Elle passait la main sur le bras des victimes pour essayer de ressentir leur côté divin et donc, départager les mortels des demi-dieux. Elle toucha un garçon qui respirait encore, assomé mais bien vivant, et ne ressentit rien. Quand il eût la gorge tranchée, elle continua son chemin.

Quatre.

Plus loin, sur la droite, un homme désarmé était adossé à un arbre. La trentaine sûrement. Quand Lux s'accroupit pour lui faire face, il lui cracha au visage en la traitant de vulgaire sang-mêlée. A peine eût-il le temps de finir son insulte qu'elle l'avait déjà poignardé une fois dans la cuisse, et une seconde fois près du cœur. Comment pouvait-il savoir ses origines? Les humains ne sont même pas sensés voir au travers de la brume...

Qu'est-ce que t'en sais, hein?! hurla la blonde ensanglantée.

Son cri avait visiblement alerté quelqu'un par là qui beuglait à l'aide. Prise de court par ces cris, sa sensibilité semblait la regagner un peu car elle s'inquiéta. Et elle recommençait à voir les effets de son empathie. Elle se dressa et écouta, se dirigeant vers les bruits. Au fur et à mesure qu'elle avançait, toute la détresse et la souffrance des autres s'insufflaient à nouveau en elle, et tout lui revint. Son petit ami, tous les demi-dieux, mais surtout, elle eût peur. Peur d'elle même, peur d'être devenue une tueuse. Elle venait juste d'assassiner cinq personnes en état de faiblesse critique, incapables de se défendre, et elle s'en était réjouie.

Arrivée près du garçon hurlant, elle écarquilla les yeux et se laissa tomber au sol, sur les genoux, la dague dans la main gauche

M-Mon amour? M-Mais... Non, c'est impossible, tu... bafouilla Lux avant de fondre en larmes devant le garçon, qui la regardait ébahi.

Mais... Vous êtes qui? Vous êtes une de ces trucs mythologiques?! dit le garçon, qui ne dépassait pas vraiment les vingt ans visiblement. Et qui ressemblait beaucoup trop au défunt.

Elle s'approcha et prit sa main gauche, mais ne ressentit rien. Ce n'était pas lui. Au même moment, le jeune prit en main son pistolet et le chargea, et Lux se prit une décharge d'une émotion qu'elle n'avait ressentie que peu de fois : celle de l'adrénaline lorsqu'on est sur le point de prendre la vie d'une personne. Au quart de tour, elle serra sa dague dans sa main et la planta plus vite que lui dans sa gorge, en plein dans l'artère, et la retira immédiatement, choquée. Il pissait le sang sur la fille de Cupidon qui s'en retrouva arrosée, en plein dans le visage. Elle s'essuya vivement en criant de dégoût, et poussa le corps agonisant du mortel, croisant une dernière fois son regard beaucoup trop familier.

Alors qu'il se vidait près d'elle, elle serra sa dague contre elle, au milieu de nombreux cadavres.

Alors c'est ça, le vrai monde dont on m'a tant parlé, où l'amour n'existe pas? Papa, par pitié, si c'est ça je veux pas continuer...

Alors qu'elle prononçait ces mots qui sonnaient comme des adieux, son empathie revint. Elle ressentait le vide. Mais pas n'importe quel vide, un vide existentiel, une personne vivante mais qui ne ressent rien. Et Lux ressentait ce rien. Elle se releva, fatiguée, tremblante, chancelante, pleurant à chaudes larmes, et vit la personne en question. C'était aussi un jeune homme, dans la vingtaine, peut-être plutôt vingt-cinq. Elle s'accroupit et posa cette fois son arme derrière elle. Si l'heure était venue, qu'elle vienne. Mais il semblait inoffensif.

Elle prit la main du brun, qui était très agréable à regarder, et la serra en fermant les yeux. Demi-dieu. Il était blessé et semblait endormi, ou peut-être assomé. Elle le secoua doucement. En le détaillant, elle se rappela de son visage, mais il ne lui était pas familier. Elle avait du le croiser une ou deux fois dans la Nouvelle-Rome.

Hey... Réveille-toi.. C'est... C'est horrible ici et je suis toute seule, tu...

Il ne semblait pas réagir, et Lux ressentait toujours ce vide en lui qui la brûlait de l'intérieur. Elle se mordit la lèvre inférieure et ferma les yeux, se retenant de pleurer. C'était comme s'il était mort à l'intérieur, mais vivant à l'extérieur.

Allez viens, réveille toi s'il te plaît... Il faut t'emmener à l'infirmerie, il y a déjà eu assez de morts comme ça ici... Papa, aide-moi...

Elle passa son bras sous sa nuque sentant alors la chaleur de son corps, relevant son visage. La fille de Cupidon le secoua un peu de temps en temps, pleurant au dessus de lui, comme si c'était la seule personne qu'il restait à sauver ici. Ce qui était le cas, car tout ce qu'elle ressentait était son vide. Ses sentiments à elle se battaient aussi. Remords, tristesse, rage, amour, déception, solitude... et, en soi, en le touchant, elle essayait et espérait pouvoir le lui faire ressentir.  
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MessageSujet: Re: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyDim 19 Juin - 20:56

please wake up... - { Lux & Kenan} -Cette fille d’Eros avec qui il était fiancé, il ne la sentait plus, ni sa douceur, ni sa colère, ni sa tristesse. Elle n’était plus. Il n’avait pas pu venger sa mort. Même ça, Angel l’en avait privé, comme si le destin cherchait à les réunir lui et la folie personnifiée. Mais ce qui importait à présent n’était pas ce que lui ressentait, mais ce que tous, sang mêlés comme mortels lui cédaient sans la moindre honte. Ses défenses complètement anéanties par le choc le poussaient à absorber toujours plus d’émotions. Ce qui primait aussi bien chez les mortels que les demi-divins étaient la haine, la peur, la tristesse, le désespoir, la fin. Il était assailli de toute part, ne faisait plus la différence entre ses propres sentiments et ceux des autres. Les bruits assourdissants, les cris, les pleurs, plus rien ne parvenait à lui si bien qu’il en saisit sa lance pour la planter avec force dans les uniformes de ces êtres insignifiants. De quel droit venaient-ils jusqu’ici pour déranger des enfants et des êtres qui vouent leurs vies au service de la paix ? De quel droit se permettaient-ils de profaner ces terres et les souiller de sang ? Le fils de Trivia ne répondait plus de rien, usant de son pouvoir de transformation des masses pour rendre plus lourde que jamais sa propre arme ainsi que son corps, il écrasait des os sous ses pas et n’entendait pas les craquements sinistres. Tout ce qui l’intéressait était la douleur de ceux qui venaient détruire sa maison et tuer ses frères et sœurs, ses cousins, par dizaines.

Le visage du jeune homme était déformé par la haine qui primait dans tous les cœurs. N’étaient-ils pas tous semblables ? Les demi-dieux n’étaient-ils rien pour personne ? Ni totalement humains pour se faire accepter, ni totalement dieux pour être accueillis sur les terres de leur parent divin. Où devaient-ils vivre si ce n’est ici ? Ils ne demandaient rien de plus que cela, rendaient des services aux deux partis, permettant de les sauver tous, mais ce n’était pas suffisant pour se faire accepter. Sa gorge se bloqua tandis qu’il enfonçait la pointe de son arme une nouvelle fois avant d’être lui-même assommé pour n’avoir pas prêté attention au bruit. Il tomba brusquement, sa vision se flouta, plus de bruits, plus de peur, plus rien qui ne puisse le déranger dans sa dégringolade prématurée. Il plongeait dans les abysses les plus profondes pour ne jamais en remonter. Son rêve était si sombre que rien ne pouvait filtrer au travers de ces eaux troubles, pas même la lumière du jour. Et pourtant, lorsqu’il reprit conscience, ses yeux restés ouverts ne bougèrent pas. Comme prisonnier de lui-même, il  refusait de revenir à lui, de faire le premier pas pour s’en sortir. À quoi bon ? Quiconque s’approchait un peu trop près de lui se voyait accordé un destin funeste. Il s’y était fait, cette vie ne pouvait être vécue sans malheurs et il se refusait à les accepter.

La voix qu’il entendait était aussi douce que celle de sa bien-aimée, mais ce n’était pas elle qu’il voyait. Il aurait tellement voulu. Son corps inanimé, il l’avait rejoint plus tôt pour confirmer cette mort. Kenan ne voulait plus croire, il ne voulait plus vouer sa vie à l’espoir d’être un jour accepté, aimé sans crainte de la voir partir. Kenan restait inerte tandis que le chagrin et la peur de la jeune femme qu’il connaissait en tant que fille d’Eros, déversait sa peine en lui sans le savoir. Une unique larme roula du coin de son œil, sans pour autant qu’il n’agisse. Elle supportait son poids péniblement pour le sortir des corps qu’il voulait pourtant rejoindre. Pourquoi l’avait-on épargné ? Il n’avait rien fait pour et avait fait preuve d’une telle cruauté qu’on ne lui pardonnerait pas. Il ne voulait pas être pardonné pour ses crimes, il les revendiquerait s’il lui était possible de le faire. Fier, sans nul doute d’avoir pris les armes pour défendre la seule nation en laquelle il avait confiance : la sienne, celle des demi-dieux. Mais tout cela n’avait plus d’importance à présent, puisqu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Une âme qui ne sait plus comment commander à son corps parce qu’elle ne sait plus comment revenir et ne le souhaite pas. Une âme qui ne sait que faire d’autre. Attendre que la flamme s’éteigne peu à peu et que ses yeux se vident de toute forme d’intelligence. Malgré la chaleur de son corps il avait froid. Sa poitrine était un tel glaçon qu’il aurait pu en mourir si la sensation avait été réelle. Tout n’est qu’illusion. Il voudrait être plongé dans un sommeil éternel, comme le fut jadis le fermier dont sa mère était tombée amoureuse. Mais on ne le lui permettait pas et lui restait inerte, vide de toute émotion. Si d’ordinaire il n’était capable de refouler toutes celles extérieures, en cet instant, il arrivait parfaitement à faire la différence. Mais de son propre chef, il lui était impossible de décider encore, ni de reproduire un tel degré de contrôle, car ça ne venait pas de lui. Une force qu’il ne se savait pas gérait tout à sa place pour lui permettre de stagner dans les eaux froides des profondeurs. Il s’y sentait à l’aise. Aucun bruit malgré l’endroit, aucune chaleur, aucune vision ne lui parvenait pour hanter son esprit, non, rien que lui et cette voix qui persistait. Il les voyait. Tous ces fils de couleurs. Le rouge pour la colère, le bleu pour la tristesse, et bien d’autres pour chaque émotion parfois nuancé. Il pouvait les voir et ne voulait pas être atteint, noyant parfois sa tête de sorte qu’elles ne puissent le trouver. Il n’en voulait pas. Son cœur battait bel et bien, calme, au frais et enroulé d’une épaisse couche de glace dont il ne voulait se défaire. Ses battements étaient réguliers, aucun signe physique de traumatisme. Il avait pris cher, oui, mais ce n’était pas physiquement, malgré le liquide rubis qui coulait le long de sa tempe. Il le sentait à peine, comme s’il était loin déjà. Que devait-il faire ? Rien, il n’en avait pas envie. Kenan ne voulait plus rien, il attendait les bras ouverts que la mort le cueille, de rejoindre ses aimées, celles qui l’ont abandonnés prématurément et dont personne n’a su panser les plaies qu’elles ont laissées. C’était une vision agréable de la mort, malgré ce que les gens en disait, lui n’en avait jamais eu peur pour l’avoir côtoyé de si près à de nombreuses reprises.
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MessageSujet: Re: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyLun 20 Juin - 0:18


please wake up...
ft. Kenan Lane

Les courbatures dans le corps de Lux se faisaient de plus en plus violentes. Alors qu'elle continuait à bercer le jeune homme dans ses bras pour voir s'il allait s'éveiller, elle s'attarda sur ses yeux et le fixa, mais lui fixait... le vide. C'était comme s'il ne voyait rien. Il avait du se prendre un sale coup derrière la tête pour être dans cet état là, et il en était vraiment amoché. Il saignait.

Quelques larmes roulaient toujours sur les joues déjà bien trempées de la fille de Cupidon, et elle attardait son regard autour pour scruter. Si un mortel arrivait, elle allait les défendre. Un demi-dieu, l'aider, ou demander de l'aide selon son état. Et c'est là qu'elle la vit. Près du garçon, une lance majestueuse, éclaboussée de sang, imposante. Un frisson traversa l'échine de l'agenouillée, et elle étouffa un sanglot.

Tu t'es battu toi aussi, hein? Pour sauver les nôtres? Mais ces mortels ont été plus malins... dit-elle sans attendre de réponse, fixant un coup son arme et un coup les cadavres.

Quand elle s'attardait sur tout ce sang, les blessures du lancier, les cadavres... Lux repensa à son credo. Faites l'amour, pas la guerre. Et rien qu'à entendre sa voix raisonner, et se dire qu'elle a fait la guerre, et non l'amour, elle s'effondra une nouvelle fois, au dessus du corps inerte de l'inconnu. Elle passa sa main sur son cou afin de sentir son pouls et sourit quelque peu rassurée, reniflant.

Toi, au moins, tu as survécu. Je sais même pas si tu m'entends, mais ça me rassure de te parler. Mon petit ami a été tué, em...emp... Elle avait carrément beaucoup de mal à le prononcer, mais c'est ce qui était. Empalé... devant moi, pour me sauver. Alors, j'ai couru pour me venger, le venger, et venger les sang-mêlés qui avaient été blessés ou perdu la vie. Mais en faisant ça, je me suis perdue.

Sur ces mots elle leva les yeux au ciel.

Ne me tourne pas le dos papa, s'il te plaît, je me rattraperai...

Finalement, elle se décida à bouger. Mais comment allait-elle faire pour bouger le corps complètement rigide du blessé, à elle toute seule? Et son arme? Elle reporta son regard sur lui et le recoiffa, caressant bêtement sa joue.

Tu m'aides pas vraiment mon beau, une petite allumette comme moi, ça va être difficile de t'emporter jusqu'à l'infirmerie, en plus ta super arme.. Je serai curieuse de savoir où tu l'as eue, et aussi qui est ton parent divin, d'ailleurs, disait-elle d'une voix qui se voulait rassurante. Pour lui, ou pour elle?

La blonde prit soin de retirer doucement son bras pour laisser reposer la tête de l'infirme sur une touffe de feuilles qu'elle avait pris soin de rassembler.

Je vais essayer de te déplacer, mais je promets rien... Sinon, on va attendre que quelqu'un arrive...

Elle fit le tour du corps, et vint essayer de soulever sa lance. Impossible. Elle essaya de toutes ses forces, lâchant des petits grognements féminins peu crédibles et abandonna l'idée, se laissant tomber sur les fesses.

C'est sympa comme enchantement ça monsieur! Ca m'aide vraiment, lança-t-elle en riant doucement, le regardant. Quelle idiote, je suis sûre que tu m'entends pas, mais au fond ça me rassure. Je m'appelle Lux. Et je suis une fille de Cupidon. Même si... j'ai répandu beaucoup de choses mais pas d'amour dernièrement...

Elle s'étira un peu au sol avant de se relever pour évaluer la situation. Elle s'imagina maintes et maintes manière de porter le garçon, abandonnant malheureusement sa chère lance sur le champ de bataille... Mais il fallait l'emmener à l'infirmerie rapidement. A ce moment-là, le cœur de Lux s'emplit d'espoir, de renouveau, presque de joie. Les images sordides de ce qu'elle avait fait et vécu ce soir-là étaient remplacé par des visions d'un futur heureux et bâti par l'amour.

Alors, elle s'accroupit près du garçon et lui prit une nouvelle fois la main, regardant le ciel au dessus des arbres bien élancés. La pluie avait laissé place au bal des étoiles et de la lune, éclairant un peu à travers la verdure.

Tu verras, on va s'en sortir. On va venir nous chercher.

Et, comme une prière exaucée en l'espace de quelques secondes, des lampes torches vinrent éclairer l'endroit, et elle sut au fond de son coeur qu'il s'agissait de membres du Camp.

Tu vois, continua-t-elle. On vient nous chercher. Tu vas aller mieux. Mais promets moi une chose, d'accord? N'abandonne pas. Bats toi, vis, à quel point tu es blessé à l'extérieur comme à l'intérieur, bats-toi. Je sais que ta blessure n'est pas que physique, car ici, tous ne sont blessés que comme ça. Et ce que tu ressens est totalement différent. Je ne peux pas prétendre ce qui se passe, mais bats-toi. Je t'en prie.

Sur ces dernières paroles, trois envoyés de l'infirmerie se penchèrent sur eux.
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MessageSujet: Re: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyMar 21 Juin - 20:57

please wake up... - { Lux & Kenan} -La chaleur de ses mains ressemblait fortement à celle de sa fiancée. Bien trop de similitudes pour qu’il l’ignore trop longtemps. Kenan se baignait toujours dans l’obscurité, aveugle et sourd, mais son cœur continuait à battre et à recevoir des coups. Il percevait cette voix lointaine supposant qu’il s’était battu contre des mortels. Il n’avait pas hésité à prendre sa lance pour détruire et non pour protéger. Ce n’était pas une lance ordinaire. Les armes des demi-dieux perçaient les monstres et passaient au travers de simples hommes, mais pas celle-ci. Il n’en avait pas exprimé le souhait, seul le hasard lui avait procuré une telle opportunité. La prise sur son corps se resserre légèrement. Pour lui elle est légère, pour la sang mêlé ce doit être une étreinte tout ce qu’il y a de plus chaleureux.

L’histoire qui suivit, Kenan ne voulait pas l’entendre, mais il demeurait là, inerte, parfaitement immobile. Ses yeux n’exprimaient rien et ses émotions étaient inexistantes, absorbées par son propre pouvoir ou en suspens, quelque part, prêtes à le détruire en l’assaillant par coups.  Pourtant, des larmes roulaient sans fin le long de ses yeux clairs, comme s’il avait été figé dans cet état et ne pouvait en revenir. Il était destiné à se vider de toutes ses larmes et ne s’y opposerait pas. Il fallait pourtant bouger, mais rien, il n’en était pas capable.

S’il en avait été capable et si son état le lui avait permis, il aurait sans doute laissé échapper un léger rire, à peine audible dans ce sourire en coin qui le caractérisait tant. C’était lâche, sans doute pour la plupart de ses paires, de lâcher prise face au carnage, d’être si touché qu’il n’en ressentait plus rien. Plus le goût de vivre, plus le goût pour perpétuer cette bataille sans fin. C’était inutile, la cause des sangs mêlés était perdue depuis le début et dès lors qu’il l’avait compris, les remarques glissaient sur lui comme l’eau le ferait sur une surface imperméable. La jeune femme était couverte de sang, autant que lui devait l’être, ni odeur, ni liquide ne parvenait à le faire sortir de sa torpeur. Il aurait voulu rire et relativiser, il aurait voulu lui dire que sa fiancée était une de ses sœurs. Il aurait voulu faire preuve d’un peu plus de réconfort, mais il se noyait et ne se débattait pas pour survivre. Peu à peu, ses yeux se fermaient sur une note plus douce qu’il avait accueilli malgré lui. Ça avait un goût frais, une couleur qui oscillait entre le vert pâle et le blanc. Un fil aussi épais qu’un cheveu qui pourrait à tout moment casser et qui malgré tout avait effleuré la surface de l’eau. De l’espoir, pour lui, pour eux ? Pour tous. Mais il ne voulait pas y croire, s’enfonçant toujours plus jusqu’à perdre conscience. Il avait perdu trop de sang. Seul son océan de larmes s’agitait au rythme des pas de ses semblables.

***

De nouveau ses yeux s’ouvrirent sur cette silhouette paisible, endormie non loin. Il ne voyait qu’elle sur sa chaise de fortune et les gens qui passaient dans son champ de vision, restreint par la fatigue et la malnutrition. Voilà quelques jours que Kenan avait repris connaissance et se terrait dans un mutisme proche de la mort. Il ne présentait plus aucune séquelle si ce n’est cette blessure à la tête qui cicatrisait mal en raison de son refus d’avaler. Il fallait l’y aider, le rééduquer, encore fallait-il qu’il le veuille. Il n’avait pas évolué depuis ce soir-là, malgré toute la bonne volonté des âmes présentes et désireuses de le sauver. Au fond de lui, il savait que s’acharner auprès d’un jeune fils d’Apollon n’aurait sans doute pas changé la donne, mais il l’avait tout de même fait et s’en était pris à un ami, un garçon qu’il avait accueilli. Il l’avait secoué si fortement qu’il avait perdu foi en lui. Kenan était partagé entre plusieurs états. Il nourrissait sa colère pour oublier sa peine et ne voulait revenir sur cette décision injuste dont il avait malgré tout conscience. Il préférait mettre cela de côté. D’ailleurs, il mettait tout de côté, dans l’espoir que tout soit oublié et supprimé à mesure que le temps passait. L’espoir de s’éteindre. Il avait usé du peu d’émotion capable de l’atteindre pour le transformer à sa guise et nourrir ses plus sombres desseins. Ceux qui ne causeraient la perte de personne contrairement à tous les projets qu’il avait eu et qui n’avaient aboutis qu’à une seule et même fin : la mort de ses proches, de celles qu’il avait aimé comme personne et qu’il aurait voulu chérir jusqu’à la fin de ses jours. Il n’avait pas pu promettre et pourtant, chaque fois qu’il la regardait, il voulait essayer à nouveau. Tout se confrontait en lui, comme deux lignes parfaitement perpendiculaires qui essayaient de s’entrecouper. Lequel des deux fils gagnerait ? Lequel était sa rédemption ? Rien n’était certain, tout ça le faisait d’autant plus douter. Il avait le temps se disait-il, il l’avait à présent pour tout ce qu’il voulait et comptait bien le prendre. Ce temps qui filait à une allure folle avait freiné son rythme tout spécialement pour lui rendre la vie plus compliquée. Lui offrant du répit, suffisamment, voir trop pour réfléchir et peser le pour le contre. Chaque jour il n’en faisait rien, emmagasinant des mots qui pour tous avaient du sens, sauf pour lui. Il y avait néanmoins des améliorations pour les plus attentifs. Son regard était plus animé, ses sens étaient plus éveillés, bien qu’il soit toujours figé. Elle l’avait sorti du gouffre sans fin, tenu par un unique fil qui peu à peu en ralliait d’autres à sa cause. Parfois ils cassaient, mais d’autres prenaient le relais de sorte à le maintenir la tête hors de l’eau. Kenan ne pouvait plus l’ignorer. Lui qui se refusait à agir devait écouter ce qu’elle avait à dire puisqu’il répondait par l’inaction, elle était bien plus proche de la victoire que lui. Une chose qu’il ne remarquait pas vraiment. Sa douleur pesait son poids, parfois il lui arrivait de se perdre et d’écouter les petites voix dans sa tête, les bribes de conversations ou de ses pensées les plus sombres et qui le désarmais toujours quand il essayait ne serait-ce que d’attraper les fils pour remonter. Il n’y parvenait pas, en grande généralité il ne faisait que les effleurer pour laisser son bras retomber mollement contre sa cuisse. Mais la curiosité était tenace. Qu’allait-elle trouver aujourd’hui pour le faire tenir encore et le hisser toujours plus haut ?
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MessageSujet: Re: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyMer 22 Juin - 10:19


please wake up...
ft. Kenan Lane

Les guérisseurs de l'infirmerie posèrent des questions diverses et variées à Lux, un peu lourdes mais il le fallait. Elle, gardait les yeux rivés sur le garçon. Avec la lumière des torches, la blonde remarqua qu'il pleurait. Sûrement depuis longtemps, vu ses yeux rougis et ses joues humides. Et pourtant, curieusement, ni ses yeux, ni ses paupières, rien ne bougeait. Il était sans vie, au sens propre du terme. Mais il pleurait. Voir ce spectacle ne fit qu'amplifier les sanglots de la fille de Cupidon.

Dans un sens soulagée qu'il pleure, car cela voulait dire qu'il était bel et bien en vie et que son système fonctionnait encore, elle se retourna pour récupérer sa dague qu'elle rangea à sa taille, et qui deviendra plus tard sa favorite malgré tout le mal qu'elle a pu commettre avec. Quand elle revint à l'assomé, il avait fermé les yeux. S'était-il endormi ou avait-il lâché prise? S'était-il arrêté de se battre. Non. Il ne fallait pas. Elle passa sa main sur son cœur pour le sentir battre -en sachant que ce n'est vraiment pas le meilleur endroit pour ça-, et elle le sentit toujours. Mais encore une fois, ce vide prévalait. Ils le soulevèrent pour le mettre sur un brancard de fortune, et Lux leur emboîta le pas, se retournant une dernière fois pour poser les yeux sur sa lance que personne ne pouvait soulever, visiblement.

***

La fille de Cupidon s'était assoupie une seconde sur une chaise à moitié défoncée près du lit de Kenan. Elle avait fait ses recherches au Camp, et avait finalement découvert qui il était. Kenan Lane, fils de Trivia. Elle n'avait pas pu en savoir plus, mais c'était assez. Son état semblait s'améliorer cependant. Lux venait le voir et s'en occuper tous les jours sans exception, elle passait des heures et des heures à l'infirmerie pour surveiller son état. Elle voulait être là à son réveil. C'était toujours le même vide en lui, mais ce vide semblait se remplir petit à petit, très lentement. Des fois, ces pointes de sentiments semblaient l'agresser, mais beaucoup trop faibles pour les déceler. Quand elle le regardait, son expression se faisait plus vivante, il réagissait parfois. Peut-être son bras avait-il bougé une fois, mais étant fatiguée, elle l'avait relégué au rang d'hallucination. Elle dormait peu, de peur qu'une nouvelle attaque frappe le Camp à tout moment. Les seuls moyens de repos que Lux se trouvait, c'était les vingt minutes assise sur cette chaise en attendant une quelconque amélioration. Sans savoir pourquoi, elle se sentait responsable de lui, elle avait envie qu'il aille mieux en son nom. La soirée avait été mortelle, tout le monde y avait perdu un être cher. Elle-même avait perdu une de ses sœurs avec laquelle elle s'entendait plutôt bien, alors Kenan avait lui aussi du perdre quelqu'un. Le pauvre, il ne le savait sûrement même pas...

Une fille apporta un plateau repas sur une table à roulettes, et la blonde assura qu'elle s'en chargeait. Elle se leva et s'approcha de Kenan qui avait les yeux ouverts, et le regard pas si vide que ça. Elle tenta un sourire.

Bonjour Kenan. Je vais essayer de te faire manger, d'accord? dit-elle d'une petite voix calme et douce en passant un gros oreiller derrière sa tête délicatement pour le relever un peu.

Le pauvre garçon n'était nourri qu'à la purée. En même temps, que pouvait-il manger de plus dans cet état là? La fille goûta le plat, et il lui semblait beaucoup trop chaud. Elle posa donc la cuillère dans l'assiette et attendit un peu. Les blessures du fils de Trivia semblaient avoir cicatrisé à part une au niveau de la tête. Pour la première fois depuis son intense activité à l'infirmerie, Lux s'attarda sur les autres patients, et elle fut choquée de ce qu'elle y vit. Des garçons et des filles amaigris, qui ne semblaient plus manger car trop malades ou blessés sérieusement, certains gémissaient de douleur à longueur de journée, selon les infirmiers. Elle n'avait jamais daigné les regarder avant, et elle avait raison.

Elle revint à son patient à elle, et posa sa main sur son bras. Elle ne cessait de se demander pourquoi il se renfermait comme ça, dans un état proche de la mort, alors que tout allait bien? Il n'était pas mort, le Camp avait été sauvé au détriment de quelques vies, certes, mais qui étaient-elles pour lui? Après avoir goûté une nouvelle fois à la purée de pomme de terres qu'elle trouva délicieuse et tiède, elle tenta une fois d'amener la cuillère à ses lèvres.

Lux? dit une voix masculine dans le dos de la blonde, qui tourna simplement la tête, la cuillère toujours en face des lèvres de Kenan.

C'était un de ses frères, un fils de Cupidon. Elle ne s'entendait pas à merveille avec tous ses frères et sœurs, pour la bonne et simple raison qu'ils ne pensaient pas tous la même chose qu'elle de l'amour. A une exception près, Orion. Mais ce garçon là était un peu désespéré sur les bords et complètement désemparé face à la situation. Il ne savait pas gérer ses sentiments et était maladroit. Nombre de fois Lux avait tenté de l'aider et de l'accompagner, mais c'était un flemmard avant tout.

Oui? répondit-elle. Il fit un geste de la tête vers Kenan, l'air désolé.

C'était le petit-ami de Lia. Peut-être que tu aurais aimé le savoir, puisque tu ne les avais jamais vus ensemble.

Sans s'occuper une seconde de plus du garçon qui repartit immédiatement de toute façon, ce fut un choc. Lia, fille de Cupidon, demi-soeur mais avant tout amie de Lux, s'avérait être la petite amie de Kenan. Quel poids. Elle allait devoir être celle qui lui annoncerait la nouvelle. Elle posa la cuillère dans l'assiette et prit la main du garçon.

Je sais pas si tu as entendu... commença-t-elle, le souffle court. Au cas où, je vais me répéter.. C'est Lia elle...

Lux grimaça, ne sachant pas comment annoncer la chose. Elle marqua une pause et réfléchit un instant. Et s'il le savait? Si cet état qu'il s'infligeait était un prolongement de la souffrance qu'il avait ressentie en perdant sa petite amie.

Elle est morte... Mais ça je crois que tu le savais déjà, non Kenan...?

Sur ces derniers mots, qu'elle avait lâchés dans un souffle triste, elle assimila sa souffrance à la sienne.

Je comprends ce que tu ressens, personne ne mérite ça. Aucun de nous. Mais tu sais ce que personne ne mérite aussi? C'est cet état que tu t'infliges.. ajouta-t-elle en serrant sa main, ayant posé la purée sur la table. Elle se releva après ces paroles.

Submergée par la fatigue, les larmes roulèrent sur ses joues, dans le plus grand des silences.


 
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MessageSujet: Re: please wake up... (kenan&lux, abandonné)   please wake up... (kenan&lux, abandonné) EmptyVen 24 Juin - 1:23

please wake up... - { Lux & Kenan} -
note avant lecture:
Elle était si paisible, tout le monde semblait avoir trouvé la paix en ses rêves et lui était partagé entre sommeil et réalité, de sorte qu’il souffre moins sans pour autant être débarrassé de ses souvenirs et de ses peines. Mais de plus en plus, lorsqu’elle venait, il ressentait et son don, comme anesthésié par son état ne captait que les émotions de la jeune femme. Elle venait d’ouvrir les yeux. Kenan nageait toujours sans s’épuiser, retenu par les fils qu’elle avait laissé en lui et qu’il voulait bien chercher à comprendre l’observait avec attention, de toute façon ce qu’il en résultait d’un point de vu extérieur était ce regard vide qui parfois brillait d’une lueur triste, ses yeux autrefois d’un bleu océan s’étaient ternis jusqu’à devenir aussi noir que les profondeurs. Quelque fois, ses pupilles voulaient bien réagir, d’autres, il semblait ne même pas cligner des yeux, telle une poupée de chiffon que l’on pouvait bouger dans tous les sens sans y trouver la vie.

Le plateau déposé, Lux s’était approché, il avait appris son prénom, il savait qu’elle était fille d’Eros et ce qu’il pensait d’elle était positif. Sa douleur était partagée, bien qu’il ne le souhaite à personne. Ça le rendait curieux. Il aurait souhaité qu’elle le lui dise, comment elle faisait pour vivre sans son aimé. Il aurait souhaité qu’elle lui assure ne plus avoir à souffrir pareillement, ayant vécu cette tragédie par deux fois. Mais au lieu de ça, elle le nourrissait, à défaut d’avoir une conversation, ne serait-ce qu’une réponse de la part du romain. Il ne bougeait pas, sentant les odeurs de purées, toujours la même chose qu’il ne rechignait pas à avaler, n’ayant pas la force de se rebeller comme celle de s’agripper aux liens qui le maintenaient à la surface de ces eaux troubles. Kenan ne savait pas ce qu’il voulait. Plus précisément, ne plus rien voir ni entendre ou sentir lui faisait envie, la mort serait moins pénible, mais il ne rejoindrait certainement pas les deux femmes de sa vie. De l’autre, la vie lui semblait si fade, pleine de douleurs et encore si longue qu’il la voyait comme un calvaire plutôt qu’une chance.

Le fils de Trivia repéra du mouvement, le nom de Lia fut prononcé et la demi-déesse avait eu un regard peiné. Elle était sa demi-sœur, elle pouvait comprendre et elle tenait sa main pour lui annoncer la nouvelle qu’il savait déjà. Dans ses yeux, une mince lueur tremblait. Ou était-ce les larmes qui cherchaient par n’importe quel moyen de s’enfuir ? Kenan esquissa un mouvement, une brève contraction de sa main que la demoiselle ne vit pas. Ses mains tremblaient imperceptiblement à moins d’être en contact. Maintenu à la surface, Kenan cherchait à replongeait, mais il était accroché à la tristesse de la jeune femme qu’il absorbait à son insu pour remonter. Le fil s’était mêlé au sien, d’une couleur d’un bleu pâle et pourtant si pur qu’il en restait sans rien faire.

Ne pleure pas, je t’en prie, ne pleure pas… je me sens si seul, ne t’en vas pas
Kenan ne pouvait s’empêcher de penser ainsi, comme si toute sa vie ne dépendait plus que d’elle. C’était en quelque sorte le cas, il ne pouvait rien faire sans elle, sans cette présence pour se soucier de lui plus que celles autour qui ne traitaient pas au cas par cas, insensiblement, mais professionnellement. Lui qui était à fleur de peau avait besoin de ce que lui apportait chaque jour la demi-sœur de son aimée. Il s’agrippa un peu plus fortement à ses sentiments, répétant en boucle comme un écho au-dessus des légères vagues dans lesquelles il était pris de ne pas s’infliger pareil état. Il voulait lui montrer qu’il ne cherchait pas à s’isoler, qu’il avait besoin de temps pour s’en remettre, qu’il avait déjà plongé et que sortir totalement prenait du temps. Kenan ne savait pas si cet élan lui était dû à elle, ou s’il agissait de son propre chef. Il était en contradiction avec lui-même, refusant de vivre, mais refusant de mourir aussi. Il fit une chose simple, concentrant toute son énergie pour envoyer un signe à la demoiselle. Si son arme était restée au loin elle n’y bougerait pas à moins qu’il ne la lui commande d’une simple caresse. Et s’il ne pouvait atteindre la lance, il pouvait en revanche offrir une preuve de sa présence en effleurant la cuillère sur la table. Elle était tombée sur le drap, à moins qu’il n’en décide autrement, elle ne pourrait être récupérée facilement. De quelques grammes, le couvert passa à quelques kilos, suffisamment léger malgré tout pour que la blonde puisse la soulever et sentir malgré tout la différence. Kenan espérait ne pas paraître désespéré et têtu dans une tentative désespérée, comme s’il envoyait ce signe pour témoignait de son manque de motivation, de sa dépression. Il ne refusait pas de manger, il voulait simplement qu’elle le remarque et plonge son regard dans le sien, y décèle quelque chose de nouveau, ressente peut-être les émotions qu’il lui envoyait à son tour sans même savoir qu’elle était doté du pouvoir d’empathie. Son cœur souffrait toujours autant et ses émotions ne permettaient pas encore d’être classé parmi les humains, mais il n’était plus un légume. Quelques piques d’émotions, parfois contradictoires se bousculaient doucement, n’encrant pour l’instant que les racines de leurs fleurs.

Ses yeux, bien que baignés de larmes, exprimaient peut-être de la malice, de la peur, de la tristesse. Par-dessus tout, de la culpabilité, parce qu’il n’avait pas su la protéger, parce qu’il infligeait dorénavant son état à ceux qui se souciaient de lui et qui pourtant ne le connaissaient pas. Eux aussi avaient subi les pertes, frères, sœurs, amants et amantes. Ils s’étaient tous montrés plus braves et avaient autant de cœur que lui. Sa sensibilité accrue était sans doute la cause de son immobilité, néanmoins, il ne voulait pas se cacher derrière ça. Il se demandait ce qui clochait et la seconde suivante se disait : à quoi bon ? Ainsi était le jeune homme, partagé, suffisamment pour que sa concentration actuelle pour mettre en œuvre des efforts visibles soient équivalant à des loupiottes qui n’enverraient qu’une fois sur deux le signal qu’on leur demande d’envoyer.

S’il te plait, regarde-moi…. S’il te plait, s’il te plait, tourne la tête… s’il te plait, ne m’abandonne pas, je veux essayer, ne me lâche pas maintenant, je veux te décharger de toute la peine que j’ai occasionné et bien plus encore, tu ne mérites pas ça

C’est alors qu’il comprit que la culpabilité ne rongeait pas que lui, et que quelque part, si elle était là ce n’était pas seulement parce qu’il en avait besoin. Lui aussi était utile et il pouvait l’être davantage s’il redevenait lui-même. Le pouvait-il seulement ? Et trahir sa parole de ne pas user de son don ? Etait-ce toujours valable s’il l’acceptait et voulait l’employer à bon escient ? Kenan ne se laissa pas aller à cette réflexion cette fois. Il envoyait de toutes ses forces les signaux les plus improbables possible pour être visible, pour que quelqu’un note le changement aussi moindre était-il, il y en avait quand même.
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