... dans les bois.

Ses pieds essayaient de se frayer un chemin dans la flore, entre les armes, amas de ronce ou arbuste. Les branches craquait sous son pas et les bonds de Jules, sa petite soeur qui gambadait devant lui. Il fit un bruit de succion sa langue contre les dents comme un reproche : « T’éloigne pas j’t’ai dis » mais elle n’écoutait rien car elle savait que son grand frère était trop préoccupé à ne pas se manger face contre terre. Il observait toujours tout autour de lui, mais parfois il s’autorisait un peu de jeu avec sa petite soeur, sur le ton de « Promenons-nous dans les bois… ». Des rires, des petits cris de peur ou de douleur après une belle chute, Jules la petite blonde s’amusait malgré tout comme une folle. Elle était trop habituée à partir à l’aventure en pleine nature avec Hillel, qu’elle était comme un poisson dans l’eau. Elle adorait ça, plutôt que des grandes salles de jeu et plein de bloc moteur. Ici, sa salle de jeu elle se la créait elle-même. Un bruit l’avait alors inquiété et il avait attraper sa soeur pour la coller contre lui. Il jaugea la forêt silencieuse et ces craquements. Son palpitant s’accélérait et Jules pouvait l’entendre à la respiration courte de son frère aîné. Elle n’avait que deux ans, mais à cet âge là, ils ressentaient beaucoup plus de chose qu’on ne l’imaginait. Elle ne bougea pas, aspirant l’angoisse d’Hillel. Finalement, sortant des fourrés à six mètres de là, un magnifique cerf. Hillel avait sourit et s’improvisa spécialiste des animaux avec sa petite soeur. Les yeux brillants elle lâcha le demi-dieu pour courir vers l’animal, mais à peine deux pas maladroits et il était parti aussi vite qu’il était arrivé.

Après bien dix minutes de marche, et dix autres Jules accroché sur ses épaules, il arriva dans l’antre de son amie. Il était en déplacement sur New-York pour profiter et voir pas mal d’ami à la Colonie ou vivant aux alentours de la ville. Avant de partir de San Francisco, il s’était donné rendez-vous avec Triss à son spot habituel dans la forêt à quelques kilomètres de New-York. Pas de soucis, sauf qu’il n’avait pas prévu de venir avec sa petite soeur. C’était inconscient… Il le savait ! Mais… Il passa alors sa tête avec un grand sourire lorsqu’il devina la silhouette de son amie grecque. Et rousse ! et juste après, Jules se faufila entre les jambes de son frère et s’annonça d’un « bonjour ! » qu’elle avait presque crié. Puis elle parti alors se balader pour découvrir ce nouveau décor qui était bien plus intéressant que de discuter avec une inconnue. Hillel balança au sol un énorme sac à dos au sol, utilisé pour les randonnées.
« C’est ma soeur t’sais. J’t’en avais parlé, fit-il presque blasé en voyant la petite toute excitée qui n’arrêtait pas de bouger. Ca va ? J’sais… T’vas me dire, c’est complètement con de la ramener en pleine nature… Avec deux demi-dieux. J’ai pas trop eu l’choix en fait » se gratta t-il la tête avant de s’installer à côté de Triss et se tortillant pour essayer de voir sa petite soeur. Putain mais elle est où ? Jules avait déjà grimpé sur un bout de ruine et s’assit à cheval dessus. « Je suis sur la moto ! » chantonnait-elle en conduisant et pensant même à appuyer sur le klaxon comme si c’était une voiture.

Il se frotta les jambes couvertes de fines griffures, ayant eu la bonne idée de porter un short. Il donna un petit coup de coude à la demoiselle avec un petit sourire. « C’est con que ma soeur soit là, je trouve l’endroit propice pour te faire la cour. » lui avait-il lâché avant de s’allongé dans l’herbe, la tête pile sous un rocher qu’il rendit plus confortable en posant ses mains derrière la tête. Il ferma les yeux, gardant une oreille sur le qui-vive pour veiller sur sa petite soeur. Sa mère était partie en Australie sur un coup de tête avec Fred le soir même où il était de son premier jour de permission. Il était donc le seul responsable de Jules. Il était content, car c’était rare qu’ils lui fassent autant confiance même si ça se faisait de plus en plus souvent grâce à son beau-père. Sauf que ça tombait au mauvais moment.
« T’es vraiment chiante t’sais. Je pensais te croiser à la Colonie, comme ça j’aurais pu faire d’une pierre deux coups et voir tout le monde. Non tu m’entraines jusqu’ici et idiot comme j’suis, je viens pour tes beaux yeux verts… Dis, tu dors à la Colonie ce soir ou chez toi ? Je sais pas où crécher… Je comptais allé à la Colo, mais y’a ma soeur. C’est comment l’ambiance là-bas ? Ca me fait vraiment chier de devoir voir tout le monde en ville. » lui balança t-il toutes ses pensées un peu en vrac. Faut dire qu’à chaque chemin escarpé il avait pensé à toutes les insanités et les reproches qu’il pouvait lui jeter à la figure. Enfin qu’il aurait aimé. Donc il se déchargeait de tout ce qu’il n’avait pas pu lui dire.

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