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 (jaz) i'm the lesser of two evils

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MessageSujet: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 11:24

- JASMINE CAMELLIA BEAUREGARD -
dossier n°xxxx-xx ; informations générales.
NOM •• pas d’histoire sentimentale à propos d’un patronyme qui passerait de génération en génération. bien qu’elle aurait voulu honorer la mémoire de son père, elle avait aussi besoin de se construire une nouvelle identité. beauregard, donc, pour l’unique raison que ce nom sonnait comme une mélodie à son oreille. intérieurement, elle chérit encore le souvenir de son nom de naissance, mais c’est un secret qu’elle n’est pas prête de partager. PRÉNOM(S) •• jasmine, camellia, elle aurait pu être aussi douce que ces fleurs que sa mère semblait chérir, mais le sort en a décidé autrement. SURNOM(S) •• peu de personnes sont susceptibles de lui trouver des surnoms, car rares sont les gens à la fois proches d’elle et au courant de sa réelle identité. auprès d’eux, elle aime pourtant se faire appeler jaz, un diminutif de son prénom qui convient bien au vent d’une époque qui ne lui est pas encore pleinement familière, mais qui a au moins le mérite d’évincer la connotation florale, héritage d’une mère dont elle ne veut rien savoir. ÂGE •• si elle ne paraît que vingt-six ans, elle en a en réalité quatre-vingt-dix-huit - et non, elle ne vous donnera pas le secret de sa crème anti-âge. DATE ET LIEU DE NAISSANCE •• elle est née un jour de passage de l’hiver au printemps, le 20 mars 1919, dans le sud de la france au lendemain de la première guerre mondiale. NATIONALITÉ •• elle est née française, mais elle a pu acquérir la nationalité américaine grâce au DLCEM et de nouveaux papiers n’indiquant pas sa réelle date de naissance. ORIGINES •• son père était un juif installé en france, sa mère est une déesse romaine. OCCUPATION •• agent double pour le compte du DLCEM. ORIENTATION SEXUELLE •• elle n'en a aucune idée car il s’agit tout simplement d’un concept étranger pour elle. à son époque, l’homosexualité était un sujet sensible, on supposait simplement que tout le monde était hétérosexuel et que l’attirance pour une personne du même sexe était l’oeuvre du diable dont il fallait se libérer. et bien qu’elle refuse de se l'avouer, le diable est en elle, ou plutôt, on dirait aujourd’hui d’elle qu’elle est lesbienne. à supposer qu’elle soit en premier lieu capable d’éprouver de réels sentiments pour quelqu’un, le DLCEM lui ayant plutôt appris à jouer de ses charmes pour piéger des demi-dieux. STATUT CIVIL •• elle est célibataire, même s’il lui arrive de devoir entrer dans des jeux de séduction ou des relations factices pour le compte du DLCEM. PARENT DIVIN •• sa mère est proserpine, reine des enfers et déesse romaine associée au changement des saisons, au retour de la végétation à l’occasion du printemps. POUVOIR(S) •• domestication des chiens des enfers, ces créatures qui terrifient une immense majorité de demi-dieux, mais qui, pour jasmine, sont les partenaires de jeu les plus fidèles qu’elle eût jamais connus. elle peut s’unir à eux par un lien d’empathie lui permettant de communiquer à travers des émotions. une fois que ce lien est établi, ces créatures d’ordinaire sauvages deviennent ses alliés, prêts à tout pour l’aider ou la protéger. leur capacité à utiliser le vole d’ombre en fait également un moyen de transport plutôt pratique. + phytokinésie à l’image de sa mère qui représente le printemps et la renaissance de la végétation, elle peut faire grandir n’importe quelle plante, arbre, racines et autres fleurs par la simple force de sa volonté et s’en servir comme bouclier ou comme cage pour ses ennemis - du moins, quand elle arrive à le contrôler. ARME FÉTICHE •• loin des armes rudimentaires traditionnellement associées aux demi-dieux, jasmine privilégie son révolver dont elle a appris à se servir lors de son entraînement au DLCEM. DÉFAUT FATAL •• comme pour beaucoup d’enfants des enfers, c’est la rancune qui saurait avoir raison de sa peau. incapable de pardonner lorsqu’un tort lui est fait à elle ou à une personne qui lui est proche, elle nourrit ses rancoeurs même si elles devaient lui coûter la vie, et le temps ne fait rien pour atténuer ce sentiment, bien au contraire. MEMBRE DU DLCEM DEPUIS •• elle a rejoint l’organisation en 2013.
CARACTÈRE.
rancunière, sans doute le premier adjectif venant à l’esprit de quiconque voudrait la décrire. de la moquerie insignifiante aux crimes des dieux, tout y passe et elle ne pardonne jamais. + manipulatrice, un trait de caractère qu’elle ne possédait pas en grandissant, mais qui s'est doucement insinué en elle à mesure que son entraînement au sein du DLCEM prenait de l’ampleur. à présent, elle est prête à tout pour parvenir à ses fins, ce qui fait d’elle une agent double redoutable. + perdue, déboussolée dans une époque et sur un continent qui ne sont pas les siens. elle cultive la nostalgie de son enfance et de la présence de son père. + un peu secrète, mystérieuse, elle a du mal à se dévoiler et ne s’attache pas facilement. avec un métier comme le sien, la plupart de ses sentiments sont factices. + hyperactive, elle compense le désastre de sa vie personnelle en étant toujours occupée. + bienveillante, si elle s’est laissée séduire par le DLCEM ce n’est pas parce qu’elle a mauvais fond ou qu’elle se laisse aller à l’hybris, mais parce qu’elle est persuadée de bien agir : les dieux et ceux qui les servent ne se préoccupent pas des dommages qu’ils causent sur terre, leur règne doit s’achever. + vaillante, courageuse, elle ne recule pas face au danger. + observatrice, perfectionniste, elle a le souci du détail et n’accepte que la réussite dans ce qu’elle entreprend. + de nature plutôt introvertie, elle compense par quelques (faux) sourires et son physique séduisant. + bien qu’elle apprécie la libération des meurs de l’époque actuelle par rapport à la sienne, elle a encore quelques réflexes vieux jeux. + passionnée, impulsive, elle se laisse souvent submerger par ses émotions. + à peu près aussi têtue qu’une mule. + elle est très indépendante et ne compte sur personne d’autre qu’elle-même.

QUELQUES ANECDOTES.
01. la première fois qu’elle a rencontré un chien des enfers, elle ne connaissait rien du monde mythologique et pensait simplement avoir adopté un chien errant particulièrement… imposant. malgré cela, sa naïveté enfantine avait choisi pour lui - ou plutôt pour elle, puisqu’elle s’était avéré être une femelle - le doux nom de princesse. 02. à chaque fois qu’elle change d’identité dans le cadre de son rôle d’agent double, elle choisit un prénom en rapport avec la végétation tel que daisy, daphne ou encore dahlia. cela lui rappelle sa mère et les raisons pour lesquelles elle a rejoint l’organisation. 03. élevée par son père, elle en était très proche. elle ne saura cependant jamais si ce dernier n’avait jamais connu la nature divine de proserpine ou s’il ne l’avait simplement pas crue, dans tous les cas, il n’avait jamais abordé le sujet avec jasmine et l’avait élevée dans la tradition juive, même si cette religion se transmet habituellement par la mère. enfant, elle ne pouvait presque compter que sur lui - et sur princesse évidemment. à l’époque, un père célibataire avait de quoi faire jaser les voisins et ils étaient fréquemment pointés du doigt. jasmine s’en fichait, elle était heureuse comme ça. 04. elle n’a rencontré sa mère qu’une seule fois, c’était en 1941, alors qu’une partie de la france était occupée et que la zone libre n’était pas totalement sûre. face aux menaces de déportation des juifs, proserpine était venue l’arracher à son père pour la mettre en « sécurité » à l’intérieur du casino lotus… seul problème ? elle l’a ensuite oubliée là, et jasmine n’en est sortie qu’en 2013 pour apprendre que son père avait péri pendant la guerre. elle n’a jamais pardonné aux dieux, et ne leur pardonnera sans doute jamais. 05. sa langue maternelle est le français. en réalité, elle a appris des bases d'anglais à son insu pendant son "séjour" au casino lotus. elle ne s'entraîne à le maîtriser parfaitement que depuis qu'elle en est sortie et s’exprime toujours avec son accent du sud de la france. et, oui, se retrouver à une époque qui n’est pas la sienne dans un pays dont elle ne parle pas la langue fut une expérience traumatisante. 06. bien qu’elle méprise sa mère, elle tient d’elle le fait d’avoir la main verte et la présence des plantes parvient toujours à l’apaiser. son appartement tient d’ailleurs plus de la serre que d’autre chose. elle y fait surtout pousser des plantes au caractère médicinal et se soigne beaucoup avec ça, elle n’est pas encore certaine de faire pleinement confiance à la médecine moderne. 07. elle n’a sans doute jamais vu la majorité des films cultes des derrières décennies et elle ne s’intéresse que très peu à rattraper son retard musical, cependant elle s’est prise de passion pour la mode actuelle qui lui permet de s’exprimer bien plus librement que celle de son époque. 08. quelle que soit la température, elle ne boira jamais rien d’autre que du thé, mais elle aime bien changer leur goût en fonction des saisons. 09. si son revolver reste son arme de prédilection, elle a également appris à se battre à l’épée dans le cadre de son entraînement d’agent double. elle a beau avoir l’air frêle de prime abord, c’est une combattante redoutable, sa rancoeur la poussant chaque jour à se surpasser. 10. elle ne sait pas trop comment vivre le fait d'être une demi-déesse. le DLCEM lui a appris à les haïr et elle ne remet pas cette idéologie en question, mais au fond d’elle, elle ne se sent pas comme les monstres des histoires qu’on lui a tant de fois répétées.
interview de jasmine c. beauregard, DLCEM.
01. •• QUE PENSEZ-VOUS DES DIEUX ? ET DU MONDE MYTHOLOGIQUE DANS SON ENSEMBLE ? Élevée dans la tradition juive, sa relation avec des dieux païens était sans doute condamnée d’avance, et ses connaissances du monde mythologique s’arrêtaient aux références qu’elle écoutait distraitement depuis les bancs de l’école. Jamais elle n’aurait pensé que ces vieux mythes viendraient ruiner sa vie. Si Proserpine avait tenté de lui ouvrir les yeux lorsqu’elle était venue l’arracher à son père pour la mener au Casino Lotus, ce n’est qu’au sein du DLCEM qu’elle a véritablement pris conscience de l’existence du monde mythologique, et de son appartenance à ce monde. Évidemment sa perception s’en trouve altérée par l’idéologie de l’organisation et par l’expérience de sa propre rancoeur : il n’a pas fallu bien longtemps pour la convaincre que les dieux et tous ceux qui tentent de les protéger sont fondamentalement mauvais, sans aucun respect pour le monde et les personnes qui le peuplent. À ses yeux, les dieux - tous les dieux, elle a perdu la foi - sont destinés à disparaître et elle serait plus qu’heureuse de pouvoir y apporter sa participation. Ainsi on peut dire que son seul rapport au monde mythologique se résume à sa capacité de domestiquer les chiens des enfers dont elle apprécie toujours la compagnie.

02. •• AVEZ-VOUS PARTICIPÉ À L'INTRUSION DES CAMPS ? QU'ÉTAIT VOTRE RESSENTI ALORS ? Elle n’a participé à l’invasion d’aucun des camps tout simplement parce qu’elle est un agent double. Le DLCEM ne pouvait pas risquer de briser sa couverture au cas où l’un des demi-dieux qu'elle aurait rencontré lors de l'une de ses missions aurait été présent pour la reconnaître. De plus, elle venait d’achever son entraînement à cette époque, et même si elle avait été agent de terrain, elle doute que l’organisation lui aurait déjà fait confiance pour une mission d’une telle envergure. Néanmoins, elle soutenait les attaques de tout son coeur. Pour elle, les camps sont des lieux de débauche et de concentration du mal avec tous leurs temples à l’effigie des dieux. Elle rêverait de les voir anéantis, avec tous les sang-mêlés qui les supportent et les protègent. Elle est persuadée que d’autres qu'elle finiront par ouvrir les yeux et que l’organisation saura les accueillir comme elle l’a accueillie.

03. •• QUELLE EST VOTRE PLACE DANS L'ORGANISATION ? POURQUOI ET COMMENT L'AVEZ-VOUS REJOINTE ? Pourquoi ne l’aurait-elle pas rejointe ? Elle a été suffisamment chanceuse pour attirer l’attention d’un agent du DLCEM alors qu’elle errait, seule, déboussolée et complètement apeurée dans les rues de Las Végas, portant une tenue tout droit sortie des années 40 et vociférant quelques jurons français destinés à sa mère. L’organisation a su lui redonner une raison de vivre dans un pays et à une époque dont elle ne connaissait rien. Ils ont su profiter de ses faiblesses et de sa rancoeur pour en faire un parfait petit soldat à coups d’entraînement physique intensif et de bourrage de crâne idéologique. Elle n’a pas non plus fait grand chose pour leur résister, quelle autre perspective avait-elle après avoir découvert que son père, sa seule famille, était mort soixante-quinze ans auparavant alors qu’elle n’avait pas pris une seule ride. Elle est agent double, ce qui en fait l'arme parfaite : jamais les demi-dieux ne suspecteraient l’un des leurs.

04. •• AVEZ-VOUS SÉJOURNÉ À LA COLONIE/CAMP JUPITER ? Lupa n’est jamais venue la trouver, et c'est tant mieux. Elle n’a jamais soupçonné son appartenance au monde mythologique. Lorsqu’elle était enfant, la présence de Princesse, son étrange chien des enfers, dissuadait d’autres monstres de trop s’approcher d’elle. Quant à son père, elle doute qu’il fût un jour au courant de sa condition. C’était un Juif très croyant, pour lui l’existence d’autres dieux païens était inconcevable, et de ce fait, il se laissait volontiers tromper par la Brume. Et même si elle l’avait su, elle n’aurait sans doute pas apprécié le Camp Jupiter : d’abord parce qu’elle était très heureuse de passer tout son temps en compagnie de son père, ensuite parce que, avant l’intervention du DLCEM, son tempérament guerrier n’était pas particulièrement développé. Elle aurait sans doute fini seule sur un hamac peu confortable de la cinquième cohorte, en bref, elle était bien mieux à la maison.
à propos du joueur.
PSEUDO/PRÉNOM •• electralungs/manon. ÂGE •• vingt-et-un ans. COMMENT AS-TU CONNU MALUM DISCORDIAE ? •• il me semble bien que c’était par bazzart, mais ça fait longtemps déjà, ma mémoire me joue peut-être des tours. (jaz) i'm the lesser of two evils 1573464409 COMMENT TROUVES-TU LE FORUM •• au top, toujours plus beau, toujours plus génial, au point qu’on ne peut pas résister de se dédoubler. (jaz) i'm the lesser of two evils 1211080569 AVATAR •• la magnifique jenna-louise coleman. (jaz) i'm the lesser of two evils 1737477489 SOUHAITES-TU UN PARRAIN ? •• je connais la maison. (jaz) i'm the lesser of two evils 521084209 UN DERNIER MOT •• écrire ici.
©️ .ipar haizea


Dernière édition par Jasmine Beauregard le Mar 30 Mai - 19:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 11:24

HISTOIRE
I'm just a product of the system, a catastrophe, and yet a masterpiece, and yet I'm half diseased
1919 ; « - Félicitations ! » Elle se tenait sur le pas de sa porte, un sourire brillant accroché aux lèvres et un couffin dans les bras. Jakob nageait en plein cauchemar. Il avait d’abord failli ne pas la reconnaître. Proserpine. Un nom étrange, si étrange que, même si les souvenirs de son visage et de son corps étaient embrumés par l’alcool qu’il avait ingurgité cette nuit là, il ne pouvait pas l’oublier. Proserpine. Le nom de son pêché. Tout s’était joué un jour de juin 1918. La fin de la guerre n’était plus qu’une question de quelques mois, mais cela, il ne le savait pas. Jeune médecin en excellente santé, Jakob faisait partie des hommes qui avaient été mobilisés dès 1914 pour servir et protéger leur pays, et il était las. Las des champs de bataille qui se remplaçaient si vite les uns les autres qu’il avait fini par en perdre le compte, las des paysages dont la seule couleur qui ressortait était le rouge du sang versé, las de se réveiller en sursaut lorsque les soldats qu’il avait été incapable de traiter le poursuivaient jusque dans ses rêves, ou plutôt ses cauchemars. Il n’avait aucun désir d’être là, lui, le Juif que les politiques refusaient d’intégrer correctement mais qui devenait subitement un citoyen dont on ne pouvait se passer face à l’envahisseur. Cette guerre n’était pas la sienne, pourtant, elle lui avait tout pris : son frère, tombé au combat, ses parents, emportés par une vague de choléras. Il en perdait presque sa foi, la miséricorde de Dieu n’était nulle part où il aurait pu la voir. Alors, lorsqu’il avait enfin obtenu quelques jours de permission, et après avoir réalisé qu’il n’avait plus personne auprès de qui rentrer, il s’était saoulé pour oublier et avait passé la nuit en compagnie féminine. Proserpine. Le lendemain, il s’était éclipsé sans bruit, laissant un billet sur la table de chevet, persuadé qu’une femme d’une telle beauté qui s’intéressait à lui ne pouvait être qu’une fille de joie. Et chaque jour, il avait prié Dieu de pardonner son écart.

Lorsque cet après-midi de mars 1919, cette même Proserpine vint sonner à sa porte, Jakob ne put s’empêcher de penser que Yahvé avait une façon bien ironique d’exiger de lui qu’il ne se rachetât. « - Tu ne vas pas me laisser entrer ? » La bouche grande ouverte mais incapable d’articuler le moindre mot, il n’eut pas le temps de réagir que Proserpine le poussait déjà doucement de sa main libre pour s’inviter elle-même à l’intérieur. Son regard s’attarda sur chaque détail de la petite maison, prête à juger la moindre faute de mauvais goût ou à condamner le moindre objet inapproprié. Cela ne lui prit pas bien longtemps, Jakob vivait seul, sans attache, et la maison aurait pu passer pour inoccupée. Comme beaucoup d’hommes de sa génération, la guerre avait laissé ses traces sur lui. S’il n’avait pas été tenu par le serment qu’il avait fait des années auparavant de faire tout son possible pour sauver des vies, il aurait sans doute perdu pied. Mais il s’était attaché à cette petite part de lumière et son travail avait occupé chaque seconde de son existence. Chaque jour, il soignait ses patients avec acharnement, se vengeant pour chaque homme qu’il n’avait pu sauver pendant la guerre. Chaque nuit pendant ses insomnies, il se penchait sur ses livres à la recherche de nouvelles méthodes, de nouveaux traitements prometteurs. Et jamais, jamais il ne s’était à nouveau écarté de sa foi. « - Tu ne peux pas rester ici. » finit-il par dire simplement, sans réellement oser regarder Proserpine, ni le couffin qu’elle portait toujours. « - Ne crois pas que tu vas réussir à m’embrouiller l’esprit pour me faire croire que cet enfant est à moi. Tu n’obtiendras rien de ma part alors tu peux t’en aller dès maintenant. » La dureté de ses propos l’étonnait lui-même, mais il tentait de rester ferme. Il connaissait à peine cette femme, il n’était pas question de la laisser bouleverser la vie qu’il avait mis des mois à tenter de reconstruire. Proserpine prit un air offusqué. Lorsqu’elle reprit la parole, ses mots étaient emprunts d’une autorité naturelle. « - Ne t’en fais pas, je vais m’en aller, mais le bébé reste avec toi. » Jakob s’apprêtait à vivement refuser, mais Proserpine le prit de vitesse. « - Écoute attentivement mortel, car je ne me répéterai pas. Lorsqu’une déesse décide de t’honorer avec un tel présent, il serait très mal avisé de ta part d’oser le refuser. » Sur ces mots, elle posa le couffin sur une table comme pour prouver que le bébé appartenait à cette maison. Jakob était trop estomaqué pour réagir, il lui fallut quelques secondes pour reprendre la parole. « - Co…comment oses-tu ? Il n’y a qu’un seul Dieu et… » elle ne l’écoutait pas, son visage était penché sur le bébé. « - Au revoir Jasmine, rends-moi fière de ma progéniture. » Puis elle sortit de la maison aussi vite qu’elle y était entrée. Lorsque Jakob atteignit la porte après lui avoir couru après, il remarqua qu’elle n’était ni dans l’allée, ni dans la rue, c’était comme si elle n’avait jamais été là. Il rentra chez lui, mais le couffin, lui, l’attendait toujours là où Proserpine l’avait posé. Il se pencha et découvrit la petite pour la première fois. Jasmine accrocha son regard, un sourire innocent de bébé illuminant son visage. Alors, il lui rendit son sourire.

***

1925 ; « - Je te promets que je n’ai rien fait, c’était pas de ma faute, papa ! » Stupide Louis était tombé tout seul, il avait trébuché sur une racine qui avait subitement traversé le bitume de la cour de l’école. Rien à voir avec elle ou le fait qu'il l’avait mise en colère. Jakob soupira en refermant la porte du bureau du directeur. Il en avait presque l’habitude à présent. À chaque visite, il devait se plier un peu plus bas et supplier un peu plus fort pour que Jasmine ne soit pas renvoyée de l’école.  Parfois, il se demandait si sa fille était aussi turbulente parce que Yahvé se plaisait encore à le punir pour son unique écart de piété. Et puis il regrettait immédiatement cette pensée, et priait de plus belle pour sa repentir. Il ne parvenait pas à regretter Jasmine, même si elle n’était pas arrivée dans des conditions idéales. Ça avait été compliqué au début, il n'en avait pas voulu, et il n'avait pas eu la moindre idée de la manière de s'en occuper. Mais elle avait peu à peu gagné son coeur, soignant les blessures que la guerre avait laissées en lui. Il s’était peu à peu convaincu que Proserpine devait être atteinte de folie mais que ce n’était pas une raison pour que la petite en souffrît. Il avait arrêté de la chercher partout, et l’idée que l’éducation de cette petite, sa petite, qu’il en soit véritablement le père ou non, lui revenait. Jasmine était devenue son rayon de soleil, la prunelle de ses yeux. Même lorsqu’il devait interrompre sa journée de travail et abandonner un patient pour venir se faire réprimander à cause de l’une de ses bêtises à l’école, il ne parvenait pas à rester fâché bien longtemps. « - Tiens-toi correctement, et prends un air désolé, on en rediscutera à la maison. » soupira-t-il en prenant sa main et en se dirigeant vers la sortie.

Plus tard ce soir-là, il poussa la porte de la chambre de Jasmine, où il l’avait consignée. Il alla s’asseoir à côté d’elle, l'air fatigué. « - Qu’est-ce que je t’ai déjà dit à propos du mensonge ? » demanda-t-il d’un ton qui se voulait réprobateur. « - Que c’est mal et que Dieu connaît la vérité. » récita-t-elle sur le ton d'une leçon qu’elle aurait entendue des milliers de fois, ce qui ne devait pas être très loin du compte. « - Mais papa, je te promets que je n’ai pas menti, c’était pas ma faute, je… il est tombé tout seul. » Son ton restait calme. Du haut de ses six ans, Jasmine avait appris qu'il ne servait à rien de faire des caprices à son père, même si elle était fatiguée de voir des choses étranges lui arriver et de n’être jamais crue par personne. À l’heure de la prière, elle suppliait souvent Dieu pour que cela s'arrête, pour que les mots arrêtent de danser sur les pages des livres à l’école, pour que son inattention arrête de lui valoir des punitions et des coups de baton, pour que la nature arrête de se plier à ses émotions. Elle savait bien que c’était impossible, mais elle n’avait pu s’empêcher de remarquer que la racine sur laquelle stupide Louis avait trébuché n’avait pas été là avant qu’il ne commence à l’embêter. Elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas en parler avec son père, il ne la croirait jamais. Alors, avant de lui laisser le temps de réagir, elle enchaîna sur le sujet qui la chiffonnait vraiment. « - Louis a dit que c’était de ma faute si j’avais pas de maman, que j’étais tellement bête qu’elle s’est enfuie parce qu’elle ne voulait plus de moi. » Ses poings étaient serrés et une larme alla couler sur sa joue. Elle n’avait jamais eu l’impression de sentir le manque de sa mère, Jakob lui suffisait, mais même si elle n’était qu’une enfant, elle savait aussi qu’ils étaient souvent pointés du doigt car ce n’était pas normal. Et elle avait peur que tout soit sa faute. Jakob la prit dans ses bras, caressant la chevelure sombre qu'elle avait sans aucun doute héritée de Proserpine. Il ne lui avait jamais parlé d’elle, il n’aurait pas su quoi dire. « - Louis raconte des mensonges, tu ne dois pas faire comme lui. » « - Alors elle est où maman ? » Depuis six ans, il savait que la question finirait par arriver un jour, pourtant il n'avait pas préparé de réponse. Comment pouvait-il avouer à sa fille chérie qu’il connaissait à peine sa mère, que celle-ci semblait atteinte de folie ou d’hystérie, et qu’il n'avait pas prévu de se retrouver avec un enfant dans ses conditions. Parfois, il aurait voulu dire que Proserpine était morte en couches, mais il n’aurait pu se regarder dans la glace avec le poids d’un tel mensonge. Elle avait bien été vivante la dernière fois qu’il l’avait vue, et il craignait à présent de la voir réapparaitre sur le pas de sa porte pour lui réclamer Jasmine. « - Maman est… » commença-t-il à la recherche des bons mots. « - ... malade. » du moins, c’était la vérité que percevait son cerveau sous l’emprise de la Brume. « - Elle ne pouvait pas rester parce que ça aurait été trop dangereux pour toi, tu comprends ? Ce n’est pas de ta faute, je suis sûr qu’elle t’aimait très fort et qu’elle a fait ça pour te protéger. » « - Mais malade comment ? » « - Ça, c’est une histoire pour quand tu seras plus grande. Tout ce que tu dois savoir, c’est que ce n’est pas ta faute, d’accord ? Ne laisse jamais personne te dire le contraire. Et plus de bagarre à l’école. » « - D’accord, papa. » « - Fais moi un sourire maintenant, ma petite fleur. » Et elle lui sourit pendant qu'il la tenait encore dans ses bras. Lui qui était un modèle de piété se fichait bien de ce que l'on pouvait dire sur son enfant hors mariage. Ils étaient bien tous les deux, heureux.  

***

1927 ; Le soleil déclinait déjà à l’horizon. La nuit tombait vite l’hiver, si bien que Jasmine devait se dépêcher si elle voulait rentrer de l’école avant la nuit. Elle enfourcha sa bicyclette flambant neuve, un cadeau de son père pour son anniversaire. La plupart de ses camarades, eux, rentraient à pied. Elle savait que Dieu n’approuverait sans doute pas, mais elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le regard jaloux de stupide Louis à chaque fois qu’elle le dépassait à pleine vitesse. Malgré les promesses qu’elles avaient faites à son père, les choses ne s’amélioraient pas à l’école. Du haut de ses huit ans et demi elle rêvait déjà du jour où elle pourrait la laisser définitivement derrière elle. Elle voyait qu’elle n’était pas comme son père, faite pour les longues journées en classe. Parfois, elle avait l’impression que cela le peinait, même s’il tentait de ne rien laisser transparaitre. Elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la conversation qu’ils avaient eue à propos de sa mère quelques années auparavant. Était-ce ce à quoi il pensait quand il avait dit qu’elle était malade ? La question accablait son cerveau d’enfant mais elle ne pouvait se résoudre à demander. Elle avait compris que sa mère était un sujet de conversation difficile, et elle avait peu à peu laisser tomber. Une présence qu’elle n’avait jamais connue ne pouvait après tout pas lui manquer. À l’exception des événements étranges qui se passaient autour d’elle à l’école, elle n’aurait changé sa vie pour rien au monde.

Perdue dans ses réflexions, elle ne remarqua pas une silhouette qui approchait en face d’elle au milieu de la rue, et ne put s’arrêter qu’au dernier moment, évitant de justesse la collision. Le soleil couchant se trouvait devant elle, l’éblouissant. Du moins ce qu’elle avait pris pour le soleil. Quelques secondes plus tard, une boule de feu vint s’écraser à quelques centimètres d’elle, la faisant basculer de son vélo qui alla s’écraser sur le sol, égratignant la peinture flambant neuve. Jasmine était chamboulée, incapable d’en croire ses yeux. L’espace d’un instant, elle pensa rêver, mais la douleur que la chute avait provoquée sur l’un de ses genoux semblait bien réelle. Peut-être le choc lui faisait-il perdre les idées ? La silhouette s’approcha encore d’elle, son visage la surplombait bientôt, lui permettant de le reconnaitre. « - Madame Blanchard ? Qu’est-ce que vous faites ? » Sa maîtresse d’école diabolique qui s’amusait beaucoup trop à lui taper sur les doigts avec sa règle en bois. Elle se pencha vers elle, ignorant l’air incrédule qui se peignait sur son visage. « - Pas la peine de faire semblant avec moi sang-mêlée, je ne suis pas aussi stupide que ton petit camarade Louis. » Ses paroles n’avaient aucun sens, et elle aurait sans doute pu y réfléchir plus, si sa maîtresse d’école ne semblait pas si prête à l’avaler toute crue. Jasmine ferma les yeux, serra les poings si fort qu’elle s’en fit saigner les doigts, priant de toutes ses forces pour se réveiller de son cauchemar.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle se trouvait toujours au milieu de la route, mais sa maîtresse avait disparue. À la place, non loin, se trouvait le chien noir le plus gros qu’elle n’eut jamais vu, accroupi à côté d’un tas de poussière. Un cri de frayeur s’échappa de ses lèvres et elle tenta de se relever pour s’enfuir chez elle, mais sa jambe blessée la fit retomber au sol. Le chien s’approcha d’elle, du moins il avait s’approcher. Une seconde, il était à quelques mètres d’elle, la suivant il se trouvait à ses pieds, léchant sa plaie. Son père n’aurait sans doute pas trouvé cela très hygiénique, mais elle était si soulagée de ne pas se retrouver agressée par des morsures de chien géant qu’elle ne s’en formalisa pas. Sa main s’approcha de la fourrure de la bête, tentant une caresse. À son contact, le chien se mit à se rouler parterre, laissant échapper des jappements de plaisir. Elle ne saurait l’expliquer, mais elle fut immédiatement saisie par une vague d’affection à l’encontre de l’animal.  C’était comme si une puissante connexion s’était établie entre elles. Elle ressentait son contentement face aux caresses, mais aussi une sorte de fatigue et une incommensurable envie de manger de la viande fraîche. La nuit était tombée à présent, elle devait rentrer rapidement. « - Tu viens ma grande ? » Elle ne saurait expliquer comment, mais sans l’inspecter sous son impressionnante fourrure, elle avait su qu’il s’agissait d’une femelle. Elle avait aussi immédiatement su qu’elle ne pourrait plus s’en séparer. Boitillant avec sa bicyclette d’un côté et sa nouvelle compagne de l’autre, elle se mit tant bien que mal en route vers la maison.

Lorsqu’elle poussa la porte, Jakob lui tomba dessus. « - Jasmine, Dieu soit loué, je me suis fait un sang d’encre ! Tu as vu l’heure ? Où est-ce que tu étais passée ? » Entre deux questions, son regard s’arrêta sur son genou écorché et sur le chien qui la suivait toujours. « - Qu’est-ce que… » « - C’est Princesse. » Elle l’avait baptisée ainsi sur le chemin du retour. Elle s’apprêtait à ajouter que Princesse l’avait saucée de sa maîtresse diabolique qui l’avait fait tomber sur la route, mais elle se retint de justesse. Son père ne croirait jamais une telle histoire, il ne la croyait jamais à chaque fois que quelque chose d’étrange arrivait à l’école. Aussi fort qu’ils s’aimaient tous les deux, c’était comme une frontière qu’aucun ne pouvait franchir. « - Le chien ne peut pas rester. » Instinctivement, les bras de Jasmine se refermèrent dans une étreinte autour du cou de Princesse. « - Elle ne peut pas aller dans la rue ! » « - Jasmine, ce chien doit sans doute avoir des propriétaires inquiets de sa disparition. Tu peux la garder ce soir, mais dès demain on ira la rendre. »

Les propriétaires de Princesse ne se manifestèrent jamais, et le lendemain, Madame Blanchard avait également disparu de l’école, remplacée par une nouvelle maitresse comme si elle n’avait jamais existé.

***

1934 ; « - Jasmine ? Jasmine tu m’écoutes ? » La voix d’Ondine vint la tirer de ses pensées. Sa main stoppa les caresses qu’elle donnait de manière automatique à Princesse, couchée à côté d’elle. La chienne la bouscula avec l’une de ses pattes, en demandant d’avantage. Le souvenir du premier jour où elle avait fait la rencontre de sa fidèle compagne, hut ans auparavant, devenait flou dans son esprit. Parfois le matin, lorsqu’elle se réveillait, elle se demandait si elle n’avait pas rêvé cette histoire, avant de voir la masse de poils qui dormait inlassablement à côté d’elle, et qui la suivait ensuite partout, comme à ce moment présent dans la chambre de sa meilleure amie. « - Désolée, tu disais ? » Elle avait perdu le fil de la conversation, ou plutôt, du long monologue de son amie. Laquelle lui lança un regard hautement tragique, mimant de défaillir pour se laisser tomber sur le lit à côté d’elle et Princesse. Une mise en scène complètement inappropriée, mais elles n’étaient qu’entre elles. Ayant ainsi à nouveau attiré son attention, Ondine se releva, attrapant deux robes dans sa penderie et les passant devant elle l’une après l’autre. « - La rose ou la rouge ? » Jasmine ne put s’empêcher de sourire, quelque peu envieuse, de la garde robe de son amie. « - C’est pour quelle occasion ? » La question ne manqua pas de provoquer un soupir presque instantané. « - Tu n’as vraiment rien écouté de tout ce que je viens de dire ? » Coupable. Ses pensées avaient vagabondé ailleurs, comme souvent ces derniers mois. « - Je me suis excusée… » tenta-t-elle avec un air piteux pour amadouer son amie. La dernière des choses dont elle avait envie était de se la mettre à dos. Elle avait suffisamment eu de mal à se faire des amies. Elle suspectait Ondine de ne s’être intéressée à elle, lorsqu’elles étaient enfants, simplement parce que Jasmine était la seule à ne pas l’avoir ignorée quand elle avait changé d’école en cours d’année. Mais cela n’avait plus d’importance à présent. Quelles que furent les conditions premières de leur amitié, celle-ci avait fait l’épreuve de plusieurs années, et elles étaient encore là. « - Louis m’a invitée à sortir. Un vrai gentleman, il a demandé la permission à mon père et… » « - Stupide Louis ? » la coupa-t-elle sans attendre la suite de sa réplique, qui partait sans doute sur un monologue de plusieurs minutes. « - Arrête de l’appeler comme ça ! » « - Il n’a qu’à arrêter d’être stupide. » Ondine, sa Ondine, comptait réellement sortir avec stupide Louis ? Encore une raison de le détester, si jamais elle venait un jour à en manquer. Son coeur ne pouvait s’empêcher de se serrer d’une manière inexplicable en imaginant son amie en sa compagnie. « - Alors ? » « - Oui ? » « - La robe, Jasmine. » « - C’est stupide Louis, il ne ferait même pas la différence… » Son ton avait été plus mordant qu’elle ne l’aurait souhaité. Son amie afficha un air blessé sur son visage. « - D'accord, la rouge. » finit-elle par soupirer. Elle se souvenait que son amie l’avait portée lors d’une soirée de charité organisée par son père. Elle avait eu l’air particulièrement radieuse ce soir là. Non pas qu’elle ne l’avait observée plus qu’elle ne l’aurait du… ou peut-être que si, elle n’en savait rien. Et c’était maintenant stupide Louis qui allait en profiter, elle avait la nausée rien que d’y penser. Heureusement, si l’on pouvait dire cela, des pensées plus sombres bataillaient dans son esprit pour qu’elle ne s’en formalisa autre mesure. « - Dis moi ce qui t’arrive Jasmine. » Sans qu’elle ne s’en fût aperçue, Ondine était venue s’asseoir à côté d’elle, prenant l’une de ses mains dans les siennes, dans un geste de réconfort. Son coeur loupa comme un battement. « - Moi ? Rien. » « - Arrête de me mentir je te connais depuis l’école primaire je sais très bien quand tu es contrariée. » C’était vrai. « - D’accord… » Elle ne savait pas comment formuler les bons mots. Au fond d’elle, elle enviait presque son amie de sortir avec stupide Louis. Elle aurait aimé que ses problèmes fussent aussi futiles. Au lieu de quoi, elle avait le droit aux réunions en messes basse de son père et de ses amis, le soir, lorsqu’ils pensaient qu’elle était couchée. « - Tu as vu dans les journaux ce qui arrive en Allemagne avec cet horrible monsieur… » « - Oui ? » « - Je crois que mon père s’inquiète. Il est étrange depuis quelques temps, il me laisse à peine sortir, et lui-même n’ose presque plus porter la kipa, il a changé de coupe de cheveux et il regarde par-dessus son épaule dès qu’on se rend à la synagogue… » « - Mais c’est en Allemagne tout ça, pas ici… » « - Et si la France avait soudain envie de faire pareil ? » « - Je suis sûre que ça n’arrivera pas. » « - J’espère… » Des espoirs en vain.

***

1941 ; La guerre l’avait prise par surprise. Sans doute n’en était-ce véritablement pas une, elle avait été aveuglée par l’espoir que ses prières soient entendues et par la bienveillance de son père qui ne laissait rien transparaître de ses inquiétudes face à elle. Elle avait beau être âgée de dix-neuf ans, il se comportait toujours avec elle comme si elle était restée une petite fille fragile, sa petite fleur. Bien sûr Jakob avait été mobilisé, il avait du partir pour une deuxième guerre qui n’était pas la sienne. Elle ne se souvenait que trop bien des pleurs et des cris dont elle avait usé ce jour là, comme une enfant. C’était comme un poignard qu’on tournait et retournait inlassablement dans son coeur, à chaque fois qu’elle y repensait. Puisqu’elle n’avait pas d’autre famille, elle était allée vivre chez Ondine et sa mère. Les jours se ressemblaient, se brouillaient dans une brume épaisse à l’intérieur de son esprit. Elle se réveillait les larmes aux yeux, allait jusqu’au bout du calvaire qu’était sa journée, se rendant utile comme elle le pouvait à la mère de son amie, travaillait sans broncher et se recouchait le soir. Chaque seconde libre, elle la passait à prier pour que la guerre s’arrête et que son père rentre sain et sauf. Ses doléances furent exaucées d’une bien étrange manière. Il ne fallut que quelques semaines pour que la France perdit le combat. Son père finit par rentrer puisqu’ils habitaient ce qui devint la zone libre. Mais les choses changeaient, devenaient les pires cauchemars qu’elle avait eus ces dernières années. Elle sentit l’animosité des gens monter à l’égard de son père et elle. Même Ondine ne put bientôt plus lui parler sans s’attirer les foudres de sa famille et de stupide Louis qu’elle avait fini par épouser. Jasmine découvrit pour la première fois ce que signifiait de vivre avec un coeur brisé. Mais c’était encore une vie, tant qu’elle avait son père auprès d’elle. Tous deux avaient déménagé dans un autre village où personne ne les connaissait. Ils faisaient profil bas, se mélangeant peu aux voisins, juste assez pour ne pas paraître trop étranges. Ils avaient francisé leur nom de famille et gardaient leur profession pour le couvert de leur nouvelle maison, une fois les volets fermés. Ils avaient toujours une valise prête à partir. Les événements de violence contre les Juifs se multipliaient. Dans certaines villes, des rumeurs de rafles organisées pour les mener tous dans des camps circulaient. Plus que jamais, Jasmine se mit à prier. À prier pour son père, pour elle, pour tous les autres. Elle priait le Dieu qu’elle avait toujours prié, et tous les autres dont elle ne connaissait ne serait-ce que le nom. La peur la rongeait, elle n’était plus que l’ombre de la jeune fille souriante qu’elle avait un jour été.

Un jour de 1941, le pire arriva. La journée avait commencé normalement, mais lorsqu’elle rentra le soir, elle entendit des voix s’échapper du salon. « - Ne crois pas que tu vas arriver dans nos vies et me prendre ma fille. » C’était la voix de son père. Son coeur s’emballa à la seconde où ses paroles furent transmises à son cerveau. À qui parlait-il ? Et qui tentait de les séparer ? Jamais elle ne le quitterait. « - Et ne crois pas que j’aie besoin de ta permission, mortel. » Ce dernier terme semblait être une insulte dans la bouche de la voix qui l’avait prononcée. Une insulte qu’elle ne comprenait pas venant d’une personne vraisemblablement inconnue. « - Et puis, pour commencer, comment nous as-tu retrouvés ? » Retrouvés ? La conversation prenait une tournure qu’elle n’était pas sûre d’apprécier, ni de comprendre. L’angoisse la paralysait, ses pieds étaient plantés dans le sol, incapables de la porter que cela fût loin de cette horrible conversation ou à l’intérieur de la pièce pour approuver son père, pour le soutenir face à cette menace qui semblait imminente. « - Je pensais qu’après tout ce temps tu avais enfin retenu la leçon, Jakob. Les dieux savent ce qu’ils ont besoin de savoir. » Un lourd silence tomba suite à cette déclaration. La voix inconnue poursuivit « - Si tu l’aimes un tant soit peu, et je suis sûre que tu l’aimes bien plus que cela, tu dois la laisser partir, c’est son unique chance. » Le ton était autoritaire, sans être réellement dur. Le seul mot qui s’imposait dans l’esprit de Jasmine était « divin ». Mais c’était impossible, elle le savait très bien, elle avait été élevée pour penser que cela fut impossible.

Soudain, Princesse passa devant elle en courant, manquant de peu de la renverser. Elle se dirigea à l’intérieur de la pièce, se ruant aux pieds de la femme inconnue qui discutait avec son père, révélant Jasmine dans l’intermédiaire de la porte. « - Jasmine… » « - Tais-toi. » Cette fois-ci le ton était cinglant, faisant monter une colère noire dans la tête de Jasmine. Qui osait s’exprimer face à son père de la sorte ? Et pourquoi sa plus fidèle amie se comportait comme une traitresse, léchant littéralement les bottes de l’inconnue. « - Approche Jasmine, laisse-moi te voir de près. » Lorsqu’elle s’adressait à elle, la femme employait un ton plus doux. C’était une femme étrange, qui semblait porter à la fois l’enfer et le paradis sur ses épaules. Son corps jusque là paralysé par l’angoisse, la peur, la colère, se détendit au son de cette voix. Elle ne saurait l’expliquer, elle voulait être en colère, mais c’était comme si elle n’y parvenait pas à cet instant. Elle ne put s’empêcher d’obéir, s’approchant de la femme. « - Tu sais qui je suis, pas vrai ? » lui demanda-t-elle. Elle avait une odeur familière, c’est à cet instant qu’elle réalisa. Du jasmin. « - Vous êtes ma mère ? » Des milliers de questions se bousculèrent dans son esprit. Elle soutint successivement le regard de la femme et celui de son père, à la recherche d’un signe lui indiquant qu’elle faisait fausse route. Que lui avait dit son père à propos de sa mère ? Qu’elle était malade ? Elle voulait le croire à l’appui des propos qu’elle avait surpris lorsqu’ils pensaient être seuls, mais elle ne pouvait pas. Elle refusait de croire ce que cette femme… sa mère avait laissé entendre, mais au fond d’elle, elle savait que cela expliquait tous les incidents depuis sa plus tendre enfance. Jusqu’à Princesse qui se roulait à présent au sol contre cette femme, laissant échapper des jappements de plaisir. « - Je ne viendrai pas avec vous. » Son ton était ferme, il lui fallait vite recouvrer ses idées. Que sa mère fut malade ou non, elle ne la laisserait pas la séparer de son père. « - Tu ne me laisses pas le choix… » Elle s’approcha d’elle, jusqu’à s’emparer de sa main. Et d’un coup tout devint noir.

Lorsque Jasmine reprit conscience, elle se trouvait dans un environnement inconnu. Les derniers instants lui revenaient peu à peu en mémoire, la faisant paniquer. « - Ne t’en fais pas, les premiers vols d’ombre sont toujours difficiles. » Encore cette voix. Où était-elle ? Qu’était-il arrivé à son père ? Elle avait envie de crier, de pleurer, mais elle était encore trop abasourdie par tout ce qu’il venait de se passer. Elle ne pensa même pas à demander ce que pouvait bien être un vol d’ombres. Elle s’en fichait pas mal. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était retrouver son père, et pour cela, elle avait besoin d’être en pleine possession de ses moyens. Autant gagner du temps sans rien tenter de stupide. « - Écoute-moi bien Jasmine. » Sa mère lui prit les mains, la forçant à la regarder dans les yeux. Son expression semblait sincèrement inquiète. « - Je suis désolée de la manière dont les choses se sont passées, je sais que tu ne dois pas comprendre grand chose… » C’était le cas de le dire. Tout ce qu’elle comprenait, c’était qu’elle éprouvait une fureur noire. « - Ton père ne m’a jamais crue. Sa foi en son propre dieu était bien trop puissante. Mais toi, je sais que tu le peux. » Elle fit une pause, comme si elle attendait une réaction que Jasmine n’était pas disposée à lui offrir. « - Je manque de temps pour t’expliquer les choses correctement, et il vaut mieux que tu n’en saches pas trop pour l’instant. Je suis ta mère, mais je suis aussi Proserpine, la déesse romaine. J’ai entendu tes prières, mais malheureusement, je ne pouvais emmener ton père, un mortel avec nous. Cependant, je peux te mettre à l’abris d’ici à ce que les choses se calment dans votre monde. Je veillerai sur ton père comme je peux et je reviendrai te chercher dès que cela sera sans risque. » Encore une pause, mais toujours pas de réaction. Les pièces du puzzle se retrouvaient peu à peu assemblées dans l’esprit de Jasmine, même si elle avait encore du mal à croire à tout ce discours. Elle concentrait toutes ses pensées vers son père et leur maison, dans l’espoir d’y retourner comme Proserpine les en avait fait partir. Mais évidemment, ses efforts étaient vains. « - Ramenez-moi tout de suite auprès de mon père. » Sa voix tremblait sous la colère mais la déesse resta de marbre. « - Je ne peux pas Jasmine, tu vas devoir apprendre à aimer ta nouvelle maison. Ne t’inquiètes pas, ce ne sera pas long. » Sur ces mots, sans attendre une autre réponse de la part de sa fille, Proserpine la poussa à travers les portes du Casino Lotus.

***

2013 ; « - Nico ! Nico éloigne-toi de cette machine et écoute-moi ! » La fille s’époumonait devant l’une des machines à sous. Ou plutôt, devant le garçon qui était assis devant la machine à sous. Jasmine se sentait bête de ne pas l’avoir remarquée plus tôt. Maintenant qu’elle y pensait, elle n’avait presque jamais entendu de gens parler dans l’hôtel. Seul le personnel la saluait avec leurs grands sourires et leurs formules creuses comme « Amusez-vous bien aujourd’hui ! » ou « Quelle belle journée pour profiter du casino ! » Pourtant, lorsqu’elle y pensait, elle n’avait plus vu le ciel depuis qu’elle était arrivée… une semaine auparavant ? Peut-être deux ? Elle n’était pas sûre. Elle ne savait même plus pourquoi elle était arrivée là en premier lieu. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait pas envie de partir. Elle était si bien ici après tout. Le matelas de la chambre qu’elle occupait était le plus confortable qui lui ait jamais été donné d’essayer. La nourriture était délicieuse, c’était comme si le menu se pliait à ses moindres envies. Et toutes ses journées étaient occupées à se divertir de la manière qui lui plaisait, plus aucune obligation n’était là pour la retenir. Pourtant, la fille continuait de crier, tirant le garçon par son tee-shirt, tentant de détacher ses yeux de l’écran. « - Nico s’il te plait, c’est moi Ivy ! » Aucune des personnes autour d’elle ne semblait réagir, même le dit Nico continuait machinalement à agiter ses mains autour des différents leviers de la machine. Jasmine ne l’avait sans doute remarquée, que parce qu’elle ne s’était pas encore assise face à une machine ou à une table de jeu. Et peut-être parce qu’elle se sentait un peu seule, même si elle n’aurait su dire ce qui lui manquait précisément. La fille, Ivy, continuait à tirer de toutes ses forces et Nico finit par tomber de son siège. Le choc sembla lui faire reprendre ses esprits. « - Ivy ? Qu’est-ce que tu fais ? » « - Écoute-moi bien, ce casino est un piège. Tout est fait pour que l’on ne veuille pas partir et le temps passe à toute vitesse. Ça fait trois semaines qu’on est ici Nico, trois semaines ! Il ne reste plus que quelques jours pour accomplir la quête…. » « - Trois semaines ? Mais c’est impossible ! » « - Regarde autour de toi, certains ont été moins chanceux que nous… regarde-le par exemple… ses fringues ont l’air de sortir tout droit des années 80 ! » Des années 80 ? Ce fut comme un choc pour Jasmine. De quelles années 80 parlait-elle ? La dénommée Ivy semblait n’avoir qu’une quinzaine d’années, elle devait être née aux alentours de 1922, et le garçon qu’elle avait pointé, n’avait certainement pas l’air de sortir des années 1880. À vrai dire, elle ne saurait même pas dire d’où il sortait. Son accoutrement était étrange, ses habits étaient d’une matière qu’elle n’avait jamais vue auparavant et les couleurs étaient si vives qu’elle ne saurait comprendre comment elle aurait pu ne pas le remarquer avant. Ivy et Nico également étaient étranges, ils employaient des mots qu’elles n’avaient jamais entendus auparavant et étaient vêtus d’une manière… indécente, c’était le mot. Jusqu’à son nom qui était étrange. Les paroles d’Ivy et ce qu’elle venait de découvrir, la bouleversèrent. D’un coup, tout lui revint en mémoire. La guerre, la défaite, son père. Et Proserpine. Maudite soit-elle. Si c’était vrai, si le temps s’écoulait réellement d’une autre manière dans cet endroit, depuis combien de semaines sa mère l’avait-elle abandonnée ici ? Qu’avait-il pu bien arriver à son père ? Avant que les deux adolescents ne disparaissent de son champ de vision, elle s’élança dans leur direction. « - Je sais que vous ne me connaissez pas, mais si vous essayez de sortir d’ici, vous devez me prendre avec vous. »

***

2013 ; « - Cours Jasmine ! » Une détonation retentit, signe que Nico avait réussi son coup. Du peu qu’ils avaient discuté, elle avait retenu qu’il était le fils d’un certain Volcano… ou un nom qui y ressemblait… dieu du feu et autres réjouissances du même genre. Tout ça lui semblait encore irréel, mais elle ne possédait pas le luxe de pouvoir se poser des questions à cet instant. Le jeune homme semblait avoir un plan pour les sortir de l’hôtel, c’était tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Lorsque la voix d’Ivy retentit, elle se mit à courir plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant. Elle ne s’arrêta pas après avoir passé les portes, elle continua jusqu’au bout de la rue… et de la rue d’après… ainsi de suite jusqu’à avoir parcouru quelques blocs Ivy sur les talons. Après vingt-minutes, elles finirent par s’écrouler dans une petite ruelle. Au coin, des lumières et l’agitation de la ville lui parvenait. Elle ne s’en était pas formalisée pendant sa fuite, après tout le décor était dans la continuité du casino où elle avait passé… elle ne savait pas combien de temps. Mais la folie lui faisait tourner la tête à présent. Aucune ville dont elle avait pu entendre parler n’était supposée ressembler à cela. Il lui fallut quelques minutes pour récupérer son souffle, ce qui laissa du temps à Nico pour les rejoindre. L’extrémité de son tee-shirt était encore fumante. « - Vous auriez du voir leur tête. » commença-t-il, un sourire malicieux collé sur les lèvres. Mais Jasmine ne se sentait pas d’humeur joyeuse. « - Quelqu’un a-t-il la moindre idée de la date d’aujourd’hui ? » « - 18 décembre. » répondit Nico avec un air sûr de lui. « - Comment tu le sais ? » Il tendit un journal à Ivy. « - J’ai attrapé ça en passant, les nouvelles du jour… » « - C’est impossible…. quand je suis entrée dans cet endroit, on était en avril…. » Ses deux compagnons la dévisagèrent soudain des pieds à la tête. Elle ne put s’empêcher de rougir. « - Pourquoi vous me regardez comme ça ? » « - Jasmine… je ne veux pas t’effrayer… » commença Ivy, d’un air gêné. « - On était en quelle année quand tu es entrée dans la casino ? » La question la surprit quelque peu. Évidemment, elle avait déjà enregistré les indices, mais son cerveau refusait de les accepter. « - 1941. Pourquoi ? » Les deux adolescents se regardèrent d’un air entendu, gênés à leur tour. Ivy prit une profonde inspiration. « - Parce qu’on est le 18 décembre 2013 Jasmine… »

***

2015 ; « - Relève-toi Jaz. » Son nom était lancé sur un ton de mépris. La phrase était déséquilibrée, l’insulte finale peinait à se frayer un chemin jusqu’à son oreille. Jasmine frotta ses muscles endoloris. Son corps n’était qu’un assemblage vaguement artistique de bleus de toutes les couleurs, selon le jour de la semaine qui les lui avait apporté. Elle se sentait vidée, incapable de se faire humilier une fois de plus. « - Tu veux te venger de ces monstres oui ou non ? » La voix de Miller était glaciale, il ne laissait pas transparaître le moindre sentiment. Elle se souvenait encore de la première fois qu’elle l’avait rencontré, seule, apeurée dans une ville qu’elle ne connaissait pas à une époque qui n’était pas la sienne. Il avait entendu ses vociférations et il lui avait offert un second souffle. Elle avait quitté Ivy et Nico depuis peu de temps. Ils lui avaient proposé de venir avec eux, dans leur espèce de camp, mais elle s’était retenue de justesse de ne pas leur cracher à la figure. Quatre-vingt-douze, c’était le nombre d’années qu’elle avait passées enfermé dans le casino. Cela n’avait pas pris longtemps de faire le calcul et d’en déduire que son père était mort. Même s’il avait survécu à la guerre - et grâce à l’organisation elle savait à présent que ce n’était pas le cas, il avait péri dans un camp où on l’avait emmené lui ainsi que d’autres Juifs - il serait à présent mort de vieillesse. Ses souvenirs du moment où elle l’avait réalisé étaient presque plus flous que ses souvenirs de sa vie d’avant. tout était brouillé dans l’océan des larmes qu’elle avait alors versé. Tout ce qui lui importait sur terre lui avait été retiré de la pire des manières. Et il n’y avait qu’une seule responsable à ce drame : Proserpine. Depuis, elle n’était alimentée que par son désir de vengeance. Miller vociféra encore une insulte destinée à la faire réagir avant qu’elle ne parvint à se remettre sur pieds. « - Ces barbares se battent à l’enseigne, alors si tu veux avoir ne serait-ce que l’ombre d’une chance face à eux, relève-toi et remets-toi en position. » Elle eut à peine le temps de serrer ses poings et de les lever à hauteur de son visage, que Miller lui décochait déjà une droite en plein dans l’estomac, l’envoyant se plier en deux sur le tapis.

Cela ne faisait que deux mois qu’elle s’entraînait dans les quartiers du DLCEM, pourtant, elle avait déjà l’impression d’y avoir passé plus de temps que dans le Casino Lotus. Chaque seconde y était douloureuse, soit à cause de l’entraînement intensif qu’elle s’était engagée à suivre, soit parce qu’elle se rappelait inlassablement qu’il n’y avait plus de retour en arrière possible, son père ne lui serait jamais rendu. Elle avait déjà cru avoir le coeur brisé par le passé, mais elle réalisait à présent que cela n’avaient été que de petits chagrins. À présent, elle savait réellement ce que cela faisait, de ressentir le manque d’une personne au point de ne plus pouvoir respirer, de pleurer toutes les larmes de son corps jusqu’à ne plus posséder une seule goutte d’eau, d’avoir la gorge et le ventre serrés à en faire mal. Et pire que tout, ne plus rien ressentir à part cette douleur physique qui venait presque comme une consolation. Le DLCEM lui avait redonné une raison de vivre : faire souffrir Proserpine comme elle l’avait faite souffrir. Jusque là, ils avaient été les seuls à se montrer honnêtes avec elle, et à lui raconter toute l’histoire des dieux, ces êtres assoiffés de sang et de pouvoir qui descendaient sur le terrain de jeu qu’était la Terre lorsqu’ils s’ennuyaient, mais ne se souciant jamais des conséquences que leurs actes pourraient avoir. Ils lui avaient parlé des gens comme elle, des demi-dieux, des sang-mêlés. Elle sentait parfois les regards de dégoût et de terreur sur son passage, mais elle ne pouvait pas en être fâchée. Elle-même se dégoutait, elle purgerait son sang de toute présence divine si on lui en donnait la possibilité. Mais même cela, dans cet univers farfelu de magie et de technologie, restait en-dehors de sa portée. Alors elle n’avait plus qu’une seule perspective pour l’avenir : parfaire son entraînement, puis se rendre sur le terrain, devenir l’amie de l’ennemi pour mieux le détruire.

***

2016 ; Un coup contre la fenêtre de son appartement la fit sursauter. Instantanément, la plante posée sur la table de nuit se mit à grandir, faisant exploser le pot de pierre qui la contenait. Grâce au DLCEM, elle avait réussi à comprendre ce pouvoir qu’elle possédait et qui lui avait valu de nombreuses réprimandes étant enfant, mais elle ne parvenait toujours pas à le maîtriser totalement. Les plantes se mettaient toujours à pousser de manière surnaturelle en réponse à des émotions violentes de sa part. Comme la frayeur qui s’était emparée d’elle face à ce bruit inattendu. Lorsqu’elle se retourna vers la fenêtre, elle aperçut le visage de Mia, suivi d’une main qui lui faisait signe d’ouvrir. Instantanément, elle sentit son coeur louper un battement dans sa poitrine. C’était un sentiment étrange, qu’elle ressentait à son encontre. Elle eut besoin d’une seconde pour reprendre ses esprits avant de pouvoir ouvrir. Mia n’était pas son amie, encore moins sa petite amie, même si elle le lui faisait croire. Elle n’était que sa première véritable mission, ordonnée par le DLCEM après près de deux ans d’entraînement intensif qui l’avait laissée brisée à jamais. Elle ne savait pas si elle serait un jour capable d’en parler, non pas qu’elle eut quelqu’un dans sa vie à qui elle pouvait le faire. L’organisation l’avait poussée dans ses derniers retranchements, que cela soit physiquement, ou moralement. Ils avaient fait d’elle une guerrière, l’arme secrète prête à être déployée. Contre Mia, pour commencer. Une cible facile, pour vérifier qu’elle avait bien intégré la loyauté qu’on lui avait enseignée. Une fille d’Éole qui aimait un peu trop se laisser porter par les vents et entrer chez elle par la fenêtre plutôt que d’user de la porte, comme n’importe quel autre visiteur. Elle avait eu du mal à joueur son rôle, au début, encore perturbée par l’idée de deux femmes ensemble, et parce que le souvenir d’Ondine se rappelait inlassablement à elle. Et puis elle repensait à Proserpine et tout allait mieux : peu importe le prix, elle aurait un jour sa revanche. Mia n’était qu’un pion dans son jeu, pas une personne pour qui elle devait véritablement éprouver des sentiments. Lorsque ses pensées furent au clair, elle quitta son lit et alla ouvrir la fenêtre, se penchant pour déposer un baiser sur les lèvres de Mia avant de la laisser entrer. D’un geste machinal de la main, celle-ci balaya les débris de terre et de pierre du pot cassé, avant de se laisser tomber sur le lit, un air préoccupé collé sur le visage. Jasmine alla s’asseoir à côté d’elle, feignant l’inquiétude. « - Ça ne va pas ? » Mia tremblait à présent, elle était clairement bouleversée et Jasmine se sentait de plus en plus mal à l’aise. Cela avait été plus facile qu’elle ne l’avait d’abord pensé de feindre une intimité avec la jeune femme, mais elle n’était pourtant pas à l’aise avec l’idée d’être réellement là pour elle quand elle se sentait mal. Au fond d’elle, elle aurait aimé que Mia soit allée voir quelqu’un d’autre, afin qu’elle-même ne puisse pas plus tard retourner ses faiblesses contre elle. « - C’est horrible Daphné, horrible… » C’était toujours étrange de se faire appeler par son faux nom. Elle avait pensé qu’elle s’y habituerait au bout de quelques temps, qu’elle deviendrait peut-être son personnage. Mais elle était toujours Jasmine, et en un sens c’était tant mieux. Elle ne pouvait pas se permettre de penser à autre chose qu’à la mission, elle ne pouvait pas se permettre de ressentir autre chose que de la haine à l’égard de toute créature mythologique ayant choisi le mauvais camp. Pourtant, elle passa ses bras autour des épaules de Mia, la laissant enfouir sa tête contre son cou, murmurant des paroles rassurantes dont elle essayait de ne pas penser un mot à son oreille. Après quelques minutes passées comme cela, à caresser ses cheveux, Jasmine se décida à reprendre la parole. « - Raconte-moi. » Alors, entre deux sanglots, Mia lui raconta tout. Une attaque des mortels avait eu lieu à l’occasion d’une fête organisée au camp pour le retour du directeur Dionysos. Après les attaques simultanées des deux camps de sang-mêlés en 2015, la menace avait à nouveau frappé. Des dizaines de demi-dieux avaient péri, y compris la petite soeur de Mia qui vivait toujours à la colonie. Bien sûr, tout cela, Jasmine le savait. Même si peu d’agents lui faisaient véritablement confiance à cause de sa condition divine, elle avait été mise au courant de l’événement. Pire, pendant qu’elle tentait de réconforter Mia, elle se réjouissait de ce succès. Mia ne réalisait pas qu’elle s’était jetée dans la gueule du loup.

***

« - Montre-moi encore une fois comment ça fonctionne. » Mia devait être l’unique personne à ne pas trouver cela étrange qu’en 2017, Jasmine ne sache pas faire fonctionner toute seule un ordinateur. Peut-être était-ce parce que les demi-dieux n’étaient pas doués avec la technologie qui pouvait s’avérer dangereuse pour eux ? Elle n’en savait rien, à part Mia, elle n’avait pas côtoyé beaucoup de demi-dieux. Le soin qu’elle prenait à tenter de tout lui expliquer lui faisait chaud au coeur. Parfois, lorsque Jasmine la regardait, elle avait l’impression que son coeur allait louper un battement. Elle était adorable. « - Je t’ai déjà dit que ton accent français est beaucoup trop irrésistible ? » « - À peu près tous les jours. » Elle ne put s’empêcher de sourire pendant que Mia se pencha vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. Jasmine avait oublié à partir de quel moment elle avait commencé à trouver cela agréable. Ça faisait près d’un an qu’elle mentait à Mia, pour le bien de sa mission. Mission qui allait toucher à sa fin. C’était censé être une cible facile, et pourtant il avait fallu à Jasmine près d’un an pour récolter les informations que le DLCEM lui avaient demandées. Parfois, elle se demandait si elle avait fait exprès d’être lente pour pouvoir profiter de Mia plus longtemps. Ça n’avait plus d’importance à présent, elle serait bientôt morte. Cette pensée lui glaça le sang.

Les instructions avaient été claires. Maintenant que le DLCEM avait tiré tout ce dont il avait besoin de la fille d’Éole, celle-ci n’était plus d’aucune utilité. Et Jasmine n’allait pas tarder à être envoyée en mission ailleurs, peut-être loin de New-York, pour piéger un nouveau demi-dieu avec une nouvelle identité. Elle se demandait déjà quel prénom elle prendrait cette fois-ci. Mais avant cela, elle devait faire ses preuves de manière définitive. Elle devait garder Mia à l’intérieur de son appartement en attendant que Miller les rejoigne, puis les deux agents réduiraient la demi-déesse au silence. Son coeur se serrait à cette seule pensée. Elle avait passé tant de temps dans la peau du personnage qu’elle s’était créé auprès de Mia qu’elle avait du mal à démêler le vrai du faux. Les discours théoriques que le DLCEM avait martelé dans son cerveau à propos des demi-dieux ne semblaient pas s’appliquer à elle. Comment pouvait-elle la considérer comme un monstre ? C’était la personne la plus douce qu’elle avait rencontrée depuis qu’elle avait quitté le Casino Lotus. Plus que le DLCEM, c’était elle qui lui avait appris, sans le savoir, à s’adapter à ce nouveau pays, cette nouvelle époque. Et elle s’apprêtait à la remercier en ramenant la mort à sa porte. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable, alors qu’elle ne le devrait pas. Une petite voix au fond de sa tête ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’existait pas un moyen de convaincre Mia à sa cause. Peut-être que le DLCEM saurait lui faire une place comme ils l’avaient accueillie qu’elle. Elle savait qu’elle se faisait des illusions, mais elle ne pouvait se résoudre à simplement accepter de la laisser mourir.

Pourtant, quelques instants plus tard, un bruit fracassant lui indiqua que la porte d’entrée de l’appartement venait d’être défoncée par Miller. Avant que Mia n’ait le temps de comprendre quoi que ce soit, Jasmine lui porta un coup sur la tête, comme elle avait été entraînée à le faire, la plongeant dans l’inconscience. « - Désolée. » lui murmura-t-elle alors que la demi-déesse sombrait, un air incrédule sur le visage. Lorsque Mia se réveilla, elle était attachée à une chaise dans son propre salon, et Jasmine pointait une arme vers elle. « - Daphné ? » ce fut tout ce qu’elle parvint à articuler, les mots s’étranglaient dans sa gorge, incapables de franchir ses lèvres. Jasmine pouvait lire l’incompréhension et la peine sur son visage. Elle devait empêcher le bras qui tenait l’arme de trembler. Elle ne pouvait pas se montrer faible, pas devant Miller qui avait passé des mois à l’humilier. Une réplique cinglante ne se fit d’ailleurs pas attendre de la part de celui-ci. « - T’attends quoi Jaz, on n’a pas toute la journée. » Son ton était si froid, égal. Rien dans sa voix ne laissait présager qu’il s’apprêtait à se rendre complice d’un meurtre. Jasmine ne savait pas ce qu’elle attendait, mais elle ne pouvait se résoudre à appuyer tout de suite sur la gâchette. Ses yeux plongèrent une dernière fois dans ceux de Mia, le regard qu’elle lui lançait était presque insoutenable. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, Jasmine avait l’impression qu’elle s’apprêtait elle-même à briser son coeur encore une fois. En était-elle réellement capable ? « - Jaz ? » murmura Mia, comme une interrogation, ou peut-être une accusation, elle ne savait plus. « - C’est mon vrai nom. » répondit-elle sur un ton qui se voulait ferme. En toute probabilité, Mia ne ressortirait pas de cette pièce vivante, elle n’avait plus besoin de cacher son identité. Peut-être que de renouer avec Jaz lui permettrait de puiser le courage pour l’acte odieux qui l’attendait. Comme à son habitude, Miller ne manqua pas de plomber l’ambiance. « - À bout portant, on fera passer ça pour un suicide avec nos contacts dans la police du district. » Elle n’avait plus le choix, elle le savait. Ses pieds voulaient s’enfuir dans le sens opposé, passer la porte et courir loin de cet endroit. Mais au lieu de cela, elle s’avança peu à peu de Mia, portant son arme contre son crâne. Cette dernière tremblait comme une feuille, laissant échapper des sanglots. Jasmine aurait voulu essuyer ses pleurs, pas en être la cause. « - Vise le bon angle, que ce soit crédible. » Miller n’en manquait pas une avec sa précision géométrique. Jasmine inspira profondément, s’approchant de l’oreille de Mia. Elle aurait voulu lui dire qu’elle l’aimait, au lieu de quoi, elle ne put que murmurer « - Je travaille avec eux. » Et elle appuya sur la détente.

Ce fut Miller qui nettoya derrière eux, elle en était incapable. C’était la première fois qu’elle tuait pour l’organisation, et il avait fallu qu’elle fasse preuve de faiblesse en se prenant de sentiments pour sa cible. Elle se sentait nauséeuse, prête à vomir sur le tapis de l’entrée. Elle avait franchi une ligne aujourd’hui. Une ligne qu’elle ne manquerait pas de franchir à nouveau, sans les sentiments, elle se le jura. Elle franchirait la ligne encore et encore, jusqu’à faire tomber Proserpine. Lorsqu’elle quitta finalement l’appartement de Mia, elle laissa échapper une seule larme pendant que Miller regardait ailleurs, avant de prendre la parole d’un ton résolu « - Où se trouve ma prochaine mission ? »


 
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Dernière édition par Jasmine Beauregard le Mar 30 Mai - 22:08, édité 12 fois
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Jean E. Sylar
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 12:42

Une vilaine pas belle qui a rejoint le côté obscur vilain
(re)Bienvenue parmi nous miss en tout cas ! J'ai hâte d'en savoir plus sur ce personnage qui m'intrigue :hehe: Bon courage pour la suite de ta fiche !
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Rae B. Pond
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 13:14

Ouii une nouvelle femme au DLCEM ! (même si on joue pas dans la même catégorie je suis contente Arrow ) Bienvenue à nouveau parmi nous (jaz) i'm the lesser of two evils 1737477489
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Cassandra Benson
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 13:20

Oh une petite âme intéréssante à embêter ! fou

J'adore le feat Et re-bienvenue !
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X. Isaure I. Ilser
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 15:24

On l'attendait cette miss (jaz) i'm the lesser of two evils 1296076648 (jaz) i'm the lesser of two evils 4104680634 :hehe:
Bienvenue avec ce nouveau personnage ! Je suis très contente de te voir tenter ce type de personnage, hâte de voir ce que tu vas nous faire cette fois-ci ♥️ Bon courage pour ta fiche, tu connais la maison mais si tu as des questions, nous sommes là pour y répondre ! (jaz) i'm the lesser of two evils 3119493204
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 19:27

Oh oh ton nouveau perso envoie du lourd yeah yeah que ça soit le parent divin ou l'avatar (fan du doctor classe ) du prénom et tout, tout est classe (jaz) i'm the lesser of two evils 217276084 même si tu es passé du côté obscure en rejoignant le DLCEM (jaz) i'm the lesser of two evils 4104680634
Garde moi des liens bien aux chaud.
Re-bienvenu et courage pour cette nouvelle fiche superhero
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 20:27

Merci beaucoup tout le monde. (jaz) i'm the lesser of two evils 1737477489

Jean ; t'y es passée avant moi du côté obscur vilain ça fera une collègue pour Julian, j'ai l'impression qu'ils seront aussi paumés l'un que l'autre. :mdl:
Rae ; je suis sûre qu'on trouvera de quoi faire même si on n'a pas le même job. (jaz) i'm the lesser of two evils 1211080569
Clarisse ; je te déconseillerais de l'embêter. (jaz) i'm the lesser of two evils 4104680634
Isaure ; j'espère qu'elle ne décevra pas dans ce cas. (jaz) i'm the lesser of two evils 1211080569 Merci beaucoup. bril
Elin ; bien sûr que j'ai toujours des liens au chaud pour toi ma belle. :hug3: En tout cas merci pour tes compliments. (jaz) i'm the lesser of two evils 1737477489 Et oui ça me fait tout bizarre de faire partie des méchants, je ne pensais pas faire ça un jour. :mdl: J'espère que j'y arriverai je suis du côté des gentils moi. (jaz) i'm the lesser of two evils 1499617307
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 20:53

Oh mais qu’elle ravissante jolie demi-déesse dans le mauvais camps **
Je plussoie le feat et les pouvoirs et le surnom !
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche.

Edit : rhoooo ! Mais j’ai vu Jenna Louise Coleman, j’ai pas fouillé et vu que c’était l’oriondudu ! RE-bienvenue donc xD


Dernière édition par Hillel Davis le Mar 2 Mai - 18:47, édité 1 fois
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B. Mercedes Weathley
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils EmptyDim 30 Avr - 23:22

Mais on n'est pas les méchants, zut quoi ! (jaz) i'm the lesser of two evils 1499617307 (jaz) i'm the lesser of two evils 1499617307

(re)Bienvenue avec ce nouveau personnage ! bril Proserpine, je suis tellement contente de voir un peu de descendance pour cette déesse ! Et puis une demi-déesse au DLCEM, nous voilà ravis : peut-être qu'un peu de sang neuf va aider le Département ! superhero En tout cas, bon courage pour la fin de ta fiche ! Bisous eskimau
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MessageSujet: Re: (jaz) i'm the lesser of two evils   (jaz) i'm the lesser of two evils Empty

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