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 Little talks burning. [Lethario&Kenzo]

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MessageSujet: Little talks burning. [Lethario&Kenzo]   Little talks burning. [Lethario&Kenzo] EmptySam 15 Mar - 19:47

Chaos




La fumée s'échappe lentement d'entre mes lèvres, et je m'amuse avec toute la nonchalance du monde à la retenir près de mes lèvres. Mes jambes tendues, mon dos appuyé contre une chaise que je fais basculer, je glande. L'ennui m'enivre, et je fume lentement sans avoir grand chose à foutre. Un casque sur les oreilles, laissant la musique faire bouger doucement ma tête, je n'ose daigner regarder les gens qui passent. La vie d'un agent de terrain était très flottante quand il n'y avait rien à faire vraiment, rien à attaquer. En plus du fait que je n'étais pas le plus enclin à suivre les ordres. L'autorité, qui pensaient-ils avoir en face d'eux ? Je n'étais pas un de leurs humains bons à rien. Moi ? Homme à tout faire ? Qu'ils crèvent la bouche ouverte. Je n'agissais que si cela comportait un intérêt, que si Timothy était là, que si mon désir de réduire en cendres l'arrogance des demi-dieux était présente. Je n'allais pas combattre juste parce que l'on me demandait, je n'étais pas un de leurs chiens de gardes. J'aspirais donc la fumée en suspend près de ma bouche avant de la recracher et de fredonner sans grande motivation. Mon corps bouge doucement, à vrai dire, je frétille d'envie de faire quelque chose mais rien ne m'intéresse vraiment. C'était ce genre d'instant où tout était à faire mais rien ne donnait envie. Je ne voulais pas bosser, surtout pas bosser, je ne voulais pas croiser ces imbéciles d'agents de terrain pensant être à ma hauteur. Ces gueux, tous des enflures, leur prétention était dégoulinante et ça me faisait gerber de sentir la sérénité qui les habitait. Ils étaient tous là, pensant que l'offensive au centre commercial avait été le plus grand succès du siècle. Ils me désolaient face à tant d'ignorance, la surprise avait été la plus forte, ce n'était sûrement pas leurs fausses puissances. Ils étaient faibles, encore trop faibles. Ils n'étaient pas à la hauteur, d'une seule main je me les prenais les paysans de la DLCEM. Un léger sourire me prit, je m'imaginais terrasser tous ces imbéciles pleins de confiance. Je les détestais, tous autant qu'ils étaient, ils n'avaient aucun intérêt. Je n'étais qu'un outil, mais je le savais, eux, ils ne se rendaient même pas compte qu'ils étaient de la poudre à canon. Qu'ils étaient là pour appâter les demi-dieux, la vrai puissance se ferait, comme toujours, diplomatiquement. Aucun organisation n'avait d'intérêt de faire disparaître les demi-dieux, il fallait juste effacer leur dominance, détruire les besoins et l'utilité qu'ils avaient. On était trop dangereux pour le commun des mortels. Et même aujourd'hui la DLCEM n'était pas prête pour réduire à néant ce monde qui était de base si éloigné du leur. L'organisation secrète n'avait pas assez de force pour battre les demi-dieux, encore moins toucher l'orgueil des divinités. Elle prenait de l'ampleur, c'était certain, mais elle était loin du résultat qu'elle souhaitait. Enfin bref, moi, j'en avais simplement rien à foutre. Qu'ils s'entre-tuent tous s'ils le désiraient, tant que je pouvais tirer cette balle jouissive, cette balle qui perforera la tête de Timothy et lavera toute cette haine animée en moi. Celle qui redonnera à mon être, honneur et dignité. La postérité m'attendait à travers cette ultime balle, il décédera comme l'animal qu'il est. Sa vie m'était insupportable.

Ma clope terminée, je l'écrasais sans vergogne au sol, tâchant la moquette une énième fois. Les quelques personnes qui passaient devant moi me dévisageaient et j'offrais un regard effrayant et méprisant. Je les dédaignais tous, ils étaient tous de simples crevures s'imaginant avec une quelconque importance. Ils n'étaient rien. Ils avaient tous voulus se frotter à notre monde et n'en mesuraient pas les conséquences. Je soupirais de dégoût en relâchant la dernière bouffée de nicotine dans mes poumons, et je me mis en marche dans les couloirs de cette grande tour. Les baies vitrées ouvraient un panorama sur San Francisco et je me perdais un peu dans l'étendue de la ville. J'aimais cette ville, je me sentais chez moi, libre de faire ce qu'il me chantait. Je marchais donc sans faire attention aux gens, s'ils voulaient passer, ils n'avaient qu'à m'éviter. Jamais je me pousserais pour eux, ils me devaient le respect, et moi, je pouvais choisir. Mon choix était fait et il était loin d'être cornélien, je les haïssais, je les méprisais, si ça ne tenait qu'à moi je leur offrirais même une délicieuse mort pleine de souffrance et d'effroi. Une fin chaotique pour englober l'humanité décadente. Faire régner la terreur et faire couler le sang sur les drapeaux enchaînés de la liberté. Qu'ils étaient misérables.

J'arrivais donc dans le hall du bâtiment. Mes pas m'avaient naturellement emmenés vers la sortie, c'était comme si mon corps me disait qu'il fallait que je sorte de cette glande, de cet ennui pesant. Ne sachant pas tellement quoi faire dehors non plus, je me dirigeais à l'accueil. Oui, ça passerait un peu le temps au pire. Ciblant la jeune blonde qui s'occupait de diriger le monde qui affluait, lorsqu'il y en avait, je lui souriais doucement avant d'arriver à sa hauteur. Elle me rendait poliment le sourire, après tout, c'était dans sa fonction. Dans un ton un peu charmeur, je regardais le nom sur son badge, et je prenais la parole, naturellement, plein d'assurance.


« Salut... April ! Moi, c'est Kenzo, je suis agent de terrain ici. »

Souriant, charmant, accoudé à la façade qui nous séparait, ce n'était qu'un jeu pour moi. Je ne cherchais rien, à vrai dire, c'était simplement pour m'amuser. J'étais là devant elle, et je m'amuserais à la déstabiliser comme je le pouvais. Je ne lui laissais pas le temps de répondre, de toute manière, ses mots ne m'intéressaient pas vraiment.

« Si jamais tu as des besoins physiques, je peux te montrer en quoi les demi-dieux sont supérieurs. »

Je m'étais appuyé sur la façade, et je lui avais fais signe de s'approcher pour chuchoter à son oreille. Je laissais un papier avec mon numéro, un clin d'oeil et un petit rire taquin avant de la laisser choir dans son incompréhension, sa petite rougeur sur ses joues timides et un faible sourire gênée ne sachant quoi faire d'autre que de rester bouche bée. Je me moquais un peu et je partais comme j'étais venu. Elle bossait ici je ne craignais rien, et dans les rangs on me connaissait, ou plutôt me détestait, pour ma condition de demi-dieu. J'étais supérieur à eux, je n'y pouvais rien, ils jalousaient mes avantages. Ils étaient tous faibles et ignorants.

Je prenais donc la porte de sortie et je mettais mes lunettes de soleil avant de reprendre une clope. En t-shirt blanc et en jean, je me mêlais à la fougueuse jeunesse de San Francisco. Un peu marginal et dans un style très juvénile, je me baladais entre les gens sans prendre le temps de m'arrêter une seconde sur leurs visages. Remettant mon casque sur les oreilles, je marchais et ma destination était le Camp Jupiter. Avec ma voiture, je savais que je mettrais pas longtemps avant d'aller aux abords du tunnel. C'était amusant de retourner dans le coin là, ça explosant ma nostalgie et ça me rendait toujours un peu excité par la colère qui m'envahissait. Et cette fois-ci, ça ne dérogeait pas à la règle. L'impatience trépignait en moi, et je jubilais d'avance d'arriver près de l'ancien chez moi. C'était amusant, c'était agréable de se sentir si vivant, si animé par ses ressentiments pourtant jugés mauvais. Mes mains se serraient sur le volant et lorsque je descendais de voiture, allumant une clope, armé comme à mon habitude sous le large t-shirt qui tombait en dessous de mes fesses, j'attendais un peu. Peut-être que quelqu'un sortirait. Question de chance ou de destin, une tête connue se montrait. Il était là, je ne pouvais dire s'il entrait ou sortait, mais je le reconnaissais. Lethario. Cruel adversaire qu'il était, je n'avais pas réussi à le faire tuer mon frère et depuis il m'en voulait. J'avais attisé la haine et j'aimais voir son regard de machine à tuer. On était pas si différent, il lui manquait juste d'être un peu titiller, et ça, j'adorais le faire.

Je visais à ses pieds et je tirais pour avoir son attention. Le canon de l'arme sur mon épaule, fumant ma clope caché sous mes lunettes de soleil et un large sourire, je m'adressais à lui.


« Je maintiens mon idée qu'ils auraient du garder les jupettes. Je suis certain que ça irait parfaitement avec ton style Lethario. »


J'attendais sa réaction, et je me préparais à un petit affrontement. Il me détestait et pour moi il était comme les autres romains, un ennemi. Je savais que ça allait être amusant, divertissant. L'excitation montait, enfin, ma journée rayonnait.  
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