Très drôlee ! Je suis fille d’Aphrodite, tu sais. On doit me voir car j’ai des dons de beauté. Je suis pas fille d’Hermès. J’aurais du être fille d’Hermès ! J’aurais pu me cacher. Même Hecate, j’aurais fait un truc d’illusion. Merde !!!. Se mordant l’intérieur de la joue pour se contrôler, elle se plaqua un peu plus contre la paroi rocheuse et respirait calmement pour faire le moins de bruit possible. Elle ne bougeait pas d’un centimètres, une perle de sueur à sa tempe qui tomba lourdement à ses pieds.

Lorsque les deux hommes plus bas la regadèrent, elle leur fit des signe, leur faisant comprendre qu’elle allait sauter pour attendre l’autre rive, juste sous la lucarne. Et qu’ils feraient bien d’atre prêt à s’enfuir dès que l’occasion se présentait. Le cyclope touillait lentement la marmite après y avoir déposé les morceaux de viande. Il huma les effluves chaudes qui en ressortait sans prêter attention au leurre accroché à côtéé de sa tête. « Il manque quelque chose… Du navet ! » s’exprima t-il alors seul avec ses pensées. Alaska secoua la tête, étonnée de les voir si… humain. Elle n’aurait jamais pensé les cyclopes ainsi dans leur quotidien. C’était une belle expérience pour un peu d’observation. Le mastodonte retourna dans l’autre salle, enjambant le troupeau de mouton. La demoiselle s’élança alors sur l’autre corniche et se rattrapa, mais malheureusement pas sans un bruit, lâchant un râle de douleur. Elle se hissa en vitesse, mais déjà les bruits de pas du cyclopes vinrent vers elle. Heureusement, il n’y en avait qu’un qui l’avait entendu, celui dans la pièce. Enfin si aucun m’avait entendu ça m’aurait arrangé. Le cuisinier en herbe arriva et jaugea la salle de son oeil solitaire, plissant la paupière pour accommoder sa vue mauvaise. Il renifla alors, puis tendit l’oreille. Alaska n’osa pas bouger. Elle se redressa à peine et là un bout de roche qui s’était fragilisé dans son saut tomba. Le cyclope la darda du regard et elle se vit mourir. Elle courut vers la lucarne, désespérée, mais il arriva plus vite qu’elle atteignit ne serai-ce que la deuxième prise. D’un bond elle sauta alors que la grosse main du monstre s’abattit sur le mur, faisant tomber encore d’autre pierre du mur. Elle se retrouva sur son bras. Dans un élan d’adrénaline, debout elle le remonta en prenant appui. Un saut sur son épaule, elle donna un coup de lance dans sa jugulaire à trois reprises, tenant à peine en équilibre sur un pied avant de glisser. La bête s’était tordue de douleur, se plaquant la main sur son artère qui suintait de sang par les minces trous que la fille d’Aphrodite avait fait.

Alaska n’était pas tombé. Par miracle, elle avait trouvé de quoi s’accrocher. Le collier du cyclope qui la faisait pendre derrière son dos poilus lui chatouillant le visage. Ses mains serraient la cordelette en cuir à en avoir les phalanges blanches. Un crâne coula le long du lien. Un crâne humain et Alaska se permit un petit gémissement de peur alors que les grosses paluches du cyclopes cherchait à attraper la vilaine petite demi-déesse dans son dos. La fille regarda en bas et elle ne pouvait pas lâcher. Il y avait la marmite juste sous elle. Elle soupira cherchant une solution avant que les grognements de colère n’alertent ses deux compatriotes. A son grand bonheur, le fils d’Arès devant la détresse de sa compatriote à lui était venu à son aide. Se dégageant de la prise de Dillon, il sortit de sa cachette, slaloma entre les roches et arriva aux pieds du cyclope. Il sautillait d’un pied à l’autre, obligeant le jeune demi-dieu d’attendre le bon moment, soulevant son marteau de guerre qui devait faire trois fois son poids. D’un coup net et puissant, il l’écrasa sur le talon d’Achille du monstre. Ce dernier poussa un râlee à en faire trembler la grotte puis tituba. Il perdit l’équilibre et sa tête frappa la première contre la roche, sur la corniche où se trouvait Dillon quelques minutes plus tôt. Alaska ne perdit pas de temps, s’agrippant aux poils et au collier, puis escalada le cyclope qui lui faisait une rampe. Le fils d’Arès était allé retrouvé Dillon et l’attrapa à son tour pour se mettre à grimper. Le cyclope était un peu sonné. Un énorme bout de la corniche se décrocha, sa tête encore dans un écrin. Combien de temps allait-il resté comme ça ? Alaska ne se posa pas la question et s’éloigna pour commencer à escalader, sans jamais s’arrêter de regarder partout. Les deux autres victimes, puis le cyclope qui tentait de rassembler ses esprits.

Le regard pesant, elle surveillait ses deux partenaires de galère et si elle pouvait communiquer par la pensée, ils l’entendraient les insulter pour qu’ils se dépêchent. Leur espoirs n’était qu’à quelques mètres.  

Les deux hommes étaient enfin remontée alors qu’Alaska était encore assise les fesses par terre, sur l’une des nombreuses corniches de la grotte. La tête du cyclope était à moins de trois mètres de ses pieds. Elle cherchait son souffle et réalisa doucement qu’elle était vivante. Peu de temps avant qu’elle ne se mette à monter un peu plus haut pour se rapprocher de la lucarne. Pendant ce temps, les deux autres firent de même pendant que le cyclope reprenait lui aussi peu à peu ses esprits. Il y avait alors une surface assez grande pour eux trois, mais qui les obligeait à se baisser un peu, proche d’une excroissance qui donnait l’impression de vouloir les pousser sur le bord. La lucarne était légèrement plus haute, et le moyen d’y arriver s’avérait plus compliqué qu’il ne l’imaginait.

Le mastodonte s’était relevée, attirant l’attention de la fille d’Aphrodite. Dillon en avait profiter pour jouer encore les héros tombé à pic en jetant une corde. Mais d’où elle sortait ??? n’avait-elle pas du tout fait le lien avec ce qui ligotait anciennement l’autre jeune-homme. Elle n’aurait jamais pensé à le faire elle. Comme quoi, elle avait encore beaucoup à apprendre de vivre sous adrénaline et avoir de bons réflexes de survie. Son premier partenaire de route, se mit à parler d’elle ne savait quoi. Elle écoutait que d’une oreille alors que déjà on entendait le pas des deux autres cyclopes, et l’autre qui s’écroulait dans la marmite.
« Quoi ? Monter en premier ?! Qui ? » s’était-elle subitement retournée, évitant de peu de se manger une partie de roche affûté. Elle jaugea le plus jeune des trois, le fils d’Ares. Lui arrachant le marteau de guerre des mains, elle faillit repartir en arrière, mais trois doigts sur le manche suffirent au jeune homme pour la retenir. C’était bien ce qu’elle pensait. Elle espérait qu’il était bien doté d’une super-force ou quelque chose de ressemblant, comme elle le soupçonnait. « Tu peux nous porter ? » le fils du dieu de la guerre opina du chef et se mit à grimper le premier. Alaska fit signe à Dillon qu’ensuite c’était lui, et se mit en garde, la lance tenue fermement entre ses deux mains. Tu vise l’oeil, tu vises l’oeil, tu vises l’oeil, … se répétait-elle.

Le plus freluquet se hissa alors et observa ce qu’il y avait tout autour. Un petit cri de joie et il s’assit au bord avant de disparaitre. Il s’agenouilla devant ce qui ressemblait à un trou de sa position et passa la tête : « On va peut-être enfin sortir de cette galère ! Dépêche toi le vieux ! » lui lança assez insolemment le demi-dieu avant d’attraper la corde en l’entourant autour de son poignet. Il attendit simplement que Dillon en use pour grimper et il le tirerait en même temps pour gagner du temps. Alaska tapotait le manche de sa lance, anxieuse pour ne pas changer. En position comme si elle défendait son goal sur la glace, les jambes fléchies, elle se balançait sur une jambe, puis l’autre. Le cyclope s’était relevé et savait pertinemment où ils étaient après une rapide réorientation en observant la salle. Il arrivait. Alaska ferma les yeux un instant pour calmer son palpitant. Il grimpait et ses mains se serraient un peu plus sur son arme. Ce n’était pas bien haut pour lui, en trois pas il y était. « Hésitez surtout pas à me le dire quand c’est bon ! Si vous pouviez vous magner le cul ! » beugla Alaska sans quitter le monstre et sa lente ascension qui avait l’air de lui ouvrir l’appétit à en voir son sourire.

Puis il était là, juste devant elle, son énorme tête qui se levait, et son crâne rond et chauve, comme le soleil. Sans réfléchir, n’écoutant que ses pulsions qui lui disait de rester en vie, elle frappa de sa lance d’un geste puissant en plein dans son oeil. Vu la taille de l’organe, ce n’était pas difficile de le rater. Elle sentit alors son arme tiré avant de se décoller mollement de sa cornée. Le cyclope se tenait le visage en hurlant de douleur. Alaska poussa un soupir de soulagement au même moment où la corde lui tombait sur la tête. Elle sursauta, se cogna la tête, mais ne prit pas le temps de râler. Enfin juste un grognement, puis elle attrapa la corde. Elle n’eut pas le temps de poser un pied pour se hisser qu’elle fut soulevée presque d’un mouvement, tractée grâce à la corde. La grotte vibrait sous leurs pieds. Les trois cyclopes étaient en colère et buté. Donc, il valait mieux ne pas rester dans les parages. Les deux demi-dieux attrapèrent chacun le mortel par un bras et l’intimèrent très fortement à courir. Alaska était en tête, alors que le fils d’Arès l’orientait dans la forêt.

Ils s’arrêtèrent enfin, s’étant rapproche de la Colonie et surtout éloignés des cyclopes. Ils méritaient bien une pause, au pire des cas, il n’y avait que cinq-cent mètres qui les séparaient de la barrière. Alaska s’était appuyé contre un arbre, le corps recouvert de terre, de transpiration et encore quelques morceaux pourris de mouton mort. Malgré tout, on pouvait peut-être mal devinée sa beauté, mais remarqué sa jeunesse. Elle avait le visage d’une midinette. L’autre demi-dieu était assez jeune, le regard effronté. Il avait à peine seize ans. Ce dernier s’était alors approché d’Alaska pour mieux la regarder et plissa les yeux : « Eh, mais t’es pas une fille d’Aphrodite toi ? Celle qui tape tout le temps la discut' avec un des cuisiniers pour avoir du rab’ » fit le jeune demi-divin bien soulagé de tomber sur une compatriote, séquelles de l’adrénaline qu’il avait vécu. Quitte à compter sur un compatriote, pas visé les enfants d’Aphrodite. Ils servaient à rien, pour la plus part des gens, et surtout pour les enfants d’Arès. Alaska l’avait dévisagée, exaspérée par son attitude. Mais qu’ils étaient cons ! Et on parle de nous après... D’un geste vif et brusque elle le chopa à la mâchoire d’une main pas du tout chaleureuse : « Tu peux pas fermer un peu ta gueule » lui fit-elle un signe de tête en direction de Dillon. Elle repoussa sèchement le fils d’Arès et plongea sur le bouclé, le regard déterminée et s’arrêta net juste devant lui. Elle le voyait nettement maintenant qu’ils étaient à la lumière de cette après-midi presque terminée. Sa tête pencha comme un animal devant une chose d’intriguant. Ses mains se plaquèrent lourdement sur son visage. Elle tira un peu sa peau ici et là : « Mais t’es encore plus mignon que je l'imaginais... ». [cf : spoiler] Il fallait l’excuser, elle se remettait aussi des événements. Alaska et sa faiblesse pour les beaux-garçons. Ce serait soit disant communs chez les enfants d’Aphrodite qui faisait éloge à la beauté. Un instant perdu à le contempler avec admiration, elle tenta de revenir à leurs moutons. On règle d’abord deux trois choses et après, il repart avec mon numéro.

Elle le lâcha et recula d’un pas. Son regard se durcit et ses sourcils se froncèrent d’un air suspicieux : « T’es qui ? Et fais moi plaisir, dis pas juste ton nom. Ne me prends pas pour une idiote. Tu m’expliques pourquoi t’étais là, ensuite pourquoi tu as vu les monstres ? Je connais pas ta tête de part chez nous... Et pourquoi t’es sur-entrainé surtout. » sa voix claqua, ferme et autoritaire. Elle renfila sans gêne devant Dillon, le fourreau de sa lance qui lui redonnait la fonction de cross. Cross qu’elle pouvait utilisé sur les mortels.